Comment se faire passer pour un collectionneur ? Peut-on s’offrir une œuvre d’art avec 5 € en poche ? Où voir une œuvre majeure sans faire la queue ? Peut-on passer une soirée stylée sans s’enquiquiner avec les pompeux de l’art contemporain ? Notre visite très insolite et stylée de la FIAC.
Instagrammer la sculpture de Calder place Vendôme
Comme chaque année, la FIAC Hors Les Murs vient chahuter le Triangle d’Or avec une œuvre monumentale qui fait grand bruit.
Pour fêter son arrivée dans le quartier, la Galerie Gagosian a installé une sculpture géante de Calder, sur la place Vendôme : Flying Dragon. Un libellule géante de 17 mètres et 18 tonnes, considérée comme la dernière œuvre du grand maître plasticien américain disparu.
Gratuit. Toutes les infos sur www.fiac.com.
© 2021 Calder Foundation, New York / Artists Rights Society (ARS), New York
Photo: Thomas Lannes, Courtesy Gagosian
S’offrir l’œuvre la moins chère de la FIAC
Ceci n’est pas une blague. À défaut de pouvoir repartir avec une œuvre d’art à cent mille dollars sous le bras depuis le corner Perrotin ou Gagosian… Les plus modestes pourront toujours s’offrir une édition à 5 € au stand Lab’Bel, au Grand Palais Ephémère.
Après Daniel Buren et Mel Bochner, le laboratoire artistique du groupe Bel a commandé à l’artiste très en vue Rosemarie Trockel (elle a représenté l’Allemagne à la Biennale de Venise) la réalisation de la 8e Boîte Collector de la Vache qui Rit pensée comme une œuvre d’art à part entière par l’artiste… qui a décliné le format 24 portions dans un motif géométrique à la limite de l’abstraction. Bref, un petit luxe à s’offrir absolument. Au moins pour le snobisme. Reste à voir si vous préférez les tartiner… ou les collectionner comme des objets d’art !
5 € en vente à la Fiac au Grand Palais Éphémère du jeudi au dimanche 24 octobre.
© Boîtes Collector, La Vache qui rit - Rosalie Trockel ©️Lab'Bel 3
Se balader dans l’expo en plein air des Tuileries
La FIAC, c’est bien quand on a les coupe-files et les tips des grands galeristes. Avis à ceux qui ont la flemme de faire la queue ou de se bousculer dans la cohue du Grand Palais Éphémère. Pour celles et ceux qui veulent voir du beau : il y a aussi et surtout une exposition gratuite et en plein air de 25 œuvres d’art des plus belles galeries exposées à la FIAC au cœur du jardin des Tuileries.
Pas de queue, mais une promenade arty et sans pression. Pas sûr·e de tout comprendre ? Les élèves du Louvre sont là pour répondre à vos questions et expliquer la démarche des artistes présents cette année. Nos coups de cœur ? Les colonnes de Marion Verboom de la galerie de Suela Jane Cennet, The Pill à Istanbul, l’installation de Marie, la sculpture luminaire de Marinella Senatore ou encore les sculptures de Bettina Pousttchi.
Toutes les infos sur www.fiac.com
© Bettina Pousttchi © Marc Domage
S'incruster dans l’after party ultra-convoitée du Palais de Tokyo
Qui a dit que l’art contemporain, c’était prise de tête ? La fête la plus cool de l'automne, c’est décidément celle organisée par le Palais de Tokyo, dans leur club Yoyo pour clôturer “la” performance d’Anne Imhof dont tout le monde parle cette semaine (à voir samedi jusqu’à 22h). Et pas besoin de quémander dans tout Paris une place. Il suffit de l’acheter !
Pour ambiancer la FIAC comme il se doit, le Palais de Tokyo donne les clés de la baraque à Rinse, la coolissime radio spécialiste dans l’électro d’avant-garde toute la nuit du samedi 23 octobre. Joie ! Au programme : une performance fiesta de ouf assurée par le collectif très en vogue Fusion Mes Couilles de 23h à 6h. Bref : le dancefloor le plus pointu de la semaine, c’est ici que ça se passe.
Soirée de 23h à 6h du matin, samedi 23 octobre.
Au Yoyo, 13 avenue du président Wilson, Paris 16e.
