Julie Ferrier est possédée. Possédée déjà par son âme d’artiste passée par la danse, le cirque et la comédie. Possédée ensuite par sa folie douce, qui fait qu’on la suivrait partout, sans conditions. C’est à peu près le sentiment partagé en sortant de son spectacle irrésumable À ma place, vous Ferrier quoi ?. On vous fait le topo de cette soirée délicieusement #WTF.
Un “cabaret foutraque”
Tout commence dans la rue, devant le toujours-aussi-mignon Théâtre de l’Atelier, à Montmartre. Le placement étant libre, les petits malins sont arrivés plus tôt pour faire la queue et avoir les meilleures places. Loin de les laisser poireauter seuls, Julie Ferrier herself (grimée d’une affreuse perruque et de ses chaussures de cantinière, et accompagnée de ses acolytes) s’occupe de faire passer le temps en gérant la circulation et en parlant franglais avec les touristes de passage, qui ne comprennent pas trop ce qui leur arrive. Ça commence bien.
Et c’est à peu près tout ce qu’on pourra vous décrire de ce “cabaret foutraque”. Non pas pour éviter le spoil, mais plutôt parce qu’il n’y a rien à spoiler tant l’enchaînement de scénettes se fait dans un joyeux bordel qu’il ne faut jamais chercher à comprendre si vous voulez “rentrer dedans”. Une fois la directive posée, reste à se bidonner.
Queen Julie et sa troupe
Elle confiait récemment que l’esprit de troupe lui avait manqué, après des années à performer en solo. Son show À ma place, vous Ferrier quoi ?, qu’elle joue depuis 2016, a été retravaillé dans une version condensée et cadencée qui envoie du bois.
On se marre franchement devant les personnages de la metteure en scène russe, de la cagole américano-marseillaise ou encore de Karbie et Ben, les poupées humanoïdes venues combler la solitude des citadins.
What else ? Un sein qui dépasse, un comédien qui fait un saut de chat sans son plus simple appareil, une mariée athlétique, et même du dressage canin. Un conseil : réfléchissez bien avant de vous manifester dans le public, sous peine de repartir avec un drôle d’animal à queue tire-bouchonnée...
À 21h du mardi au samedi (relâche vendredi 21 juin 2019). Tarif unique 34 €. Placement libre (non numéroté). Réservations sur www.theatre-atelier.com
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© Thibault Grabherr