Adolescents, on a tous enfoui des secrets totalement inavouables aux parents. Le genre d’info qui coûte cher à l’égo et à la réputation. Sauf qu’à l’ère des réseaux sociaux, tout se sait ! C’est peut-être ce qu’aurait dû prévoir Lise, La fille au bracelet racontée par Stéphane Demoustier. Un film de procès prenant qui satisfera les esprits avides de faits divers bien sordides.
Au banc des accusés : Lise, une ado qui aurait assassiné sa meilleure amie Flora suite à la diffusion d’une vidéo compromettante. Accusation qui lui vaut de porter un bracelet électronique depuis deux ans, d’où ce titre poétique très Vermeer-compatible.
À la barre
Pour jouer les parents déchirés et en proie au doute, Roschdy Zem et Chiara Mastroianni osent jouer en retrait pour laisser place à la première apparition sur grand écran de Melissa Guers. Une nouvelle tête réjouissante, qui incarne avec pudeur les nouvelles mœurs (un peu inquiétantes) de la génération Z.
Véritable poisson dans l’eau (ou plutôt requin dans le petit bassin) entre les murs bruns du tribunal de Nantes, la jeune procureure incarnée par Anaïs Demoustier (sœur de Stéphane) prend un malin plaisir à enfoncer l’ado à la moindre contradiction, le temps de tirades savoureuses. De quoi tenir tête à l’avocate de la défense qui, sous les traits de l’expérimentée Annie Mercier, ne laissera pas tomber sa protégée.
Blanche colombe ou perfide ingénue ?
Lors de ce procès d’Assises croustillant, le spectateur se positionne comme juré. Et bien malin celui qui arrivera à démêler le vrai du faux… Il faut dire que Melissa Guers brille par ses silences, quitte à mettre en péril la présumée innocence de son personnage.
Et c’est tout l’enjeu de La fille au bracelet : si l’on meurt d’envie de savoir la vérité, la seule qui prévaut est celle de la justice. Pour le reste, place à l’imaginaire. À vos pronos !
La fille au bracelet, en salles le 12/02
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