6 bouillons parisiens pour un festin sans se ruiner

© Bouillon République par The Travel Bugs et Bouillon Chartier. 

Mieux vaut s’y retrouver en dehors des heures de pointe, soit très tôt ou très tard. Les bouillons, ces restaurants très populaires à la Belle Époque, permettaient aux bouchers d’écouler leurs pièces de viandes moins nobles avec des plats en sauces et des os à moelle qui faisaient la joie des forts des Halles comme des oiseaux de nuit (Colette, Cocteau, Proust ou Apollinaire en étaient fous). Version 3e millénaire, ça donne des institutions XXL ultimement branchées où l’on débarque en bande pour se régaler de plats canailles à prix riquiqui. Tour d’horizon de nos adresses fétiches, testées et approuvées.... plutôt dix fois qu'une !

Le lieu : c’est un peu le lieu dont rêvaient les workaholics de La Défense et de l’Ouest parisien pour se détendre un grand coup après une dure journée de labeur. Il faut dire qu’à Porte Maillot, les adresses cool et festives ne couraient pas les rues… jusqu’à présent ! Car en lieu et place du Rural de Marc Veyrat s’étend aujourd’hui Le Grand Banquet, aka le nouveau rendez-vous préféré des grandes tablées et anniversaires (même à plus de 20 personnes), à réserver particulièrement les jeudis, vendredis et samedis soir. Le pitch ? Comme dans une giga salle des fêtes sont étalées d’immenses tables. À côté de vous ? Une troupe d’inconnus aussi sympa que la vôtre. À 20h30, toute la salle est servie en même temps d’un menu commun. C’est à ce moment-là que le chef (et chauffeur de salle ! ) met tout le monde dans l’ambiance, escorté d’un musicien en live qui vous fait chanter (voire hurler) vos tubes préférés entre deux bouchées de coquillettes. Imaginez votre cantoche du collège… sans les surveillants : vous l’avez ? Dès la fin du repas, tout le monde grimpe sur les tables, les groupes se mêlent et une fiesta endiablée se lance jusqu’à 2h du mat’ ! 

À tester : comptez 49 € pour le menu copieux et tout compris. Le ballet des serveurs vous apporte en chœur trois entrées à volonté (qui changent régulièrement), à partager : œufs mayo, salade frisée aux lardons, hareng pommes à l'huile, terrine de campagne... Puis débarquent les plats généreux, servis en cocotte : poulet rôti frites, saumon polenta, bœuf bourguignon coquillettes, gratin de courgettes… Vous reprendrez bien un peu de dessert ? Entre la mousse au chocolat, la crème caramel et le riz au lait, notre cœur balance. Nota bene : une bouteille de vin blanc ou rouge au choix est prévue dans le forfait pour deux convives. Mais quelque chose nous dit que vous commanderez plusieurs bouteilles de Chardonnay (25 €) pour vous chauffer la voix en attendant Pour que tu m’aimes encore…

Le Grand Banquet, 2 place de la Porte Maillot, Paris 17e. Service festif du jeudi soir au samedi soir de 19h à 2h.

© Yves Kharfan

Le lieu : niché au pied de Montmartre, Chez Marguerite réinvente l’esprit bouillon façon bistrot intimiste. Fermé depuis des mois, cet ex-restaurant africain a tapé dans l’œil de Jérôme Iffenecker. Un coup de cœur plus tard et en duo avec sa compagne Valérie Bedaux, il remet tout à neuf et pimpe l’espace d’un sol terrazzo, d’un mobilier joliment rétro et pose un élégant comptoir qui fait la jonction entre les deux salles. Fort d’un CV solide,  Jérôme Iffenecker, passé chez Bocuse, Bruno, Paris Society et spécialisé en mixologie, fait aller Chez Marguerite son amour pour une cuisine bistronomique de qualité à prix bouillon. Ici, tout est fait maison avec des produits français s’il vous plaît ! Le plus : tandis que le menu déroule tous les plats canailles du genre, l’ardoise aligne des suggestions de saison furieusement tentantes. Ouvert en continu, Chez Marguerite se savoure pleinement le soir avec ses tables éclairées à la bougie. On aime : parfait entre-deux, l’ambiance beaucoup moins survoltée que dans certains bouillons parisiens, autorise grandes tablées et célébrations mais aussi de doux moments à deux.  

À tester : à la carte et dans le rayon des entrées, la salade de lentilles (3 €), le poireau vinaigrette (6 €), le gaspacho du jour (6 €), et pourquoi pas une petite tranche de foie gras ! (11 €). Du côté des plats, le steak haché/frites parade en tête de la carte (9 €) avec la saucisse/purée (11 €) et le bœuf bourguignon/coquillettes (14 €). Plutôt poisson ? Foncez sur le fish and chips (14 €). Grosse dalle ? Misez sur la côte de bœuf à partager (65 €). Sur l’ardoise, d'alléchantes propositions comme les huîtres normandes St Vaast n°3 (12 € les 6), l'os à moelle gratiné taille XL (12 €), le demi-camembert rôti (7 €) et une star de poulpe grillé servi avec du riz basmati qui tient déjà sa petite réputation (22 €). Pour le final, la belle profiterole (7 €), le moelleux au chocolat (6 €), la coupe de fruits frais (7 €) ou le fabuleux Colonel (9 €). 

Chez Marguerite, 82 boulevard Marguerite de Rochechouart, Paris 18e. Ouvert du mardi au samedi de 12h à  minuit, le lundi de 18h à minuit, le dimanche de 12h à 21h.