Billets en ligne (8 €). Toutes les infos sur www.palaisdetokyo.com
© Unsplash /Marcela Laskoski
Mater voir l’expo événement Diptyque à La Poste du Louvre
C’est le must-go arty de cette semaine : la première grande exposition d’art contemporain commandée par la maison Diptyque sous la houlette du brillantissime Mathieu Cénac et curatée par Jérôme Sans (fondateur du Palais de Tokyo) dans l’espace de l’ancienne Poste du Louvre.
Loin des expos corporate, on est bel et bien dans une installation muséale hors norme dans un road trip en 5 étapes entre la France, le Liban, la Grèce, l’Italie et le Japon. Chaque escale est marquée par la diffusion d’un parfum radical en correspondance avec les œuvres commandées à des artistes comme le sculpteur Johan Creten, le styliste Rabih Kayrouz ou encore la plasticienne Zoé Paul. Un pur régal.
Jusqu’au 24 octobre 2021, gratuit, réservation obligatoire.
Assister à un talk arty avec une coupette de Ruinart
On vous avait déjà annoncé l’ouverture de Maison 1729, la table éphémère la plus courue de la FIAC, à deux pas du Grand Palais Éphémère, dans un décor arty stupéfiant où l’on retrouve les œuvres géniales de David Shrigley.
Cerise sur le gâteau ce week-end : le chef Julien Sebbag, le sculpteur dont tout le monde parle Nicolas Lefèvre et la journaliste Raphaële Marchal organisent un talk sous forme de discussion ouverte sur la place de la création dans la gastronomie. La gastronomie est-elle un art ? That is the big question à explorer un verre de Ruinart à la main.
Pour toutes les infos sur Maison 1729, découvrez notre article dédié.
Talk de Julie Sebag, Nicolas Lefèvre et Raphaële Marchal, samedi 23 octobre, de 16h30 à 18h, 14 € : réservation obligatoire.
Faire rimer le swag du hip-hop et la peinture classique à l’église Saint-Eustache
Une danseuse en jogging renversée sur un prie-Dieu ? C’est l’installation caravagesque orchestrée par Gaël Charbau, le commissaire d’expo qui affole le monde de l’art, à Saint-Eustache.
De Christian Boltanski à Keith Haring, l’église culte des Halles expose les plus grands artistes contemporains. Ici, elle renoue avec une tradition d’accrochage datant du XVIIème et suspend deux toiles de plus de trois mètres de hauteur entre ses piliers. L’artiste ? Dhewadi Hadjab, peintre algérien de 29 ans, étudiant aux Beaux-Arts et passionné par la danse. Il confie d’ailleurs porter son attention sur “l’instant où la pose se défait, où la posture est cassée, où le corps tremble en cherchant le bon geste”. Ça donne un diptyque fascinant, ancré dans le monde moderne.
À l'Église Saint-Eustache, 146 rue Rambuteau, Paris 1er
Sur commande de Rubis Mécénat
© DHEWADI HADJAB, Beaux-Arts de Paris, courtesy Rubis Mécénat, église Saint-Eustache, 2021 © Romain Darnaud
Dénicher les nouveaux artistes stars
Asia Now, c’est l’“autre” foire en marge de la FIAC dont tout le monde parle, courue par les collectionneurs pour dénicher les Murakami de demain et qui met en lumière la scène asiatique contemporaine.
Pour sa 7e édition, toujours organisée dans un bel hôtel particulier intimiste du Triangle d’Or, la foire d’art asiatique Asia Now n’en finit pas d’attirer les collectionneurs et jeunes investisseurs curieux de soutenir des artistes émergents coréens, chinois, taïwanais ou japonais. Parmi les grandes galeries partenaires, Jeanne Bucher Jaeger, Nathalie Obadia, Templon ou encore Perrotin présenteront les œuvres de leurs protégés.
La belle nouveauté de cette année ? Un focus inédit sur la scène indienne et ses artistes contemporains les plus prometteurs, que l’on découvre parmi d’autres expositions, installations hors les murs, projections vidéo et conversations à retrouver tout au long du week-end.
Jusqu’au 24 octobre 2021, retrouvez le programme complet sur www.asianowparis.com
© Instagram / @asianow
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