Quand on voit une pièce à la Comédie-Française, on pense d’abord assister à du théâtre classique, et au final on est toujours épaté. La troupe du Français s’attaque aujourd’hui au texte culte La Locandiera, une étude de mœurs croustillante et résolument moderne de Goldoni, le Molière italien. “Je n’ai peint nulle part ailleurs une femme plus séduisante, plus dangereuse que celle-ci”, prévenait-il dans sa préface… Ça promet !
Le pitch
Belle et indépendante, Mirandolina (Florence Viala) tient son auberge - une locanda - d’une main de fer dans un gant de velours. Tous ses clients tombent sous son charme, sauf un...
Misogyne devant l’éternel, le Chevalier de Ripafratta (Stéphane Varupenne) la considère comme une bonniche. Blessée dans son orgueil, elle décide de lui plaire à tout prix, et rivalise d’attentions pour obtenir ses faveurs.
Un seul doute quant à la morale finale : s’agit-il d’un manifeste féministe, ou au contraire la femme ne serait-elle pas le dindon de la farce ? À vous d’en juger.
Ce qui nous a bidonné
La rivalité hilarante entre le Marquis de Forlipopoli (génial Michel Vuillermoz), ruiné et radin, qui ne propose à la belle que sa “protection”, et le Comte d’Albafiorita (Hervé Pierre), un bourgeois grotesque qui a acheté ses titres et couvre Mirandolina des plus purs diamants. Bref, un duel de la loose comme on aime.
Sans oublier bien sûr le fidèle serviteur Fabrizio, lui aussi fou d’amour, campé par un Laurent Stocker tout penaud et qu’on aime toujours autant retrouver sur scène.
Et après ?
On en profite pour boire un verre et se taper un croque-madame sur la terrasse chauffée du Nemours (12 €). Incontournable.
Jusqu’au 10 février 2019. À partir de 5 €.
© Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française
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