Le retour d’Eva Longoria dans une série, une épopée fantastique à la Bridgerton, la nouvelle création dystopique d’Apple TV+, un délicieux thriller satirique et une chronique sociale norvégienne bouleversante : quelles sont les meilleures séries de juillet ? Notre short list.
La terre des femmes
Pour qui ? Les fans d’Eva Longoria qui attendaient longuement de la revoir dans une comédie irrésistible !
Le pitch. Gala (Eva Longoria) mène une vie de rêve. Mariée à un riche homme d'affaires new-yorkais, cette mondaine vient tout juste d’inaugurer son propre bar à vins. Mais tout bascule quand son époux disparaît du jour au lendemain après lui avoir avoué sa dette de plusieurs millions de dollars auprès d’un mystérieux créancier. Poursuivie par ses hommes de main, Gala embarque avec sa mère et sa fille dans le premier endroit auquel elle pense : La Muga, un village perdu en Catalogne dans lequel sa mère Julia (Carmen Maura) a grandi. Armée de ses Louboutin et de billets verts planqués sous sa robe, Gala arrive dans ce village que Julia avait soudainement quitté quand elle était plus jeune.
Entre les secrets de famille déterrés, les nombreuses conquêtes amoureuses passées de Julia, la rivalité avec les femmes du bourg, des prises d’otages alambiquées et la rencontre avec l’homme sexy du coin, Gala découvre que la vie à La Muga n’est pas de tout repos. Pensant être à l’abri, elle prend un nouveau départ avec sa famille, mais même la Catalogne n’est pas assez loin pour échapper à de dangereux mafieux…
Pourquoi vous allez l’aimer ? La terre des femmes a une grande force : ses personnages féminins, campés par des actrices bien dans leurs bottes. Eva Longoria se révèle tout aussi pêchue et marrante que dans Desperate Housewives dans ce rôle de femme aux ressources insoupçonnées, que l’on se réjouit de voir jouer en espagnol. Face à elle : Carmen Maura (l’une des actrices fétiches de Pedro Almodovar), espiègle et si émouvante dans le rôle de cette mère souffrant d’un début de démence. Sans oublier au casting : Amaury Nolasco (Prison Break) en mafieux végétarien et le séduisant Santiago Cabrera (The Musketeers) qui a volé notre cœur. Avec de tels personnages, la série ne manque jamais de rythme et la fin nous fait espérer une saison 2. Hyper efficace, énergique et sans prise de tête, c’est LA série à binge-watcher cet été !
Disponible sur Apple TV+.
© Apple TV+
My Lady Jane
Pour qui ? Celles et ceux qui ont déjà vu tous les épisodes de La chronique de Bridgerton.
Le pitch. Attention, ceci est l’histoire fausse de véritables figures historiques. Dans cette Angleterre du XVIe siècle, le roi Edward VI (Jordan Peeters) règne et fait partie de la famille des Verities. Le combat de son règne ? Vaincre les Edians, des humains capables de se transformer en animaux, qui sont pourchassés, mis en exil et tués. Affaibli par une mystérieuse maladie, le roi est menacé par un membre de son cercle proche souhaitant le renverser de son trône.
Au milieu de ce joyeux bazar, il y a Lady Jane Grey (Emily Bader), la cousine bien aimée du roi. Rebelle et indépendante, elle veut vivre sa propre vie, étudier les plantes médicinales et manier l’épée. Son pire cauchemar ? Se marier. Cet enfer devient sa réalité quand sa mère décide de la marier au riche Lord Guilford Dudley (Edward Bluemel) pour sauver sa famille de la ruine après la mort de son père. Fort heureusement pour elle, il se révèle être un beau brun ténébreux, et ensemble ils se retrouvent à la cour du roi essayant de contrer un complot mettant en péril le royaume et leur propre vie…
Pourquoi vous allez l’aimer ? Adapté du best-seller éponyme écrit à six mains par Cynthia Hand, Brodi Ashton et Jodi Meadows, My Lady Jane revisite le destin funeste de la véritable Jane Grey à la sauce young adult, rock et girl power. Un narrateur pince-sans-rire raconte cette histoire d’amour entre deux ennemis, entremêlée par des tentatives de régicide, des complots, des combats d’épée et une pincée de fantastique. Résultat ? Une épopée fantastique avec une héroïne badass incarnée par Emily Bader, parfaite en tête brûlée charismatique, qu’on n’adorerait pas autant sans Edward Bluemel (Killing Eve) avec qui elle forme un couple à l’écran hautement désirable. Face à eux, Dominic Cooper (Mamma Mia) en grand méchant burlesque, aveuglé par ses ambitions. On ne résiste pas !
