©Netflix
Elle a reçu le prix de la meilleure série française au Festival Série Mania 2019. En 6 épisodes qui mêlent fantastique et thriller, Laetitia Casta, Noée Abita et Sergi Lopez habitent “Une île”, la création originale d’Arte.
Le pitch
Dans une île qui ressemble à la Corse (où s’est déroulé le tournage), une série de disparitions inexpliquées ainsi qu’une soudaine pénurie de pêche installent un climat d’angoisse chez ses habitants. Enfermés sur cette terre devenue aussi inhospitalière que fascinante, ils subissent les caprices de la nature autant que ces événements angoissants.
Le premier épisode installe l’intrigue et ses personnages principaux. Chloé, une ado en quête de ses origines. Théa, une jeune femme étrange retrouvée nue sur le bateau de deux pêcheurs péris en mer. Bruno Pagani, un capitaine de gendarmerie qui semble en savoir plus qu’il ne veut bien le dire. Et cette mer, sombre et pleine de mystère, qui ceint les lieux où le fantastique se déploie peu à peu.
L’originalité d’une île
« Une île » n’est pas une série commune. Entre thriller, polar et légende, la fiction mêle habilement les genres, faisant surgir au fil d’une intrigue à tiroirs une atmosphère particulière, un univers esthétiquement très réussi. Aurélien Molas et Gaia Guasti, ses scénaristes, parviennent à revisiter le mythe des sirènes, ces femmes hypnotisantes qu’on vit chez Homère, Ovide, Andersen et les légendes scandinaves, d’une façon inédite et moderne. « En face, il y a la réaction des hommes de l’île, qui font porter à la femme qu’ils désirent la responsabilité de leur propre obsession.
Le mythe de la sirène rejoint ainsi celui de la sorcière, que ses persécuteurs envoient sur le bûcher pour exorciser leurs propres pulsions, qu’ils ne sont pas capables de maîtriser », expliquent les auteurs. Un traitement résolument féministe, donc, porté par un duo de killeuses incarnées par Casta et Abita, badass et très freaky.
Un casting léché
Il y a évidemment la star du programme, Laetitia Casta, sublime et troublante en no make-up, chevelure épaisse et regard sombre dans un rôle quasi mutique, portée par une gestuelle joliment chorégraphiée avec Bianca Li. Et Noée Abita, qu’on avait découverte en fille de Jean-Hugues Anglade dans « Le Grand Bain », qui trace son sillon dans la fiction française. Enfin, le « retour » de Sergi López, l’ami qui vous veut du bien (il y a vingt ans déjà), manifestement comme un poisson dans l’eau dans son rôle de traqueur de serial killeuse hanté par son enquête autant que par sa proie.
C’est pour qui ?
« J’ai filmé cet endroit comme un village de western, avec ses maisons étriquées, renfermées sur elles-mêmes et ses petites ruelles. Je voulais à tout prix éviter le côté pittoresque et carte postale », explique Julien Trousselier, le réalisateur. La photographie léchée, les scènes sous-marines poétiques et la réalisation très appliquée raviront les amoureux d’une nature portée aux nues par une image et un scénario qui défendent la faune et la flore attaqués par l’homme.
Les fanas de fables et de romanesque seront enchantés par ce nouvel apport à la fantasmagorie pop autour du mythe de la sirène, aujourd’hui portée par l’image d’une femme forte habitée par la sororité. Après « H20 » (Netflix), la fiction française s’empare avec profondeur du phénomène de ces nouvelles femmes puissantes.
Les adeptes de séries ultra rythmées trouveront en revanche peut-être le temps long.
“Une île”, sur Arte les jeudis 9 et 16 janvier 2020 à 20h55
En intégralité sur arte.tv du 9/01 au 7/02/2020
Les trois premiers épisodes en ligne dès le 2/01/2020
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