Où déguster une pasta alle vongole, un Spritz comme à Venise et un tiramisù cremoso à souhait à Paris ? Zoom sur ces nouvelles tables italiennes qui font parler d’elles.
Le plus beau : Adela
L’Italie chérie s’offre une nouvelle escale à deux pas des Grands Boulevards à cette adresse jolie comme tout qui reprend les codes des brasseries parisiennes d’époque. Sous le talent de l’architecte Jessica Mille, Adela installe un décor rétro et poétique avec façade en noyer, long bar en marbre, fresque fleurie au plafond, alcôves intimistes bordées de banquettes couleur ocre et salle à l’étage avec plafond miroir autorisant les grands festins entre copains. Animé par la passion des belles tables, le jeune couple de restaurateurs Ambre Blumenzak et Auguste Honoré signe ici une atmosphère particulière faisant admirablement le pont entre Paris et l’Italie. C’est réussi !
À la carte. C’est le bon goût en partage pour débuter avec cette petite dinguerie de ricotta fouettée au piment d’Espelette, zeste de citron et huile d’olive qui se savoure avec une focaccia maison (7,50 €). À coupler avec le délicat vitello tonnato (12 €) et si l’appétit dit oui, avec quelques arancini au cœur coulant de fromage de buffala (9 €). L’acte II va se jouer dans ce que l’Italie a de meilleur au monde : la pasta ! Faites maison dans les règles de l’art, auréolées de produits premium et cuites al dente, elles sont les stars de cette courte carte. Goûtées ce jour-là, les ravissantes tagliatelle ai funghi arrosées d’un beurre à la sauge (19 €) et les coquins agnolotti cacio e pepe relevés d’une crème à la truffe (23 €). On se les réserve pour la prochaine fois : les casarecce tomate & stracciatella (18,50 €). Bon à savoir : Adela propose aussi des pâtes sans gluten. Sincère jusqu’au dessert avec une fraîcheur de meringue, sorbet basilic et crème de citron (8 €) et le classique tiramisù dans sa version la plus gourmande (9 €).
Adela, 20 rue du Faubourg Poissonnière, Paris 10e. Ouvert tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à minuit.
© Adela par The Travel Buds.
Le plus romantique : Alfi’s
Et de deux ! Après le succès d’Alfred, la brasserie au décor mondrianesque de la rue du Mont-Thabor, le quatuor le plus hype de la food parisienne (Basile et Martin Beaupère, Théodore et Casimir Mahoudeau) vient d’inaugurer Alfi’s, une osteria de poche qui attire déjà les beautiful people des maisons de mode alentour. Normal : le décor feutré imaginé par Fanny Perrier habille les murs de miroirs, exploitant ce petit espace jusqu’au dernier centimètre carré, dévoilant des tables d’amoureux et des banquettes mordorées pour les jolis groupes. Tables nappées, fleurs fraîches et service impeccable assurent à leur tour une élégance qui fitte évidemment avec les exigences du quartier. Cool pour les faims tardives : les cuisines ferment à 22h30.
À la carte. Aux fourneaux, Jonathan Morales déroule sa vision d’une cuisine italienne à la sauce 2024, utilisant quelques codes des adresses new-yorkaises (comme le nom du restaurant le prédisait !), dont la façon de servir l’escalope milanaise nappée de mozzarella fondue et de sauce tomate (34 €). Impossible de faire l’impasse sur le divin vitello tonnato pour commencer, à accompagner ovviamente d’une focaccia maison à tremper dans l’huile d’olive (9 €). Particulièrement savoureuses, les rigatoni petits pois, ragù de bœuf et guanciale auraient pourtant mérité une cuisson plus al dente, arrivées en partie cassées dans l’assiette (25 €). On essaiera la prochaine fois les bucatini cacio e pepe, best-seller à la carte (24 €). On termine par une note sucrée : coquet cannolo glacé (10 €) et tiramisù bien imbibé de café (12 €).
Alfi’s, 26 rue du Mont Thabor, Paris 1er. Ouvert du mardi au samedi de 12h à 15h et de 19h30 à 00h.
© Alfi’s par @jotamorales_, Julien Drach et Fanny Perrier.
Le plus “en continu” : Miglia
Il manquait au quartier Ternes un vrai bon restaurant italien. Chez Miglia, les avocats et médecins du coin s’enfilent une pasta à la pause déjeuner, remplacés le week-end par les familles chics venus s’attaquer à des pizzas maousses entre deux balades au parc Monceau. Il faut dire que le décor somptueux signé Hurlé & Martin embarque tout droit en Toscane avec ses teintes ocre, ses velours dépareillés et ses pièces en céramique. Une véritable embellie où chaque détail a été minutieusement pensé, jusqu’aux beaux livres et bibelots posés ça et là. Cerise sur la panna cotta : l’adresse est ouverte tous les jours en continu, et ça, c’est la joie, car dieu sait qu’une envie de pasta n’attend pas.
