Les créateurs d’Un village français, la série à succès de France 3, sont de retour avec une comédie douce-amère à ne rater sous aucun prétexte.
Le pitch
Inspirée de Cold feet, une série anglaise du début des années 2000, Une belle histoire suit le quotidien de trois couples de potes (ici, dans le Nord de la France). La série s’ouvre sur une première scène glaçante et très réussie où l’on voit deux amoureux encordés, escaladant une façade dans un décor montagneux de rêve tout en se chambrant gentiment.
Quelques minutes plus tard, la roche s’effrite, la jeune femme dégringole quelques mètres plus bas, bientôt contrainte de sortir son couteau pour sauver son compagnon. Scène suivante : cinq ans plus tard, on retrouve le veuf David, baladant son deuil mélancolique, soutenu par ses deux copains à la vie à la mort et leurs femmes, avant de plonger complètement dans leurs petites vies si proches de la nôtre.
La rom’ com’ qu’on attendait
En 8 épisodes de 52 minutes, Frédéric Krivine, l’auteur, parvient à installer six personnages ultra attachants et un ton qui oscille harmonieusement entre rire, larmes et émotions délicates. Le temps long de ces épisodes permet d’éviter les propos à la truelle comme les caractères outrés.
Le couple, au cœur de cette dramédie au plus près du réel, est ausculté au stéthoscope, sans impression de déjà-vu. Prémices de l’amour, infidélité, sexualité, deuil, amitié, grands et petits questionnements à l’aube de la quarantaine, les créateurs de ce joli théâtre sans chichi nous offrent la nouvelle rom’ com’ frenchie qu’on attendait depuis Clara Sheller. Bref, une romance d’aujourd’hui intelligente et sensible qui sort du combo lourdingue cosmo-dating-happy ending.
La force d’un casting pas tape à l’œil
Dans Une belle histoire, point de tête d’affiche. Le héros, David (le veuf), est ici campé par Sébastien Chassagne (Selfie, Irresponsable) et apporte à la série cette dégaine normcore et un rien lunaire qui rend la love-story si crédible. Georges, le BFF néo-papa (Jean-Charles Clichet) est parfait, comme Louise Monot, la wonder mum en couple depuis toujours qui découvre l’orgasme et la vraie vie sur le tard.
Un amour au long cours
Les porn-Netflixiens pourront être perturbés par l’absence de rebondissement spectaculaire à chaque changement de scène et de cliffhanger ahurissant en fin d’épisode. Mais entre nous et Une belle histoire, c’est un attachement durable qui s’installe, et monte épisode après épisode. Une bonne nouvelle puisque quatre saisons sont d’ores et déjà prévues. Le seul hic ? La série passe le mercredi, soir de Top Chef. On se rattrape sur le replay. Évidemment.
Une Belle Histoire saison 1, 8x52 minutes. À partir du 11 mars sur France 2.
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