Comment est votre chouquette? Si vous aussi votre boss gère ses équipes en achetant des quantités industrielles de pâte à choux sucrée pour la réunion du matin (jusqu’à vous faire oublier de déjeuner), vous allez adorer rire de l’absurdité de certains rites de la vie de bureau. Dans son ouvrage Le syndrome de la chouquette ou la tyrannie sucrée de la vie de bureau le journaliste Nicolas Santolaria scanne avec un humour désopilant toutes les nouvelles habitudes prétendument « cool » des entreprises modernes. Trois exemples qui vous feront voir d’un nouvel oeil les longues heures au boulot.
Pour comprendre votre entreprise, prenez l’ascenseur
Si vous travaillez dans un immeuble avec ascenseur, vous savez que ce lieux clos (qui, ne l’oublions pas, reste le moyen de transport le moins mortel du monde), est le théâtre d’une promiscuité forcée avec des gens que vous ne souhaitez pas forcément croiser. L’attente interminable et le silence pesant qui règnent dans ce temple des simples « bonjour » et « au revoir » sont pour l’auteur du Syndrome de la chouquette, révélateurs de l’absurdité de l’entreprise : « le quotidien du bureau n’est rien de plus qu’un immobile et interminable voyage en ascenseur auquel on a adjoint toute une dramaturgie pour faire passer le temps. » L’ascenseur, c’est aussi le meilleur endroit pour observer avec attention ses collègues et loucher sur le mono sourcil du boss ou la tache de vin sur la chemise de son assistante. Ce serait dommage de prendre les escaliers.
Gribouillez en réunion, vous êtes une artiste
Vous ne pouvez empêcher votre main de dessiner des coeurs, des étoiles ou des robes pendant des réunions interminables? Continuez ! Mieux que le smartphone et Candycrush pouvant être perçu comme un affront à l’autorité, votre calepin à spirales contribue à vous conférer une allure d’employée modèle. Levez les yeux de temps en temps, hochez de la tête et froncez les sourcils, puis retournez à vos affaires et gribouillez à votre guise, on croira vos notes parfaitement complètes. Ainsi, « vous expérimentez une forme d’immédiateté graphique devenue une denrée rare aujourd’hui (…) qui vous relie à votre réelle dimension créative dans un environnement qui tend à la nier. » Pourquoi continuer à dessiner ? Car une étude TNS Sofres affirme que le pourcentage de salariés qui ont le sentiment de perdre leur temps en réunion s’élève à… 74% !
Pour être crédible, utilisez des termes anglais
Essayez de traduire en français le vocabulaire emprunté de la langue anglaise couramment employé par vos collègues, et vous aurez l’air d’avoir l’âge de votre grand-mère. Car à y regarder de plus près, on comprend pourquoi l’anglais envahit nos open space : « inviter vos collègues à une ‘tempête du cerveau’ plutôt que de les convier à un brainstorming risque de vous faire passer pour un type au bord de l’internement ». Attention tout de même à l’excès d’anglicismes, car informer votre boss que vous faites du free sitting pour présenter votre reporting afin d’éviter le hotdesking voire le blurring, peut être dangereux pour sa santé mentale.
Le syndrome de la chouquette ou la tyrannie sucrée de la vie de bureau, Nicolas Santolaria, Anamosa, 14,90 €
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