Trois ans après L’île aux chiens, le réalisateur Wes Anderson est (enfin) de retour avec un dixième long-métrage au casting 5 étoiles. Présenté en compétition à Cannes en juillet dernier, The French Dispatch est librement inspiré du journal The New Yorker et de ses emblématiques protagonistes. C’est aussi un clin d’œil au cinéma français. L’excitation est à son comble : ce nouvel opus sera-t-il à la hauteur du magistral Grand Budapest Hotel ? Réponse.
Un pitch prodigieusement barré
Au décès de son bienveillant rédacteur en chef (le génial Bill Murray), toute l’équipe de The French Dispatch – un journal américain basé dans la ville française fictive d’Ennui-sur-Blasé – se réunit pour lui rendre hommage à travers un dernier numéro. Et là surprise, le film prend soudain la forme de quatre court-métrages, relatant chacun un savoureux article à la une de cette ultime parution !
Parmi les gros titres ? Le carnet de voyage de Sazerac signé par le reporter à bicyclette (Owen Wilson) qui invite lecteurs (et spectateurs) à travers les quartiers louches de la ville fictive d’Ennui-sur-Blasé. Ou encore Le chef-d’œuvre de béton, le reportage d’une critique d’art déjantée (Tilda Swinton) sur un peintre psychopathe (Benicio del Toro), sa muse à double visage (Léa Seydoux) et son galeriste auto-proclamé (Adrien Brody).
Les nouvelles suivantes mettent en scène Timothée Chalamet dans le rôle d’un activiste à la tête d’un mouvement étudiant, façon Mai 68. Et Mathieu Amalric en commissaire de police dont le fils a été kidnappé par une bande de malfrats menée par Edward Norton !
Christoph Waltz, Elisabeth Moss et l’actrice franco-algérienne Lyna Khoudri complètent ce casting digne du Walk of Fame, rassemblé à Angoulême pour le tournage.
Ça passe ou ça casse ?
Avec The French Dispatch, Wes Anderson brille plus que jamais par sa fantaisie, son originalité et son indépendance d’esprit. Le cinéaste américain ne fait décidément rien comme les autres, imposant ses propres codes sur la pellicule.
On retrouve bien sûr son sens de l’image, son obsession pour la symétrie, sa passion pour le filtre sépia, son humour absurde, ses personnages au caractère fantasque, mais il va encore plus loin. Le réalisateur inclassable s’autorise à découper son film en quatre séquences, passe de la couleur au noir et blanc et inversement, et bascule même dans l’animation. Une liberté totale et absolue, qui en ravira certains et risque d’en déconcerter d’autres. À vous de juger.
The French Dispatch, en salles le 27 octobre.
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