Disponible sur Prime Video à partir du 27 juin.
© Jonathan Prime/Prime Video - Amazon MGM Studios
Sunny
Pour qui ? Les adeptes de séries dystopiques comme Black Mirror.
Le pitch. Dans un Japon semi-futuriste, toutes les maisons sont connectées et les robots intelligents font partie du quotidien. Ils peuvent même reproduire l’attitude d’un proche. Suzie (Rashida Jones), une Américaine installée à Kyoto, reçoit l’un de ces robots après que son mari Masa (Hidetoshi Nishijima) et son fils disparaissent dans un mystérieux accident d’avion. Pour la consoler, la société électronique de son mari lui donne un robot qu’il a lui-même construit. Pourtant, elle ne savait pas que Masa construisait de telles machines et s'avère perturbée de voir que le robot, prénommé Sunny, reproduit les habitudes de son mari disparu.
Essayant d’abord de s’en débarrasser, en vain, Suzie se rend compte que Sunny est une véritable alliée pour découvrir ce que cache la disparition de son mari et de fils. Est-ce que le crash était réellement un accident ? La femme et le robot se mettent en quête de la vérité au sein des couloirs menaçants de l’entreprise de Masa jusqu’au repère de Yakuza dans des bains japonais. Sans qu’elle ne s’en rende compte, Suzie se retrouve en danger et embrigadée dans un complot futuriste.
Pourquoi vous allez l’aimer ? Sunny n’est pas un thriller comme les autres. La disparition du mari et de l’enfant sert de prétexte pour un plus large dessein à découvrir au fil des épisodes, rendant l’histoire encore plus intrigante et imprévisible. Avec ce scénario dystopique alternant entre souvenirs et présent, la série retourne notre cerveau et bouscule nos convictions, nous plongeant dans un monde futuriste pas si éloigné du nôtre finalement. Côté casting ? Rashida Jones (The Office) porte la série et s’épanouit dans un rôle dramatique avec cette femme intrépide prête à tout pour découvrir la vérité et se venger, un peu à la Kill Bill, dont l’atmosphère et l’esthétisme se font indéniablement ressentir dans Sunny. À voir !
Disponible sur Apple TV+ à partir du 10 juillet.
© Apple TV+
Boat Story
Pour qui ? Les avides de thrillers et d’humour British.
Le pitch. C’est l’histoire de deux inconnus désespérés à qui la vie n’a pas rendu beaucoup de services. D’un côté, Janet Campbell (Daisy Haggard), une ex-employée de l’usine locale, vient de perdre sa main lors d’un accident de travail et n’a plus le droit de voir son beau-fils depuis qu’elle n’est plus avec son père. De l’autre, Samuel Wells (Paterson Joseph), un ténor du barreau londonien, a été radié, a perdu ses économies et a dû déménager dans la bourgade bien triste d’Applebury en Angleterre. Lors d’une promenade matinale sur la plage, la chance leur sourit enfin quand ils tombent sur une cargaison de cocaïne sur un bateau échoué.
Avec leurs nouveaux gains, c’est la promesse d’une nouvelle vie : Samuel s’offre de beaux restaurants et renoue avec son addiction pour les paris sportifs, tandis que Janet réussit à obtenir la garde de son beau-fils. Mais leur chance se retourne vite contre eux - les cadavres dans le bateau auraient dû leur mettre la puce à l’oreille - et ils se retrouvent à devoir faire face au dealer local, à la police et à un mafieux français, sacrément cinglé, à qui appartient la drogue et qui est à leurs trousses.
