Grandiose, bouleversant, splendide, poignant… Plus de 150 ans après sa création, le drame lyrique de Verdi dans sa version italienne (surtitrée en français) est aussi, sinon plus, captivant qu’une très bonne série Netflix. Un spectacle exceptionnel en tout point, à binge watcher illico à l’Opéra Bastille jusqu’au 23 novembre.
Mais au fait, qui est Don Carlo ?
L’Opéra Don Carlo est inspiré de l’histoire vraie de Charles d’Autriche (1545-1568), aka Don Carlo, fils de Philippe II, roi d’Espagne. En pleine guerre entre la France et l’Espagne, le monarque espagnol arrange le mariage de son fils avec Élisabeth, fille du roi de France.
Au dernier moment, revirement de situation, Philippe II décide d’épouser lui-même la jeune Élisabeth. Pour se venger, Don Carlo se rapproche des rebelles protestants de Flandre, ennemis jurés du très pieux Philippe II, qui fait emprisonner son fils. Don Carlo meurt à 23 ans.
Pour ajouter du drama, dans la version de Verdi, Don Carlo et Elisabeth tombent follement amoureux. Et bonjour les ennuis.
Une interprétation aux petits oignons
Durant 4h30 captivantes (avec 2 entractes), la salle de l’Opéra Bastille vibre au rythme de la passion et du chagrin de Don Carlo, magistralement interprété par le ténor Roberto Alagna (en alternance avec Michael Fabiano) de la jalousie de Philippe II et de la culpabilité qui ronge Elisabeth. En filigrane, Don Carlo traite de sujets intemporels et universels : la figure du père, l’amour impossible, la trahison, l’infidélité, le secret, la vengeance, le tout sur fonds de conflits politiques.
À cela s’ajoutent les décors immersifs (projection de vidéos, scène modulable), les magnifiques costumes piochés dans le vestiaire des années 40 et l’approche résolument contemporaine du metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski, qui brisent le cadre spatio-temporel. Résultat, l’œuvre initialement commandée en français à Verdi par l’Opéra de Paris en 1865 puis traduite en italien pour l’Opéra de Naples est plus que jamais d’actualité.
Don Carlo, du 25 octobre au 23 novembre 2019. À p. de 15 €. Réservation sur operadeparis.fr.
©Vincent Pontet
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