Et si on profitait des jours froids pour s’offrir une soirée théâtre dans les plus beaux fauteuils rouges de la capitale ? Visez le trio gagnant des meilleurs spectacles du moment : François Cluzet dans le rôle d’un patient psychiatrique, Laure Calamy qui joue une femme portant une peau d’homme pour infiltrer les tavernes locales, ou encore l’histoire de celui qui n’a pas été choisi pour incarner Harry Potter au cinéma. On booke de toute urgence !
Le plus trippant
Pour qui ? Les aficionados d’Intouchables qui veulent revoir François Cluzet.
Le pitch. Robert, un thérapeute et essayiste (qui adore parler de son roman), ne supporte plus de voir ses patients stagner sans aller mieux. Il abandonne les méthodes traditionnelles de réflexion et d’introspection, et met les pieds dans le plat. Interné en hôpital psychiatrique dans une chambre terne, froide et dénuée de décoration, il raconte à un confrère médecin et son infirmière ses ambitions de changer le monde, de révolutionner l’aide aux patients, de devenir riche et connu et d’enfin épouser Wendy. Mais Robert est-il vraiment interné par choix, pour son expérience ? Qu’est-il arrivé à son frère récemment disparu en mer, laissant derrière lui un frère éploré et une veuve ?
Pourquoi on a aimé ? Encore une journée divine sonne le retour de François Cluzet sur scène après 25 ans d'absence sur les planches. C’est un seul-en-scène captivant, dont l’intrigue est totalement déroutante : que croire lorsque le narrateur de l’histoire s’avère ne pas être fiable ? Le rôle campé par François Cluzet happe toute notre attention, car en réalité, le médecin de garde et l’infirmière n’apparaissent jamais sur scène : c’est au public qu’il adresse ses pensées. D’abord debout, agité et tonitruant, le personnage de Robert s’affaisse peu à peu, jusqu’à finir la pièce prostré et gémissant, absorbant totalement le public dans sa descente vers la folie. 1h30 de spectacle que l’on ne voit pas passer et qu’on voudrait déjà revoir !
Encore une journée divine au Théâtre des Bouffes Parisiens, 4 rue Monsigny, Paris 2e. Jusqu’au 18 avril 2025.
Le plus exubérant
Pour qui ? Les fans de l’humour, des paillettes et de la politique de RuPaul’s Drag Race.
Le pitch. Venise, 16e siècle. Bianca doit épouser Giovanni, un homme dont elle ne connaît rien. Dévastée, elle consulte sa marraine, femme célibataire et inventrice un peu fofolle. Celle-ci lui révèle un secret : elle possède une peau d’homme, qui transforme quiconque la porte en garçon. Elle s’en vêtit, devient Lorenzo et part explorer le monde des hommes pour rencontrer et mieux connaître son promis. Mais c’est une révélation : les hommes vivent bien mieux que les femmes. Pourquoi eux peuvent-ils se baigner à la rivière, boire à la taverne et se faire pardonner l’adultère, alors que les femmes passent leurs journées silencieuses sur un tabouret à attendre un mari ou un bébé ? L’aventure de Bianca prend un tournant inattendu : son futur époux est gay, et il apprécie particulièrement Lorenzo, mais pas vraiment Bianca.
Pourquoi on a aimé ? On adorait déjà Laure Calamy dans Dix pour cent, dans Une Amie Dévouée ou encore dans Antoinette dans les Cévennes. Incarnant tantôt une Bianca ultra-féministe, tantôt un Lorenzo pas très familier avec les effusions de testostérone, elle nous fait rire à gorge déployée. Le clou du spectacle : les amis de Giovanni qui débarquent sur scène pour le carnaval de Venise… en drag. Peau d’homme est un spectacle féministe : après tout, la meilleure façon de dénoncer les privilèges des hommes, c’est en infiltrant leur milieu. Bonus : cette pièce de théâtre tend vers la comédie musicale, puisque les personnages s’élancent parfois en chansons, signées par nul autre que Ben Mazué ! De la commedia dell’arte en version 2025 !
Peau d’Homme au Théâtre Montparnasse, 31 rue de la Gaîté, Paris 14e. Jusqu’au 31 mai 2025.
Le plus nostalgique
Pour qui ? Les fans de Harry Potter et de l’auteur à succès David Foenkinos.
Le pitch. 1999, les auditions pour jouer le rôle de Harry Potter au cinéma sont ouvertes. Martin Hill, enfant de parents divorcés qui vit entre Londres et Paris, se retrouve le favori du casting. Motivé par son père adoré, il fait partie des deux finalistes, mais vous connaissez tous Daniel Radcliffe… car Martin Hill n’a pas été choisi. Peu après cet échec, sa vie devient un enfer. Son père décède en quelques mois d’une maladie, sa mère distante le récupère et se met en couple avec un homme qui le maltraite en secret. Martin grandit avec chaque année un nouvel opus de la saga qui lui rappelle la vie qu’il aurait pu avoir. Dépressif, isolé, il obtient un poste de vigile au Musée du Louvre, et rencontre Sophie. Comment Martin va-t-il dépasser ce mal-être que lui inspire son échec de casting vécu dix ans auparavant ?
Pourquoi on a aimé ? Que celui qui ne se programme jamais de marathon Harry Potter nous jette la première pierre philosophale. Numéro Deux, c’est un vrai retour en enfance, avec au programme : un gringalet aux lunettes rondes, la mélodie du générique si familière, les écharpes Gryffondor, les effets spéciaux de fumée et d’éclats de lumière. Mais loin d’être une réécriture de l’histoire du petit sorcier, cette pièce basée sur le livre de David Foenkinos raconte l’histoire fictive du dernier adversaire en lice pour le rôle d’Harry au cinéma. Cette infiltration dans les préparatifs de l’adaptation de la saga mondialement connue réjouit déjà les Potterheads de tous les âges !
Numéro Deux au Théâtre Tristan Bernard, 64 rue du Rocher, Paris 8e.
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