On ne présente plus Elvira Masson, papesse de la bonne bouffe new gen’. Vous êtes fan de ses chroniques pointues et feel good aux côtés de François-Régis Gaudry dans les émissions Très Très Bon et On va Déguster.
Ça tombe bien, Elvira sort Dans ma cuisine aux éditions Marabout, nouvelle bible où elle distille comme personne son bon goût, ses trouvailles gastronomiques, bonnes adresses parisiennes, recettes super faciles et pépites food… Elle nous a dévoilé sa short list très inspirante.
Ses tables préférées
Clamato, la 2e adresse de Septime : service parfait, beauté de l'endroit… Y déjeuner ou dîner au bar est un rêve, leur façon de servir les poissons et fruits de mer me comble de joie. J'adore leurs accrabes, c'est l'une des choses que je préfère manger au monde. Et la tarte au sirop d'érable (également en vente dans leur pâtisserie) est mon dessert préféré. 80 rue de Charonne, Paris 11e, 01 43 72 74 53
Je ne suis pas une grande viandarde, mais parfois, la seule chose que j'ai envie de manger, c'est l'entrecôte-frites-sauce magique de L'Entrecôte. 20 rue Saint Benoît, Paris 6e
Dans le registre des valeurs sûres : les udons de Kunitoraya. 5 rue Villedo, Paris 1e, 01 47 03 07 74
Le semainier du Stella, la superbe brasserie où je mange les meilleurs céleri rémoulade et saucisson brioché. Et qui est l'endroit où nous avons choisi, avec son père, le prénom de notre fils… 133 avenue Victor Hugo, Paris 16e
Pour boire des coups entre potes : toujours et encore la Cave Septime. J’aime cet endroit, sa vie, boire un verre sur le trottoir devant et la promesse de découverte de vins qui m'ouvrent un monde. 3 rue Basfroi, Paris 11e, 01 43 67 14 87
Une foodpornerie à tester une fois dans sa vie
Sans aucune hésitation et parce qu'on ne va pas tarder à entrer dans l'hiver : un Mont d'Or cuit au four dans sa boîte, dans lequel je trempe façon fondue des merguez super grillées. C'est la cheffe Ella Aflalo qui m'a soufflé l'idée. Totalement décadent.
Le plat à commander en cas de grosse flemme
J'évite vraiment de commander en ligne, mais mon fils a une passion pour les brochettes de poulet satay du restaurant Thaï Kapunka. 38 passage des Panoramas, Paris 2e, 01 40 26 47 32, livraison via Deliveroo
Un spot anti blues du dimanche soir
J'y vais rarement, mais j'y pense souvent. Le Waly-Fay, restaurant formidable spécialisé dans les cuisines d'Afrique de l'Ouest. Son mafé – un de mes plats préférés au monde – son n'dolé et son poulet braisé sont déments. 6 rue Godefroy Cavaignac, Paris 11e
L’endroit où elle aime retourner encore et encore
©jostudios.interior.
Racines, le restaurant de Simone Tondo, passage des Panoramas. J'aime tout : le passage, le lieu, l'éclairage, Simone, son équipe, sa carte des vins, sa cuisine de trattoria si juste et réconfortante, qui n'essaie pas d'être autre chose que ce qu'elle est. J'y suis comme chez moi. 8 passage des Panoramas, Paris 2e, 01 40 13 06 41
Les épiceries à connaître pour faire ses courses
L’Épicerie turque, un grand bazar où l'on trouve des fêtas à la découpe, tout un tas de céréales, légumineuses et autres produits que je n'ai pas tous identifiés. 24 rue du Faubourg Saint Denis, Paris 10e
Humphris, pour les laitages, les pommes, les saucisses et les boulettes. Les meilleures provenances, les fermes les plus vertueuses. 2 rue Milton, Paris 9e
Rap, bien sûr, pour la crème de la Botte, notamment les câpres, les graines de fenouil, l'origan et la fregola. 4 rue Fléchier, Paris 9e, 01 42 80 09 91
Un plat qui plaît toujours aux enfants
Les langues d’oiseau tomate merguez, c'est une recette que tous les enfants aiment, à l'exception de mon fils qui n'aime pas la sauce tomate...
