Près du parc Monceau, le 8e discret manquait cruellement d’une adresse de quartier, véritable rendez-vous d’habitué·e·s. Mieux : on se déplacerait même de loin pour découvrir Cena, dont les jolies assiettes aussi colorées que raffinées sont l'œuvre d’un chef japonais ultra-prometteur…
Table de cœur
Qu’il est calme, ce superbe quartier. Bien loin de l’agitation des coins hype où l’on joue du coude-à-coude en terrasse, celle de Cena présage déjà d’un interlude romantique au dîner, remplaçant les avocats et politicards de la pause déj’ contre des couples venus roucouler au calme. À l’intérieur, évidemment, le décor soigné respecte les codes de son temps (banquettes en cuir, miroirs, bois…) dans un minimalisme qui laisse place à la concentration sur le menu à déguster.
Un menu unique… que l’on ne choisit pas !
Quoi de plus agréable que de se laisser guider, en confiance totale ? Les control freaks enragent, pourtant ce nouveau format de menus uniques séduit de plus en plus ces chefs 2.0 qui cherchent à bousculer les habitudes, à la découverte de chouettes saveurs que l’on n’aurait (peut-être !) jamais choisies autrement. Bingo : depuis sa cuisine ouverte sur la salle, le pudique chef japonais Hideki Nakamura, ancien sous-chef du doublement étoilé La Table du 53, envoie du lourd. Du très lourd.
Au choix selon la faim : les menus Découverte (4 services, 75 €, déjà bien suffisant), Immersion (6 services, 95 €) ou Dégustation (suivant l’inspiration du chef, 120 €). Table gastronomique oblige, on devine le plaisir à venir avec des amuse-bouches déjà sexy : couteaux amandes, bouchée de poulpe sur brioche ou encore maquereau servent de préambules à une superbe langoustine aux fraises et crème de raifort, un heureux mariage entre une lotte et ses asperges blanches, un veau gourmand et asperges vertes… le tout au gré des envies du cuisinier, de la saison et des arrivages.
Petit bonheur au dessert le soir de notre venue : un petit nuage tout rose, kawaii à souhait, surplombant de la rhubarbe croquante et une crème vanille. Mmmhh…
Belles bouteilles
Si en cuisine le chef reste concentré sur ses assiettes, en salle, Matthieu Morvan (ex-Substance, Flaubert, Racine des Prés) assure une ambiance décontractée, quand le sommelier Lucas Hubert nous fait apprécier des vins naturels comme un excellent Bourgogne Aligoté à l’étiquette ultra-punk (12 €) ou le parfait vin orange Oxymoron (14 €). Une fois encore, on se laisse guider les yeux fermés.
Ouvert du lundi au vendredi midi et soir.
© Stephane Riss
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