Bienvenue à Paris en 1885, quand les outcasts – autistes, trisomiques, médiums, victimes de viols... – étaient encore envoyées d’office à la Salpêtrière, grand hôpital parisien pour femmes dirigé par le grand professeur Charcot.
Ces destins de femmes à cacher ont été racontés par Victoria Mas en 2019 dans son roman Le bal des folles, aujourd’hui adapté à l’écran par Mélanie Laurent et disponible le 17 septembre sur Amazon Prime Video pour sa toute première production française. Et c’est à voir absolument pour remettre en perspective les #metoo et l’histoire de la domination masculine.
Immersion chez les cobayes
Cette intrigue romanesque aurait pu être une histoire vraie ; le roman se base d’ailleurs sur une étude très documentée. Eugénie, bourgeoise globalement incomprise par sa famille malgré le soutien de son frère, commence à entendre des voix. Sa capacité à communiquer avec les esprits plaît moyennement à son père, qui l’envoie de force à la Salpêtrière.
Là, elle assiste effarée aux essais cliniques exercés sur ses copines diagnostiquées hystériques à qui l’on fait subir les pires sévices expérimentaux, de la compression des ovaires avec les poings au bain de glaçons en passant par des isolements à rallonge. Elle se lie pourtant d’amitié avec quelques patientes et l’infirmière en chef, qui se sert de ses dons pour échanger avec sa défunte sœur.
Toutes commencent à se préparer pour le bal annuel organisé pour Mardi Gras, qui accueillera bientôt les grands notables parisiens venus s’encanailler et profiter de la vulnérabilité de ces “folles” bannies de la société...
Un casting de choix
Le sujet étant difficile (parfois même à regarder), il fallait au moins des actrices et acteurs de haute volée pour faire passer la pilule. La bankable Lou de Laâge (Les innocentes, Respire) donne ainsi la réplique à Mélanie Laurent herself dans le rôle de l’infirmière, quand Emmanuelle Bercot incarne sa collègue diablement sadique et Grégoire Bonnet campe le brillant professeur Charcot, dont les ambitions scientifiques dépassent largement la compassion.
Mention spéciale pour Lomane de Dietrich, tout juste évoquée dans la presse et qui pourtant reste probablement la révélation du film dans le rôle de Louise, une jeune patiente dont on écrase et assassine l’optimisme vital. Franchement bouleversante.
Disponible le 17 septembre sur Amazon Prime Video
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