À la carte. Les mordus de Negroni ou de Spritz se réjouiront d’entamer l’aperitivo sans se faire racketter (11 €, c’est presque donné !). Sympa en antipasti : une généreuse salade de haricots verts, pistaches torréfiées et ricotta salée râpée dont on piquerait bien la recette (14 €) ou des calamari fritti pour le plaisir coupable (17 €). La team pasta se rue en priorité sur les pappardelle al ragù de bœuf longuement mijoté (23 €) ou sur les incontournables cacio e pepe (19 €). Côté pizza, la Buffalina à la stracciatella fumée met tout le monde d’accord (15 €), à moins de viser la version luxe à la truffe (25 €). Le tiramisù, convaincant, clôt les agapes en beauté (9 €), à l’instar de la grosse profiterole à l’italienne, blindée de gelato di stracciatella (11 €).
Miglia, 233 bis rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8e. Ouvert tous les jours en continu de 11h30 à 23h.
© Miglia par Estelle Offroy et Sandra Azoura.
ET toujours...
Le plus gastronomique : Penati al Baretto
Après avoir régalé pendant presque 10 ans à sa table éponyme nichée près des Champs-Élysées et ramassé une étoile dans la foulée, le chef milanais Alberico Penati passe rive gauche et installe son talent au pied des Invalides. Dans un espace qui a gagné en ampleur, le nouveau Penati al Baretto s’éprend de classicisme avec des murs boisés, des tables nappées et file droit vers l’élégance jusqu’à sa jolie terrasse végétalisée. Meilleure place ? Sous la verrière pour profiter de la lumière et de la vue.
À la carte. Bien ancrée dans la tradition et dans la lignée de sa précédente adresse, la cuisine du chef fait goûter à une Italie raffinée et résolument gastronomique. Le level s’affirme dès les antipasti avec l’incontournable carpaccio de boeuf “scottona” artichauts crus et parmesan (30 €) et dans la fraîcheur d’un crudo de dorade royale, pêches fraîches et courgettes (34 €). À suivre, des ravioli de crabe célébrant la mer dans tous ses éclats, arrosés d’un ragoût de langoustine comme à Naples (52 €). Et des gourmandissimes paste trofie Liguri faites à la main, accompagnées de pesto de pommes de terre et haricots verts qui filent le sourire à la première bouchée (36 €) ! Témoignant du talent du chef, les viandes et poissons s’offrent aussi une explosion de saveurs : filet de Saint-Pierre poêlé aux artichauts, olives et câpres (48 €), grande friture mixte de langoustine, gambas, calamars et courgettes (54 €). Puis arrive l’heure sacrée des desserts concluant avec panache cette escapade italienne avec un mémorable tiramisu servi dans une coupe (17 €) et une divine glace maison fior di latte servie avec des fraises des bois (22 €). Avant de partir, café obligatoire !
Le truc en plus. La superbe cave capturant plus de 360 références de vins italiens sélectionnées par le sommelier Massimo Lacono.
Penati al baretto, 94 boulevard de la Tour-Maubourg, Paris 7e. Ouvert du lundi au vendredi de 19h30 à 22h30 et du mardi au samedi de 12h30 à 14h30. Fermé le dimanche.
Le plus réconfortant : Prima
La pizza napolitaine n’en finit pas de conquérir la scène food parisienne, mais celle-ci est en passe de plier le game ! Direction le 17e, où Prima s’est offert une mignonne adresse pensée par le studio Via Flaminia. Le décor déroule des attributs napolitains de bon goût, aligne des tables bistrot en marbre de Carrare, fait voir depuis la salle sa star de four habillée d’une mosaïque dorée à la feuille et ambiance le tout d’une playlist 100 % italienne. Le concept ? Une Pizza Gourmet qui côtoie les sphères gastronomiques, ornée de produits de saison premium qui s’enflamment de créativité. Et aux manœuvres, le chef Marco Cristofaro, maître pizzaiolo napolitain (ex-Big Mamma), qui apporte le plus grand soin à la préparation de sa pâte : dodue, légère et digeste !
À la carte. La lecture donne tout de suite l’eau à la bouche ! Même si les pizze classiques sont à la carte (Margherita 13,50 €, Napoletana 17 €), on vous conseille de taper direct dans la catégorie gourmet. Elles ont fait notre joie : la démente Elena Tartufissima, édition automnale de la fameuse Régina relevée d’un jambon truffé et de truffes fraîches, avec tomates San Marzano DOP, Fiordilatte, champignons de Paris et olives noires (25 €). Et La Enzo, nappée d’une délicieuse sauce tomates, Ricotta di Fruscella, pancetta de porc noir et ciboulette (25 €). Gardez une petite place pour les gourmands cornetti di Pistacchio (12 €).
Le truc en plus. La carte propose pour chaque pizza un accord vin (à partir de 6 € le verre).