Le lieu : plus qu’un bouillon, c’est LE lieu où l’on croise le Tout-Paris, des grands noms de la mode à Maïwenn en passant par les metteurs en scène et comédiens les plus courus du moment. Après la success story de Bouillon Pigalle, les restaurateurs les plus cool de Paris récidivent avec une nouvelle adresse à Répu, en lieu et place de l’ancienne brasserie mythique Chez Jenny. Pas de copié-collé, vous vous en doutez, ce n’est pas le genre de la maison. Le cabinet Lafont a réhabilité l'atmosphère so 1932 de cette adresse mythique : boiseries sculptées, marqueterie, porte tambour, épaisse moquette, lampes boules soufflées… Autre breaking news : Il est maintenant possible de réserver (alleluia), de choisir le format libre service pour un gueuleton at home mais aussi de privatiser des salons au 1er étage de 15 à 120 couverts, histoire de fêter tant un birthday qu’un mariage dans cet endroit mythique parisien ! 

À tester : puisqu’on est dans un resto à la bonne franquette, on retrouve of course une saucisse au couteau, purée (9,60 €), un filet de bar aux beurre blanc (12,90 €), des huîtres (9,90 € la demi-douzaine), une déferlante d’œufs mayo (2,50 €), velouté de topinambour & truffe (3,40 €), cuisse de poulet et frites sauce sauce poulette (9,80 €), profiteroles (4,80 €), tarte citron meringuée (4,60 €) et Negroni (6 €).

Bouillon République, 39 boulevard du Temple, Paris 3e. Ouvert tous les jours en continu de 12h à 00h.

© Benoit Linero

Le lieu : institution tripière des Halles, Le Petit Bouillon Pharamond se réinvente avec Benjamin Moréel et Christopher Préchez aux manettes (Café de mars, Lefty, Little Georgette, John Weng, Le POD). Niché dans un bâtiment à colombages tout en hauteur sur trois étages s’étend ce que la Belle Époque a signé de plus charmant : grands miroirs, banquettes en velours rouge, escaliers en bois, miroirs peints, mosaïques, dorures et pâtes de verre. Sans oublier la joyeuse terrasse sur une placette animée du Ventre de Paris.

À tester : on retrouve bien sûr les plats iconiques de la cuisine de bouillon, tous faits maison sur place avec une viande française, des œufs bio et une charcuterie sourcée chez Olivier Brosset : œuf mimosa (2,50 €), escargots (7,90 €), os à moelle (6,90 €), cocotte de coquillettes à la truffe (8,50 €), daurade entière rôtie (13,50 €), camembert (3,90 €), tarte tatin (4,90 €), à arroser d’un verre de Sauvignon (4,20 €). Difficile donc d’en avoir pour plus de 25 € par personne en mangeant vraiment, vraiment bien.

Le Petit Bouillon Pharamond, 24 rue de la Grande Truanderie, Paris 1er. Service continu midi et soir

Le lieu : véritable mythe parisien ouvert en 1896 par deux frères et désormais dirigé par la queen de la brasserie Nathalie Godeau (ex-Vagenende, Bouillon Racine), le bouillon Chartier est le plus ancien et le plus connu des bouillons parisiens, dont la salle magnifique est classée. Il faut dire que son atmosphère témoigne de la Belle Époque avec ses tiroirs à serviettes pour les habitués et les porte-chapeaux au-dessus des tables. Applaudissements de rigueur pour la dextérité des serveurs, prompts à griffonner l'addition à vitesse grand V sur les nappes en papier. P.S. : fort de son succès, Bouillon Chartier se retrouve désormais également du côté de Montparnasse et de la Gare de l’Est.

À tester : les entrées entre 1 € et 7,50 € avec filet de hareng pommes à l'huile, museau de porc et sa vinaigrette, céleri rémoulade, les plats entre 7 € et 13,80 € avec spaghetti bolognaise, poulet fermier rôti, frites fraîche, avant de terminer en beauté par un dessert dont les prix sont compris entre 2 € et 4,90 € avec riz au lait (2,60 €), chou chantilly (3,20 €). À accompagner d’une carafe de Chardonnay IGP d'Oc (6,80 €).

Bouillon Chartier, 7 rue du Faubourg Montmartre, Paris 9e. Ouvert tous les jours de 11h30 à minuit sans interruption.

Le lieu : la famille Moussié (Janette, Brasserie Barbès, Hôtel Providence, Le Mansart) a frappé fort avec Bouillon Pigalle, qui signait en 2017 le retour ultra-branché du bouillon, désormais très prisé des bobos gourmands parisiens et qui continue de pratiquer la même politique de prix ultra riquiquis et les plats canaille de rigueur, ainsi que des produits au sourcing de folie. Mention spéciale pour l’immense terrasse chauffée de 100 couverts avec vue sur Pigalle. Le rêve ultime : il est maintenant possible de réserver sa table mais également à emporter et en livraison pour un délice à domicile. 

À tester : œufs mayo bio (2,50 €), velouté aux cèpes (3,80 €), soupe à l’oignon gratinée (3,80 €), saumon fumé, crème fraîche à l’aneth (7,40 €), ravioles du Dauphiné, fondue de poireaux (9,90 €), échine de cochon du Perche, sauce aux cèpes et pommes grenaille (12,40 €), gratin de légumes d’hiver, noix et bleu d’Auvergne (9,80 €), chou chantilly (2,90 €), brioche perdue caramel (4,20 €), riz au lait (2,80 €). Les boissons se font à la verse : au verre 3,80 €, 11,40 € la bouteille de blanc ou un jéroboam de rouge (3L) à 45,60 €. Chaque table a son chef de rang et l’addition se règle auprès de la caissière...

Bouillon Pigalle, 22 boulevard de Clichy, Paris 18e. Ouvert tous les jours de midi à minuit.

© The Travel Buds.

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