Longtemps tabou, la question des enfants transgenres commence à animer le débat public et investir les écrans télé. Un sujet délicat qui peut être traité avec justesse et émotion. La preuve avec cette mini-série touchante venue d’Angleterre qui raconte le parcours d’un enfant transgenre et de sa famille.
Il était une fois…
C’est l’histoire d’une petite fille enfermée dans le corps biologique d’un garçon. En Angleterre, Max, 11 ans, vit avec sa sœur Lily et sa mère Vicky, qui élève seule ses enfants après le départ de leur père Steven. Dans sa chambre, à l’abri des regards, Max est Maxine, une fillette comme les autres qui aime les rouges à lèvres, les sirènes et danser sur les tubes du moment. Mais la puberté transforme son corps et Max ne supporte plus le sexe qui grandit entre ses jambes. Désespéré, il tente de s’automutiler. Ce cri d’alarme est le déclic pour toute la famille.
Une famille dans la tourmente
C’est la réussite de cette fiction touchante et réaliste : montrer, en parallèle du chemin de Maxine, le cheminement de toute une famille vers l’acceptation de cette nouvelle identité sexuelle. Le déni du père, Steven, qui ne parvient pas à faire le « deuil » de son fils adoré, les risques pris par Vicky, mère louve prête à tout pour l’aider, quitte à fuir à l’étranger où Max pourra bénéficier d’un traitement bloquant la puberté : « Je préfère avoir une fille qu’un fils au cimetière » (tout est dit). Sans oublier les grands-parents largués « Il doit juste être gay » et Lily, la sœur délaissée par des parents accaparés. Bref, le chemin de croix d’une famille déchirée mais aimante qui doit peu à peu se réinventer dans une société encore largement déterminée par les clichés genrés.
Un message fort et plein d’espoir
Rassurez-vous, ce drama au sujet poignant n’a rien de sombre et pesant. Au contraire ! Les acteurs (Anna Friel et le jeune Callum Booth-Ford qui prête ses traits à Max/Maxine) sont épatants et la réalisation vive et rythmée signée Tony Marchant (pimpée d’un habillage pop et coloré) incite plus à l’empathie qu’aux larmes (même si vous en verserez sans doute quelques-unes par moments).
Notre verdict : Sans racoler ni faire pleurer dans les chaumières, une série bouleversante qui porte un message salutaire et vivifiant sur un sujet douloureux. A découvrir.
Mercredi 13 février à 21h sur 6ter.
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