Attention : âmes sensibles, s’abstenir. Leaving Neverland, c’est le documentaire choc de 4h sur les penchants pédophiles de Michael Jackson diffusé le 21 mars sur M6.
Pendant 1h30 (durée de la première partie, la seule que nous ayons vue), deux victimes et leurs mères racontent dans les moindres détails leur rencontre avec The King of Pop et de quelle manière leurs relations ont évolué.
Le doc’ signé Dan Reed, diffusé les 3 et 4 mars sur HBO, a généré des records d’audience et fait scandale… On ne compte plus les plaintes au CSA, l’interdiction de la diffusion des titres de Michael Jackson dans des radios canadiennes et néo-zélandaises et les titres chocs des médias : il n’en faut pas plus pour faire une polémique mondiale.
Docu à sensations ou réhabilitation de la vérité ? On vous dit ce qu’on en a pensé.
Un doc à charge
“Leaving neverland n’est pas une enquête et repose uniquement sur des témoignages” rappelle M6. Dommage. Car on tombe vite dans l’hyper-sensationnel sans nuance dont sont si friands les Américains…
Une volonté unilatérale de provoquer un scandale, de démystifier à jamais le roi de la pop et de faire la plus grosse audience possible, quitte à décrédibiliser le témoignage affolant de deux enfants abusés par un système médiatique et juridique qui n’a jamais su les protéger.
Des accusations à répétition
C’est la troisième fois de l’histoire (après 1993 et 2005) que la pédophilie de Michael Jackson fait la une. Une affaire sur la libération de la parole des victimes qui fait évidemment écho avec l’affaire Preynat-Barbarin en cours.
Alors évidemment, parler, c’est nécessaire. Quitte à choquer. Car entrer dans les détails sexuels de ces abus, c’est forcément choquant. La parole des victimes est crue, comme le récit de Wade Robson qui revient sur les fellations pratiquées sur Michael Jackson lorsqu’il avait 7 ans, accompagné de sa photographie souriant angéliquement.
Le hic ? Le manque de contextualisation de ces témoignages et l’absence totale de confrontation avec leurs mères ou les médias de l’époque qui ont suivi l’affaire. “J’avais perdu la tête”, confesse la mère de Wade Robson qui suivait la star planétaire en limousine et vivait sans les spotlight de la célébrité, mais laissait chaque soir son fils dormir avec le roi de la pop sous prétexte qu’ils ne faisaient que des “jeux d’enfants”. À quel prix ?
Difficile de retourner à la vie normale après avoir vécu “de porno et de bonbons”, confie l'intéressé.
Des victimes de Michael Jackson et… du star system
C’est surtout le portrait d’une époque, où le star system rendait possible ces abus en toute impunité, qui fait scandale... Quitte à sacrifier des enfants sur l’autel de Neverland, un temple morbide créé par Bambi, devant des médias et un fan club hypnotisé. Un spectacle qui inquiétait trop peu la justice et la presse de l’époque.
Disponible sur www.6play.fr
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