Quelques nouveaux kilos installés depuis peu sur les fesses, la fâcheuse habitude de maltraiter vos affaires et un goût prononcé pour la procrastination... Résultat : votre jean fétiche est troué de partout et relégué depuis des mois au fond de l’armoire en attendant de se faire repriser.
Georges : le king du denim
C’est là que Georges intervient. Depuis son atelier / boutique Repair Jeans Maverick très prisée des connaisseurs, l’artisan répare depuis 35 ans les jeans les plus élimés avec ses machines à coudre qu’il a spécialement bidouillées pour coller aux besoins de ce vêtement particulier. “Plus solide que le neuf”, on récupère un pantalon nickel avec des cicatrices quasi invisibles. Trous aux fesses ou dans les poches, fermetures, passants, ourlets, resserrage : aucun bobo ne lui résiste.
Pas besoin de vous déplacer : vous pouvez faire parvenir à Georges votre pièce abîmée par coursier ou correspondance, il vous la renverra dès qu’elle sera prête, très vite, puisqu’il répare généralement le jour-même de la réception. Comptez entre 30 et 40 € la réparation, 60 € si vraiment le vêtement (pantalon, veste, short…) est en charpie totale.
À la rencontre du cool
Si vous venez jusqu’à lui (Porte d’Italie) - et on vous le conseille - Georges vous racontera l’art de l’indigo au Japon et en Inde, l’histoire du selvedge, l’expo Marithé + François Girbaud dans les années 90 à Drouot, l’art du point de chaînette et l’industrie de la teinture en France.
Cette encyclopédie du jean a commencé à le travailler pendant sa période la plus faste, les seventies. Puis il a ouvert une boutique de santiags avec son père (est-ce qu’on peut faire plus cool ?). Porté par le même amour des Etats-Unis que son maître à penser Guy Azoulay, créateur de Chevignon, il décide alors de se consacrer au mythique blue jean.
Converti depuis bien longtemps à l’économie circulaire, Georges récupère, rachète ou troque les vieux 501 et 511 qui traînent dans vos placards pour les revendre sur place entre 20 et 80 €, rangés par ordre chronologique en partant des 80’s à nos jours. On y trouve donc aussi des pépites vintage : tout bénèf’.
Do you know Sashiko ?
Il est l’un des rares à le pratiquer à Paris. Le sashiko, c’est l’art de réparer méticuleusement un jean à la japonaise, avec un fil spécial : l’artisan en profite pour réaliser des dessins personnalisés, des petites étoiles, des oiseaux, des formes graphiques… L’idée, c’est d’assumer totalement la réparation en la mettant en valeur par une création originale. Pour un jean unique, comptez une quinzaine de jours.
Quelques conseils d’entretien
“On ne peut rien contre l’usure”, nous affirme Georges. C’est même l’A.D.N. du denim : pour ceux qui s’y connaissent vraiment, un beau jean est un jean qui a du vécu. “L’alchimie change selon l’usage qu’on en fait. Certains le rangent même au congélateur, mais cela n’a en fait aucun intérêt !”
Côté couleur, un jean bleu classique fait de fils blancs et bleus ne risque pas de perdre de son éclat au lavage. L’indigo quant à lui se dégrade forcément au bout de quelques années, et la patine d’un jean qui a subi une teinture est inévitable. C'est même inutile de le laver à l’envers. En revanche, vous pouvez ajouter du vinaigre blanc dans la machine pour maintenir la teinture noire ou brute.
Ouvert du mardi au samedi 10h30-19h, le dimanche jusqu’à 12h.
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