Souvenez-vous, Mehdi Ben Attia avait déjà fait scandale avec Le Fil, délicat film sur l’homosexualité avec Claudia Cardinale, interdit de sortie en Tunisie.
Avec L’amour des hommes, le réalisateur récidive avec l’histoire d’Amel, une jeune photographe qui bouscule les codes et choque en prenant des clichés d’hommes nus, rencontrés dans les rues de Tunis. Il dénonce à travers le portrait de cette femme libre - et féministe sans le savoir, les tabous qui animent encore la bourgeoisie tunisienne.
3 bonnes raisons de réserver sa place pour un film qui va faire parler de lui.
Pour le magnétisme de Hafsia Herzi
Présente sur pratiquement tous les plans du film, l’actrice franco-tunisienne (César du meilleur espoir féminin en 2008 pour La Graine et le Mulet) irradie de charme. Simple et sexy à la fois, elle nous embarque avec délice dans son tourbillon de voyeurisme. On se surprend avec elle à admirer la lumière dorée sur la peau de ces hommes imparfaitement beaux, et c’est purement jouissif.
Parce que les hommes sont clairement traités comme des objets de désir
Omniprésent dans le film, le désir grandit en Amel à mesure qu’elle rencontre ses modèles. Pour autant, on ressent que son indépendance est plus forte que l’attachement à ces macho men qui se mettent en scène, jouent avec la caméra et s'exhibent avec plus ou moins de pudeur. Ou quand les rôles s’inversent et les hommes deviennent de véritables objets sexuels. Un angle féministe inédit, fort et rudement bien joué.
Pour sa critique sans fard du patriarcat tunisien
Au début du film, Amel est la fiancée de, la belle-fille de… mais jamais une personnalité à part entière. Après le décès brutal de son fiancé, son appareil photo l’émancipe. En prenant les clichés de ces hommes, elle s’offre une part de liberté mais provoque le scandale dans son entourage. Même son charismatique et libéral beau-père, qui la soutient coûte que coûte, se révèle être un véritable tyran domestique. La jeune femme devra-t-elle se couper des siens pour envisager un nouveau départ ?
L’amour des hommes, en salles le 28 février.
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