Romy Schneider et Chanel : une histoire de style

Romy Schneider Et Chanel

Muse ultime des plus grands réalisateurs de son époque, Romy Schneider déploie également son aura à travers son sens inouï du style et de la mode…

En témoignent ses costumes et tenues, extraordinairement mis en scène au fil du parcours de l’exposition-phénomène consacrée à l’actrice à la Cinémathèque de Paris qui dévoile les liens étroits entre Romy et Gabrielle Chanel.

De la petite fiancée autrichienne à l'icône du style…

© - Francinex / Editions René Chateau Vidéo

Après le succès qui entoure son personnage de Sissi, Romy Schneider reste une personnalité terriblement timide mais qui cherche à s’émanciper et changer d’image. “À mon arrivée (à Paris), j’avais des valises de vêtements achetés comme ça, sans savoir pourquoi. Je les portais deux fois, je les donnais, je n’avais jamais rien à me mettre…

Alain Delon est le premier à pousser sa fiancée à rencontrer la créatrice Gabrielle Chanel, encore trop inquiète pour se lancer…“Je n’osais pas, je me sentais trop paysanne autrichienne, pas Parisienne pour deux sous. Je pensais : « Ce fameux monstre de Chanel, comment va-t-elle me dévisager, me critiquer ? » ”

C’est finalement Luchino Visconti qui permet leur rencontre en 1961, alors que Romy s'apprête à incarner un personnage sulfureux de comtesse dans le film Boccace 70. Le réalisateur lui organise un rendez-vous chez son amie Gabrielle Chanel pour la séance d'essayage de son costume. “Visconti m’a emmenée chez elle pour choisir mes robes. Et quand j’ai enfilé mon premier Chanel, j’ai compris que je n’aurais plus jamais envie d'autre chose”, expliquera par la suite Romy Schneider. “Maintenant, j’ai ma mini-collection Chanel, une quinzaine de tailleurs et de manteaux, et je suis sûre que je serai encore fière de les porter dans vingt ans”.

Coco Chanel : le mentor de Romy Schneider

 

© Ministère de la Culture - Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais

Boccace 70 va marquer un tournant dans la carrière de l’actrice. Pour la première fois, Romy accepte de se dénuder devant la caméra et apprend à jouer de sa sensualité tout en appréciant la sophistication que lui apportent les vêtements de Gabrielle Chanel.

La créatrice de la rue Cambon va aider Romy Schneider à construire son style et devient son mentor. Du haut de ses 78  ans, la styliste, bourreau de travail génial, continue d’inventer des silhouettes et fascine Romy. “L’important, ce n’est pas la mode, c’est l’élégance. C’est Chanel qui me l’a appris.”

Sur les plateaux de cinéma ou de télévision, elle n’accepte que d’être habillée par cette créatrice si inspirante qui partage cette même quête de perfection, comme elle l'explique dans le magazine ELLE en 1963 dans l’entretien “Romy pense tout haut”, rendant le destin de ces deux femmes indissociables.

Avec ça, je me sens parée dans tous les sens du terme : embellie et organisée… Chanel m’a tout appris sans jamais me donner de conseil. Quand on la regarde travailler, détruire son travail, recommencer, souffrir pour une pince mal lavée, on a forcément honte et on pense : « Si seulement je pouvais faire mon boulot comme elle fait le sien ! » Oui, Chanel m’a surtout appris à être difficile. Sur la qualité du travail, d’un tissu, d’un homme. Et tout ça ne facilite pas la vie. Mais je déteste la facilité”.

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© Giancarlo Botti/GAMMA-RAPHO

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