Du parquet aux planches d’un théâtre, il n’y a qu’un pas. Il suffisait que le chroniqueur judiciaire culte de l’Obs Matthieu Aron retranscrive à l’écrit pour le public les plaidoiries marquantes des plus grands avocats français, jamais enregistrées ni filmées.
Ces monologues historiques, le génial Richard Berry (7 ans de Comédie Française, et ça se sent) les énonce dans Plaidoiries jusqu’en novembre au théâtre Antoine, et il s’agit sans aucun doute du spectacle le plus poignant de la rentrée. Les accros de faits div’ se souviennent bien sûr de ces grands procès :
- Christian Ranucci encourt la peine de mort pour le meurtre d’une petite fille, mais le dossier est plus que bancal.
- Maurice Papon doit répondre d’un crime contre l’humanité.
- Véronique Courjault a tué trois de ses bébés.
- Les adolescents “traqués” Zied et Bouna meurent électrocutés dans une centrale EDF.
Le plus marquant : quand Richard Berry, impérial, incarne l’avocate féministe Gisèle Halimi, signataire du manifeste des 343 salopes. Trois ans avant la loi Veil, elle défend avec puissance une jeune femme ayant subi un avortement clandestin. On s’imagine ces femmes défendre le droit de disposer de leur corps face à une assemblée d’hommes, et ça donne le tournis...
On aime : que l’avocat(e) soit tantôt du côté de l’accusation que de la défense, histoire de détricoter les argumentations avec délice. Une claque !
Du 12 septembre au 17 novembre 2018 à 19h. Entre 20 € et 50 €.
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