Prima, 103 rue des Dames, Paris 17e. 01 44 90 98 49. Ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h30 et de 19h à 22h30.
© @SADIKSANSVOLTAIRE
Le plus décontract’ : Pomelo
Après le Café d’Italie, Chez Bartolo et I Grappoli, les deux cousins-compères Nicolas et Alexis viennent poser leur touche italo-méditerranéenne aux abords des Grands Boulevards. Dans ce bistrot solaire aux tons vitaminés, il flotte comme un air de vacances, façon petite place de village du Sud avec même des arbres fruitiers ! Le bien nommé Pomelo déroule une charmante terrasse, accueille dans une salle ultra-fraîche parée de banquettes et fait le plaisir de doubler la mise à l’étage dans un bel espace autorisant les grandes tablées.
À la carte. Les classiques de la cuisine italienne avec une belle proposition de pasta : spaghetti pesto et burrata (17 €), ravioli tartufo (25 €), spaghetti au citron et gambas (24 €). De réjouissantes pizzette (margherita 14 €, melanzane 16 €) et quelques iconiques comme le carpaccio de bœuf/frites (19 €) et le poulpe grillé (29 €). La carte s’autorise aussi des échappées sur le bassin méditerranéen : escalope milanaise (23 €), brochettes de volaille grillée (17 €). Et régale de douceurs réconfortantes : jouissive crème brûlée à la pistache (8,50 €) et profiterole XL généreuse en chocolat (14 €). À noter : une formule déj’ attractive à 16,50 € avec salade/pizzetta ou plat/café gourmand.
Le truc en plus. Ouvert en continu, Pomelo se savoure aussi en mode chill l’après-midi autour d’un latte et d’une pâtisserie et à l’heure de l’apéro en combinant cocktail et tapas (beignets de mozzarella, 8 €).
Pomelo, 153 rue Montmartre, Paris 2e. 01 40 13 07 31. Ouvert tous les jours de 8h à 1h.
©TheTravelbuds
Le plus romain : Aglio e Olio
Tout à côté de son bistrot Massale plutôt très porté sur les chouettes bouteilles de vins, Thomas Chapelle vient d’ouvrir sa petite voisine italienne portant un nom qui vous donne une soudaine envie de pâtes. Aglio e Olio (pour la pasta à l’ail et à l’huile d’olive) s’inspire des cantines romaines dans la veine de Rimessa Roscioli où l’on vient taper la cloche autour de bons plats mijotés et de pâtes gourmandes à se damner, ici préparées par un chef passé chez Taillevent, très cher !
À la carte. Un condensé de la cucina povera que vous pourriez commander dans un petit resto à Rome, à commencer par des tripes (10 €) et une burrata des pouilles, huile d’olive (10 €). On partage ensuite une plâtrée de pasta signature aglio e olio (29 €), un risotto aux asperges vertes (26 €) ou un tartare de boeuf au couteau, sauce tonnato, moules en sotto aceto (13 €). Forcément en dessert, on tape dans un tiramisu préparé dans les règles de l’art (10 €), à moins de lui préférer la vraie Panna-cotta(9 €). Top pour tenir le budget : le menu en 4 services à 45 €.
Aglio e Olio, 5 rue Guillaume Bertrand, Paris 11e. Fermé les dimanches et lundis. Menu déjeuner entrée plat dessert à 22 €.
Le plus V.I.P. : Siena
Sa table mondaine dans le 8e est devenue le Q.G. des joueurs de foot et des noms qui pèsent dans la musique (Rihanna, Ciara, DJ Khaled…). Quelques semaines seulement après son ouverture, sa nouvelle adresse italienne, pignon sur la place du marché Saint-Honoré (en lieu et place de Maison Plisson) a su attirer les icônes de la mode Kendall Jenner et Gigi Hadid, mais aussi Selena Gomez, Novak Djokovic et tout un tas de beautiful people pas si incognito. Il faut dire que le décor opulent de Siena, très Gatsby dans l’âme, pose déjà l’âme d’une adresse glamour et Insta-friendly où il est de bon ton de voir et de se faire voir. Surprise à l’étage, au bout d’un superbe couloir de miroirs : un piano-bar feutré pour enchaîner avec un drink chic au son de DJ sets enflammés et concerts live en fin de semaine.
À la carte. Dans la lignée de ces adresses à la mode où la dolce vita devient un modèle culinaire, on retrouve chez Siena les recettes cultes de la Botte qui font toujours plaisir : arancini au citron, saumon fumé, caviar et zeste de citron vert (39 €), carpaccio de daurade (28 €), linguine au homard bien parfumées (49 €) et côte de veau à la milanaise pour deux personnes (52 €), des classiques franchement bien réalisés. À tester la prochaine fois : la pizza Margherita à bords dodus, à la napolitaine (19 €).
Siena, 35 place du Marché Saint-Honoré, Paris 1er. Ouvert tous les jours de 11h30 à 2h.
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