Renée Zellweger fait le grand chelem. Après sa récompense aux Golden Globes, la Texane décroche le sacro-saint Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation de Judy Garland dans le biopic musical Judy réalisé par Rupert Goold. Un prix amplement mérité pour l’ex Bridget Jones qui livre une performance de haut vol. Le film sort enfin.
La face cachée de Judy Garland
Qui était vraiment Judy Garland, gamine starifiée à 17 ans dans le rôle de Dorothy Gale, jeune fille à couettes et aux souliers rubis du Magicien d’Oz ?
Plutôt que de revenir sur l’ensemble de la vie de ce pur produit des studios hollywoodiens, le film prend le parti de se focaliser sur un épisode précis de sa carrière, à savoir l’année qui précède son décès.
Fin 1968, Judy Garland est ruinée. Pour espérer conserver la garde de ses deux enfants mineurs (elle est aussi la mère de Liza Minnelli), la star sur le déclin accepte de se produire sur la scène du Talk of the Town de Londres pour cinq semaines de représentations exceptionnelles. Diminuée physiquement, épuisée mentalement - elle est dépendante aux cachets et à l’alcool depuis des années - et loin de sa famille, est-elle capable d’assurer le show ?
En près de deux heures, le film retrace de façon très crédible ces quelques mois épiques entre doute, dépression, flashbacks, standing ovations, mariage, divorce et grands moments de solitudes. On découvre les zones d’ombres d’une femme à fleur de peau, à la fois fragile et combative.
Une Renée Zellweger bluffante
Pour se glisser dans la peau de Judy Garland, Renée Zellweger a suivi un coaching vocal d’un an. Un travail payant puisque, comme dans Chicago à l’époque, elle interprète elle-même les chansons du film, sans doublure.
Grimée de lentilles, de prothèses et de perruques, l’actrice oscarisée est méconnaissable, parvenant à reproduire à la perfection la gestuelle et la posture si singulière de Judy Garland, liée à une déformation de la colonne vertébrale. Il faut dire qu’en matière de transformation physique, Renée Zellweger n’en est pas à son coup d’essai : elle n’avait pas hésité à prendre une douzaine de kilos pour incarner Bridget Jones. Dans Judy, l’actrice caméléon dévoile une fois de plus la richesse de son jeu. Magistral.
Judy, en salle le 26 février 2020.
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