Fini de languir ! Annoncée en février, la série événement adaptée des romans éponymes de Virginie Despentes déboule enfin sur les écrans. Alors, ça vaut quoi, ce polar dans le Paris post punk avec Romain Duris ?
Gloire aux loosers
Vous avez dévoré la trilogie à succès de Virginie Despentes ? Bonne nouvelle, la série est 100 % fidèle aux romans. Esprit rock’n’roll garanti !
L’histoire commence en 1995. Vernon Subutex, ex gloire de Revolver, magasin mythique de vinyles à République, déchante. Au chômage, expulsé de son logement, il erre dans les rues de Paris, cherchant à squatter chez ses vieux potes.
Mais les temps ont changé. Les anti-système sont rentrés dans le moule. Xavier le punk joue désormais à la licorne avec sa fille, Emilie a troqué sa crête iroquoise contre un job de fonctionnaire pépère.
L’intrigue vire au thriller quand le rockeur star Alex Bleach, vieille connaissance de Subutex, meurt d’une overdose à la fin d’un concert. Il avait enregistré des infos ultra touchy au sujet de Laurent Dopalet, un producteur véreux. Ce dernier missionne alors La Hyène pour mettre la main sur les cassettes secrètes détenues par Vernon.
Un casting coup de cœur
Ultra à l’aise, Romain Duris campe un Subutex tel qu’on l’avait imaginé. Le blouson en cuir lui va comme un gant. Son mantra : “Je suis peut être un looser mais un looser libre”. Dans la peau de La Hyène, traqueuse experte en sabotage de réputation online, Céline Sallette, coupe courte et look androgyne, s’avère géniale ! Signes particuliers : une moto dans chaque ville et un uppercut redoutable. Fraîcheur du casting : la chanteuse Forbach dans le rôle d’Anaïs, oie blanche pas si lisse qui devient l’amante de La Hyène.
On adore aussi Laurent Cantet qui campe un Dopalet abject au possible et Florence Thomassin, parfaite en nympho hystérique.
Une B.O. qui déboite
Faites chauffer Shazam, ça envoie du lourd ! Impossible de ne pas évoquer la bande originale, tant elle s’avère pointue, toujours à-propos et truffée de pépites. Jonathan Richman, Poni Hoax, Lou Reed, Daniel Darc… Un pur régal pour les oreilles averties. Zieutez le générique pour ne louper aucun des titres de cette playlist canon.
Verdict : à voir absolument !
Des dialogues justes et bien écrits, une galerie d’antihéros flamboyants, un casting aux petits oignons : cette adaptation a tout pour plaire. On y retrouve la vision de Despentes d’une société désenchantée avec d’un côté les cols blancs, les parvenus et de l’autre les poètes, les écorchés vifs. Une série qui parle du temps qui passe et des utopies qui s’effondrent. Mélancolique, drôle et sans concession.
Le 8 avril à 21h05 sur Canal+
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