Pourquoi vous allez l’aimer ? Il n’y a que des producteurs anglais pour pondre une histoire aussi décalée que Boat Story ! Entre thriller et comédie noire, la série est racontée comme un conte pour enfants - alors qu’elle n’en est pas du tout un (!) - avec un narrateur très narquois créant un décalage réussi avec le suspens de l'histoire et les dangers qui guettent ces personnages. Au casting de cette pépite : Daisy Haggard (Breeders) et Paterson Joseph (Wonka) qui campent les protagonistes bien ordinaires se révélant extraordinaires et hilarants, ou encore Tchéky Karyo (Belle et Sébastien) en truand virulent qui tombe inlassablement amoureux. Les retournements de situation sont insensés, la trame est loufoque, et ça fonctionne !
Diffusé sur Canal+ et disponible sur MyCanal à partir du 4 juillet.
© 2023 Two Brothers Pictures & All3Media International
Le monde est à moi
Pour qui ? Celles et ceux avides d’une série originale qui donne du baume au cœur.
Le pitch. Bibliothécaire le jour, rappeuse la nuit, Odile (Amy Black Ndiaye) essaie de trouver sa place en tant que métisse trentenaire à Bergen en Norvège : compliqué de se trouver dans un entre-deux pour chaque aspect de sa vie. Côté pro : bien qu’elle passe des heures dans le studio de son meilleur ami Stian à rapper ses chansons, elle ne saute pas le pas et continue inlassablement à conseiller des livres à des ados qui n’en veulent pas. Sénégalaise et musulmane du côté de son père, Norvégienne du côté de sa mère, elle subit quotidiennement le racisme ordinaire .
Côté sentimental, c’est tout aussi confus. Bien qu’amoureuse de sa petite-amie, elle n’ose pas emménager avec elle. Le fait que son père, avec qui elle est très complice, ne sache rien de son homosexualité n’arrange pas les choses. C’est seulement après la crise cardiaque de ce dernier qu’Odile se rend compte de sa solitude et cherche à tout prix à comprendre qui elle est réellement et s’accepter. Un parcours initiatique et poétique.
Pourquoi vous allez l’aimer ? Sans être donneur de leçons, Le monde est à moi réussit à faire comprendre en 6 épisodes rapides ce que ressentent les minorités dont fait partie Odile. Ce personnage touchant est né sous la plume d’Amy Black Ndiaye, étoile montante du cinéma norvégien, qui réalise une magnifique chronique sociale moderne, semi-autobiographique, sur l’acceptation de soi avec laquelle tout le monde peut se reconnaître, peu importe ses différences. C’est tout simplement un chemin intérieur universel qui n’oublie pas de faire rire grâce à la répartie de la protagoniste, ou encore son père qui l’inscrit sur Tinder pour lui trouver un mari. Et si la minisérie réussit une chose… c’est de nous émouvoir et nous faire aimer le rap norvégien ! Un exploit en soi.
Diffusé sur Arte et disponible sur Arte.tv.
© Helge Skodvin
Et toujours...
Becoming Karl Lagerfeld
Pour qui ? Les nostalgiques du Kaiser.
Le pitch. En 1972, Karl Lagerfeld (Daniel Brühl) opérait dans l’ombre au sein des ateliers de Chloé aux côtés de la fondatrice, Gaby Aghion (Agnès Jaoui). Avant qu’il ne porte son catogan, le créateur est encore inconnu du public, mais sa volonté de se faire une place parmi les grands est bel et bien présente. Une ambition qui sera mise à mal par sa rencontre avec le dandy sulfureux Jacques de Bascher (Théodore Pellerin), alors qu'ils s'engagent dans une relation aussi passionnelle que destructrice, l’un n’hésitant pas à détruire l’autre. Dans le même temps, Karl Lagerfeld fait tout en sorte pour dépasser son rival et ami Yves Saint Laurent (Arnaud Valois), quitte à trahir ses plus proches fidèles. Mais les ennemis de Lagerfeld veillent : stimulé par la jalousie, Pierre Bergé (Alex Lutz), alors à la tête de la Chambre syndicale du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode, compte bien profiter des faiblesses de Karl pour le détruire.
