Non, série teutonne ne rime pas avec ennui mortel (cf. Derrick et consorts). Thriller captivant au budget titanesque, Babylon Berlin nous immerge dans le Berlin décadent de l’entre-deux-guerres. Au menu : esthétique art déco, personnages interlopes et intrigue vénéneuse. Bref la série parfaite pour passer une fin d’été à la fraîche.
Berlin, 1929 : ses cabarets, sa pègre et ses flics ripoux
Criminalité, vice, complots politiques… Entre noirceur et frivolité, la série capture l’atmosphère de la capitale allemande sous la République de Weimar. Le contexte ? Une période trouble et charnière marquée par une crise économique, les séquelles de la Première Guerre mondiale et les prémices du nazisme. Cette métropole plongée entre la frénésie et le chaos est le terrain de jeu de Gereon Rath (le cerné et néanmoins diablement sexy Volker Bruch). Héros tourmenté, ce flic toxicomane au passé sombre enquête à la brigade des mœurs sur une vidéo pornographique impliquant des hommes politiques de haut rang, dont son propre beau-père.
Une production digne d’un blockbuster US
Ecrite et réalisée par Tom Tykwer (Sense8 avec les sœurs Wachowski et les films Cours Lola Cours et Le Parfum) et adaptée des romans à succès de Volker Kutscher, cette série allemande n’a rien à envier aux productions américaines. Visez plutôt : 180 jours de tournage, 300 décors, 5 000 figurants et près de 40 millions d’euros pour les deux premières saisons… c’est le show télé le plus cher jamais produit outre-Rhin. Le résultat ? Saisissant ! Fresque épique et stylisée, Babylon Berlin abonde en scènes d’actions spectaculaires (courses-poursuites, émeutes de rue…) On adoooore : les séquences musicales façon Gatsby le Magnifique, d’une beauté à couper le souffle.
Des personnages forts et troublants
Aux côtés de Gereon Rath gravite une galerie de personnages ultra charismatiques. A commencer par Wolter, son collègue ripoux mais attachant, Edgar, cruel patron du cabaret en vogue le Moka Efti ou encore Kardakov, un artiste russe à la tête d’une cellule secrète qui veut renverser Staline. Côté femmes, la glaçante Svetlana évoque bien sûr l’icône glamour de l’époque Marlène Dietrich. Un visage à retenir ? La ravissante Liv Lisa Fries qui campe Charlotte, jeune fille des quartiers pauvres qui rêve d’intégrer la police et devient le bras-droit du héros.
Verdict ?
Une mise en scène somptueuse, un scénario mêlant la grande et la petite histoire et des personnages hauts en couleur : un petit bijou qui donne envie de crier Ich bin ein Berliner !
Sur Canal + le 27 août à 21h.
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Céline Dassonville