Scoop ! L’adaptation du Malade Imaginaire qui se joue en ce moment au Théâtre de Paris vaut vraiment le détour. En résumé, si vous deviez n’en voir qu’une seule, ce serait celle-ci.
Comme un poisson dans l’eau, Daniel Auteuil met en scène et incarne avec un naturel désarmant ce personnage aussi pataud que sympathique qui ronchonne, se plaint et surtout se complait dans son malheur.
Cette satire des médecins, ridicules avec leur jargon pompeux en latin, leur maquillage et leurs grands chapeaux, s’avère toujours aussi moderne. Un petit régal.
Previously in “le salon d’Argan”...
Hypocondriaque devant l’éternel, Argan est entouré de médecins qui tirent allègrement profit de ses névroses. Pour se rassurer, il souhaite marier sa fille Angélique à un futur docteur, aussi sérieux que rasoir. Sauf que son aînée est déjà sous le charme du beau gosse Cléante.
Pendant ce temps, la seconde femme d’Argan, une authentique michetonneuse campée par Natalia Dontcheva, cherche à se faire une bonne place sur le testament de son mari, et à envoyer ses deux enfants au couvent. Mais la servante Toinette (Aurore Auteuil, la fille) veille au grain.
Une mise en scène calibrée
On a souvent affaire à un problème d’égo lorsque le metteur en scène joue aussi le rôle principal (on ne citera pas de noms…). Pourtant ici, Daniel Auteuil met en valeur tous les personnages secondaires, s’effaçant volontiers au profit du jeu (excellent) de ses partenaires. Une belle leçon d’humilité et de professionnalisme #passionDaniel.
La minute “Le saviez-vous ?”
Le soir de la quatrième représentation du Malade imaginaire en février 1673, Molière joue Argan sur scène. Ironie du sort pour cette pièce qui traite de la peur de la mort, il est pris de convulsions et décède quelques heures plus tard, chez lui. Il s’agit donc de la toute dernière pièce du mythique Jean-Baptiste Poquelin.
La citation à méditer
“La nature, d'elle-même, quand nous la laissons faire, se tire doucement du désordre où elle est tombée. C'est notre inquiétude, c'est notre impatience qui gâte tout ; et presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies.” - Béralde, acte III, scène III.
Du mercredi au samedi à 20h30, le samedi à 17h, le dimanche à 15h30. Dès 28 €. Réservations sur www.indiv.themisweb.fr
© Julien Panié
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