Cette pièce de théâtre aurait pu s’appeler Quatre rejetons et un enterrement. Sur scène ? Une fratrie dessoudée : deux sœurs (Alysson Paradis, Garance Bocobza) et deux frères (Mikaël Chirinian et Rudy Milstein) qui tentent d’organiser les funérailles de leur mère. Oh Maman !, c’est avant tout un texte très fort de Stéphane Guérin sur le deuil et le déchirement d’une famille quand son pilier s’en va vers un monde meilleur.
Dépression assurée ? Pas du tout, puisque l’humour grinçant des quatre et leurs punchlines en séries donnent surtout à réfléchir sur l’hypocrisie latente qui fait souvent loi dans les familles. Répartition des biens, redécouverte de vieux souvenirs, gué-guerres enfantines, non-dits et faux semblants, bienvenue dans le preview de ce qui nous arrivera sans doute (malheureusement) tous un jour...
Il était une fois au funérarium…
D’abord, il y a Tim, l’aîné prodige, un écrivain à succès qui a ostensiblement balancé dans ses pages des gros dossiers sur sa famille. Il y a ensuite les deux filles. Au bout du roul’, Gwladys essaie d’élever son enfant handicapé et souffre de l’injustice qui la frappe. Gwen, qui habite près de la défunte, se tape seule tout le sale boulot et les reproches sur son mauvais choix de cercueil. Le petit dernier, Tom, se pose comme le fragile de la fratrie : un épileptique rêveur qui voudrait que tout le monde garde son calme. Il n’en est rien.
Leur point commun à tous ? L’égoïsme. Chacun voudrait sa part du gâteau, de la télé aux vieilles photos qui traînent en passant par l’assurance vie. Eux qui pensaient entretenir des relations (à peu près) saines vont vite déchanter.
Verdict
Pas vraiment le spectacle à aller voir si vous êtes en mode dépression, mais le texte acide et son humour noir s’avèrent franchement grisants. Si on ne s’attache pas vraiment aux personnages, Garance Bocobza est absolument géniale dans le rôle de la brut de décoffrage Gwen
Du 22 janvier au 31 mars 2020, du mardi au dimanche à 19h00 en semaine, dimanche à 15h30. 25 €, réservations sur indiv.themisweb.fr.
© Morgane Delfosse
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