Il était une fois… le Prix de Flore. L’histoire commence autour d’une soirée arrosée au Café de Flore en mai 1994, quand Frédéric Beigbeder et Carole Chrétiennot, la fille des patrons du café, décident avec leur bande de joyeux lurons de créer un prix insolent et indé, une grosse fiesta arrosée de Roederer à la clé.
25 ans plus tard, le mauvaise graine de la famille des prix a fait émerger les plus grands écrivains d’une génération (Michel Houellebecq, Christine Angot, Virginie Despentes, Nicolas Rey...) et continue de récompenser un talent très prometteur. Quant à la soirée… Elle est devenue la fête la plus courue du mois de novembre à Paris.
Sofia Aouine, lauréate du Prix de Flore 2019 pour Rhapsodie des oubliés
Mardi, tout le gratin était au rendez-vous pour récompenser Sofia Aouine, jeune et brillante reporter, pour son premier roman extraordinaire : Rhapsodie des oubliés. On se croirait dans un Truffaut ! Normal : son personnage principal Abad est inspiré du jeune Antoine Doinel dans Les 400 coups… Bienvenue à la Goutte d’Or, où Abad, immigré libanais de 13 ans, vit avec ses parents et enchaîne les bêtises. Le gamin n’a rien trouvé d'autre que d’ouvrir un Peep-show clandestin dans sa chambre, épiphénomène à l’origine d’un véritable conflit de quartier qui oppose des Femen aux fidèles de la mosquée voisine. Le fripon va être débusqué et les ennuis commencent.
Sofia Aouine signe ici un véritable roman d'initiation à travers les yeux enchantés d’un jeune gamin à travers ses premiers émois, aventures bêtises dans le “vrai” Barbès sur fond de crack, de putes et d'odeurs de poubelles made in Barbès avec de la soul et du hip hop en bande son. Un vrai roman d’aujourd’hui, puissant, drôle et émouvant. Vous allez vous régaler.
Sofia Aouine. Rhapsodie des Oubliés aux Éditions Lamartinière, 18 €
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