Mode d’emploi pour une virée gourmande à Lille

On a faim, on a faim ! Les gourmand·e·s ont déjà noté la combine : du 20 au 22 octobre se tiendra la 10e édition du festival Mange, Lille !, promesse d’événements festifs, de rencontres et de ripailles dans la superbe ville du Nord. Et pour cause : longtemps boudée et caricaturée, la cuisine ch’tie ne peut plus se résumer à ses moules-frites et autres carbonnades au maroille. 

Cette année, les Hauts-de-France sont même labellisés Région européenne de la gastronomie. Il faut dire que des jeunes chefs et producteurs locaux ne manquent pas de panache ! On vous fait le récap’ des nouvelles tables qui buzzent à 1h de Paris. 

 

Le Clarance : cinq étoiles confidentiel et divine table étoilée

Il est des enclaves où le temps s’arrête, où le beau règne en maître. Cette ancienne demeure du Comte et de la Comtesse Hespel et premier boutique-hôtel lillois fait partie de ces heureux élus. Derrière les portes de ce Relais & Château, situé dans le Vieux-Lille mais à l’écart de l’agitation de la Grand-Place, tout n'est que raffinement. L'architecture du XVIIIe siècle de l’hôtel particulier dialogue avec le design contemporain de l’Orangerie ou avec les œuvres street art signées JonOne ou Nasty qui se déploient à différents endroits, y compris dans les sublimes salons aux boiseries d’époque qui servent d’écrin à la Table du chef. Dans l’aménagement intérieur des 39 chambres, aucun détail n’a été laissé au hasard, chacune a son identité propre et des œuvres d’artistes viennent ajouter le supplément d’âme qui fait toute la différence. 

Au Clarance, “qui dort dîne” : avec vue plongeante sur le ballet de la brigade, goûte aux audacieuses assiettes d’Alexandre Miquel (formé chez Marc Meurin) qui, après avoir été second du chef Thibault Gamba, le remplace désormais. Ce Béthunois, fier de son terroir mais aussi aventureux, sait s’entourer des meilleurs producteurs régionaux, pioche dans le jardin potager et fruitier de l’hôtel, sans pour autant s’enfermer dans une gastronomie 100 % nordiste. La raviole à l’aubergine brûlée et son émulsion caponata nous donne envie d’en savoir un peu plus sur les capacités de ce chef trentenaire intrépide. Son pigeonneau cuit au foin sur le coffre au maïs et cacao sublimé par un accord avec un Santenay 1er cru choisi par le sommelier Arnaud Devulder, confirme le haut potentiel. Le Clarance, ce sont aussi des petits déjeuners avec des viennoiseries maisons gourmandes à souhait et originales, et un bar à cocktails où officie un bartender qui a de la suite dans les idées et du talent à revendre. Son cocktail signature ? Le Petit Clarance à base de cognac et Lillet blanc au léger goût de biscuit. 

Clarance, 32 rue de la Barre, 59000 Lille. 03 59 36 35 59, chambre à partir de 230 €, menu en 7 temps 95 €. 

 

Rozo, sublime révélation  

Après une première soirée enchanteresse, les agapes se poursuivent chez le chef Diego Delbecq et la pâtissière Camille Pailleau. Le couple, à la ville comme aux fourneaux, a plaqué le Vieux-Lille pour une ancienne imprimerie de Marcq-en Baroeul (10 minutes en taxi) : un vaste espace de 400m² réaménagé façon loft épuré mais confortable avec une immense cuisine vitrée. Une pièce éminemment centrale vers laquelle convergent les regards des convives dès les amuse-bouches qui embarquent d’emblée dans un récit culinaire à nul autre pareil : c’est une symphonie de goûts qui toque au palais. Pain soufflé à la mimolette et livèche, croquette de homard pimentée puis veau iodé, wasabi dans une coquille d’huîtres donnent le tempo à cette expérience en compagnie d’un chef qui a du caractère et qui l’exprime dans ses assiettes où l'assaisonnement devient une discipline artistique. 