La recette :
Faire revenir des merguez découpées en gros morceaux à 180° pendant 20 minutes dans un plat au four. Débarrasser un peu de la graisse de cuisson. Puis ajouter un demi-oignon rouge haché, une gousse d'ail pressée. Remettre au four pendant 10 minutes puis ajouter une boîte de pulpe de tomate et un verre d'eau. Ajouter de l'origan séché, poivrer. Ajouter un verre de pâtes langues d'oiseau (risoni en italien, orzo dans les boutiques grecques). Les pâtes cuisent par absorption de liquide directement dans le plat au four. Au dernier moment, ajouter si vous aimez une petite poignée de câpres au sel bien rincées ou en saumure. Et on râpe un peu de parmesan ou de pecorino.
L’ustensile magique à posséder
Je ne peux pas vivre sans râpe à zestes Microplane. Je mets des zestes d'agrumes partout. Sur une poêlée de choux de Bruxelles, la trévise-feta au four, toutes les salades d'hiver.
Passion fregola sarda
Je ne me lasse pas de cette petite pâte de blé ronde originaire de Sardaigne. J'aime sa texture élastique-ferme, son goût un peu torréfié quand elle est artisanale, et sa versatilité.
Avec des coques, avec de la sauce tomate et de la chair à saucisse, avec des zestes de citron et des sardines. En fait, j'aime bien tout ce qui est un peu enfantin.
Un dîner qui plaît à tout le monde
© Pierre Lucet-Penato
Gros succès d'une recette toute simple qui plait beaucoup... sauf à ceux qui n'aiment pas les fruits de mer. De la fregola cuite al dente, des coques, de la chair à saucisse, un peu de vin blanc, d'ail, de l'huile d'olive, des graines de fenouil, beaucoup de poivre et de persil plat haché. Hyper facile, parfaitement inratable et très satisfaisant.
Les 4 indispensables à toujours avoir dans son placard
Du boulgour fin : bizarrement, ça me sert à tout, mélangé (sans cuisson) avec du yaourt grec, du jus de citron, sel, poivre, on attend que le boulgour gonfle dans le mélange et ça fait une base extra, soit au fond d'une assiette creuse avec des légumes rôtis, soit carrément en farce, dans une courge rôtie, avec un topping d'herbes fraîches, de zestes d'agrumes et de noisettes concassées. C'est vraiment ma botte secrète, j'en mets aussi dans la shakshuka pour lui donner du corps.
Une bonne harissa : parce que je ne me passe plus de piment, et que délayée dans du yaourt ou de l'huile d'olive la harissa est très simple d'utilisation. J'en mets aussi dans la mayo quand j'ai une envie d'œuf-mayo, j'en mets dans la sauce tomate et dès que je cuisine des restes de type fried rice avec tout ce qui traîne dans le bac à légumes. Je suis fan aussi de piment en flocons. Même punition, même motif.
Des nouilles udons : que j'achète par paquets dans les épiceries japonaises ou coréennes, parce que je ne veux pas être prise au dépourvu en cas d'envie pressante d’udons-carbo – ça arrive ! – ou juste d'un bouillon détox mais avec supplément de kif.
Une boite d’anchois : au sel ou à l'huile, parce que sur une pizza il n’y a rien de mieux, mais aussi simplement sur une mozza avec un morceau de bon pain, avec un peu d'huile d'olive à la harissa !
Un produit insolite à découvrir
Un truc complètement génial que j'ai découvert récemment : des nouilles ramens confectionnées à partir de drèches, c'est-à-dire la matière sèche qui reste une fois la bière brassée. C'est une petite boîte qui les produit, "Ramène tes drèches", à partir des drèches que lui fournit La Brasserie de l'Être, une micro-brasserie artisanale bio du XIXe.
Jugez un peu de cette équation : 2 000 pintes de bière = 300 kilos de drêches = 2 200 nids de nouilles écoresponsables donc, hyper nutritives et délicieuses, vendues avec des petites sauces démentes.
Infos et commandes : ramentesdreches.com
Son dernier coup de food
Un dîner merveilleux à Genève chez Natürlich, la table à laquelle est accolée la 2ème épicerie L'Idéal (après Marseille) de Julia Sammut. Le chef Jonas Bolle avait imaginé le soir de ma venue un menu suisso-scandinavo-mediterranéen avec des clins d'œil aux recettes de mon livre, je peux pas vous dire à quel point j'étais touchée !
38 rue de la Coulouvrenière 38, 1204 Genève
Dans ma cuisine, Elvira Masson - Marabout - 29 €
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© Pierre Lucet-Penato