C’est le train de tous les fantasmes… Fin XIXème siècle débute une aventure ultra moderne et audacieuse : pour la première fois, un train ira directement de l’Occident à l’Orient, de Paris vers Istanbul.
Pour faire revivre le mythe, le réalisateur Louis Pascal Couvelaire signe un extraordinaire docufiction : Orient-Express, le voyage d’une légende, sur Arte, qui fait revivre le train iconique.
Un palace Art déco… dans un train
Grâce au talent du décorateur René Lalique, l’Orient-Express devient vite réputé pour son style Art déco cultissime. Bar en acajou, fauteuil club en cuir lisse, panneaux décoratifs sur fond d’argent incrusté pour la voiture restaurant… Un vrai bijou de luxe au confort digne de ses passagers de marque : Coco Chanel, Ernest Hemingway, Léon Tolstoï...
Les plus grands chefs d’Europe étaient également invités à régaler la luxueuse clientèle, faisant évoluer la carte au fil du voyage et des escales, avec des plats de plus en plus épicés...
Le train de toutes les débauches
L’orient-Express, c’est surtout le terrain de jeu d’une époque. On ne compte plus le nombre d’intrigues politiques, meurtrières et amoureuses dont l’Orient Express a été le théâtre.
Les wagons Art déco dignes d’un huis-clos à la Sacha Guitry sont propices aux jeux de séduction, un lieu de badinage des hommes d’affaire de l’époque. On est déjà sous le charme. Mata Hari, mi-prostituée mi-espionne, se jouait aussi des hommes de pouvoir en obtenant des scoops sur l’oreiller. Il n’en faut pas plus pour faire de ce train un endroit mythique.
L’Orient-Express a aussi été au cœur de conflits politiques. À la fin de la Première Guerre Mondiale, la France choisit un wagon de la compagnie de Georges Nagelmackers pour signer l’armistice. Hitler utilise le même wagon pour signer l’armistice du 22 juin 1940 entre le Troisième Reich et le gouvernement de Pétain.
N’oublions pas le cultissime roman policier d’Agatha Christie, Le crime de l’Orient-Express. Même s’il n’est que pure fiction, il a largement contribué à toute la légende qui entoure ce train de tous les fantasmes.
L’ancêtre de l’interrail
Vous avez fait un Interrail avec vos potes pendant vos études ? Vous pourrez dire merci à Georges Nagelmackers. L’initiateur des déplacements ferroviaires trans-nationaux, c’est lui. Et pourtant, à l’époque, c’était un vrai challenge.
Le système ferroviaire était encore national. À chaque pays ses rails et ses wagons propres, donc au programme : changement de train plusieurs fois pendant le trajet. Ah oui, et il fallait prendre un bateau pour traverser le Danube. En gros, il fallait compter 96 heures et l’équivalent de 3 mois de salaire d’un ouvrier non qualifié pour un aller simple jusqu’à Istanbul, le terminus.
Alors, on l’aime, notre époque et notre Europe accessible à prix-mini et ultra-rapidement...
Orient-Express, le voyage d’une légende. Samedi 16 mars à 20h50 sur Arte.
En replay sur arte.fr jusqu’au 22 mars.
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