S’enchaînent des calamars au fenouil de mer et algues dignement relevés, un turbot au carvi, une plante aromatique trop souvent ignorée, et un pigeonneau des Flandres poché accompagné de tomates et origans. Les desserts de Camille sont tout aussi justes et pointus. Le service est décontracté mais expérimenté, les accords mets-vins maîtrisés, ce qui n’a pas échappé aux inspecteurs du Michelin puisque la première étoile est arrivée en mars dernier ! 

Rozó, 34, rue Raymond Derain, 59700 Marcq-en-Barœul. Menu de 69 à 120 €. 

 

Ginko, la nouvelle table dont tout le monde parle 

Rien ne prédestinait l’Italienne Valentina Giacobbe et le Perpignanais Julien Ingaud-Jaubert à élire le Nord comme point d’ancrage ! Les deux se rencontrent chez Gaya,  bistro chic et marin de Pierre Gagnaire. À l’inverse du couple de Rozo, elle cuisine tandis que lui pâtisse. Tombés sous le charme de la capitale des Flandres, les tourtereaux viennent d’inaugurer Ginko, une table gastronomique mais sans chichi, qui fait la part belle à la naturalité

Dans un cadre à la fois épuré et rassurant, avec une déco inspirée des années 70 où le bois prédomine, on découvre des dressages nets et précis au service d’une cuisine brute qui aime l’acidité, dans le salé comme dans les desserts. Les meilleurs souvenirs ? Le croquant à l’épeautre, poireaux et œuf confit au goût légèrement iodée et les gnocchetti de courgettes avec les fleurs,  dans le menu 100 % végétal allient douceur et pep’s. Vu le monde ce soir-là, seulement 15 jours après son ouverture, l’avenir semble sourire à ce Ginko. Symbole de persévérance et d’endurance, cet arbre chinois pourrait aussi devenir le porte-bonheur de ce couple en cuisine. 

Ginko, 70 rue de l'Hôpital-Militaire, Lille. Menus : 40 € (midi) ; 65 à 85 € (soir) 

Et aussi… 

 

Alcide, le premier bouillon lillois  

Le plus vieux restaurant de Lille, ouvert en 1880, se réinvente grâce aux boss du Petit Bouillon Pharamond à Paris. Avec son décor mythique, vitraux au plafond, boiseries anciennes et banquette de velours rouge, l’Alcide a fière allure. 

À la carte, on retrouve les plats emblématiques d’un bouillon : œufs mayo, escargots, bavette à l’échalotte ou bœuf bourguignon, mais aussi quelques clins d’œil à des spécialités flamandes telles que le maroille rôti ou le potjevleesch. Une addition ultra-légère pour des plats concoctés à partir de produits aussi bien sourcés, en circuit court : voilà l'institution idéale pour clore son week-end lillois, le dimanche midi ! 

Au Petit Bouillon Alcide, 5 rue des Débris Saint-Etienne. Entrées dès 1,90 €, plats dès 7,50 €, desserts dès 2,80 €

 

Grand scène, le food market qui a tout bon

La street food est aussi en ébullition grâce à Marianne Barbier et Geoffroy Marticou  qui ont créé le premier food court lillois. Leur devise ? Boire, manger, s’amuser. Et ils tiennent leurs promesses avec les dix restos, les deux bars et le coffee shop qui se partagent les 1 600m² de cette halle gourmande ultra sexy.

À l’affiche, on retrouve des valeurs sûres comme Bierbuik, l’estaminet 100 % local de Florent Ladeyn, ou les célèbre burgers du Comptoir Volant et des valeurs montantes avec Reem et Bassem Ataya, réfugiés syriens qui ont ouvert leur première échoppe et affolent les gourmands avec leurs falafels et chawarmas revisités à la sauce ch’Nord ou encore Guerita de Manon Lietar qui confectionne des tacos de malade. Tout est bon et même l’ambiance mérite un gros cœur. Le plus ? On peut même réserver une table ! 

Grand’Scène, 31 rue de Béthune

 

3 ateliers gourmands à booker

Pour profiter encore plus de la culture food à Lille, on book les meilleurs ateliers qui satisferont les plus gourmands. Par exemple : 

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