Cinq ans après le décès de Karl Lagerfeld, il était temps qu’une série lui soit consacrée ! Mais quelle période portée au petit écran ? Celle des années 70 jusqu’au début des années 80, moment où le couturier allemand commence son ascension. Entre glamour, conflit d’egos surdimensionnés, fêtes grandioses et passions, c’est un moment de mutations dans le monde de la haute couture alors que les nouveaux stylistes émergent et les tauliers s'affaiblissent. Plus que jamais, l’amour et la haine se côtoient.
Pourquoi vous allez l’aimer ? Même si l’on regrette de ne pas voir plus de scènes sur la mode et l’évolution de la carrière du styliste allemand, la force de Becoming Karl Lagerfeld est de montrer une autre facette du Kaiser que le public connaît très peu. Un Karl aimant, avec des failles, délicat et surtout amoureux. Et qui d’autre qu’un acteur allemand et francophone pour l'interpréter ? Daniel Brühl (Rush) excelle dans ce rôle qui est sûrement son meilleur. Karl Lagerfeld semble ressusciter ! À ses côtés, l’hypnotisant Théodore Pellerin (Franklin), Arnaud Valois (120 battements par minute) qui est une copie conforme d’Yves Saint Laurent, et Alex Lutz (Catherine et Liliane) en Pierre Bergé que l’on adore détester. Un rival à la hauteur de Karl !
Disponible sur Disney+ à partir du 9 juin.
© Disney+
Eric
Pour qui ? Les fans d’excellentes séries psychologiques.
Le pitch. New York, années 1980. Edgar (Ivan Morris Howe), un garçon de 9 ans, disparaît sans laisser de traces alors qu’il se rendait un matin à l’école. Tout porte à croire qu’il a été kidnappé, mais son père, Vincent (Benedict Cumberbatch), ne veut pas y croire. Considéré comme l’un des meilleurs marionnettistes de la ville et créateur d’une émission pour enfants à succès, il se lance désespérément dans la recherche de son fils, mais perd pied petit à petit. Alors que sa femme passe toutes ses journées et ses nuits auprès de la police et à distribuer des tracts, Vincent s’accroche à Eric, la marionnette qu’Edgar a imaginé avant sa disparition. Mais sa stratégie de faire vivre le monstre dans son émission pour faire ramener son fils l’éloigne de sa femme et de ses proches, le faisant renouer avec ses anciens démons : la drogue, l’alcool et la fête.
L’histoire va bien au-delà de la disparition d’Edgar. Sur fond d’élections politiques et de mutations sociales, ce fait divers fait ressortir de l’ombre une autre disparition survenue 11 mois auparavant : celle de Marlon, un adolescent de couleur et gay. Quel est le lien entre son cas et celui d’Edgar ? Pourquoi la police s’intéresse tant au Lux, un club débridé qui regorge de malfrats ? Et est-ce que les disputes fréquentes entre les parents d’Edgar ont-elles un lien ? Réponse au bout des 6 épisodes !
Pourquoi vous allez l’aimer ? Netflix sort de sa zone de confort avec Eric et c’est réussi ! En abordant aussi bien des questions de santé mentale que de divisions sociales, la minisérie dramatique réussit à dépeindre le vrai portrait du New York des années 1980. Une époque marquée par la drogue, la pauvreté, le racisme, le SIDA et la disparition de nombreux enfants. Ce sont ces thématiques qui rendent si intéressant Eric, sans oublier l’intrigue principale. L’alternance est réussie ! L’histoire nous prend aux tripes et nous émeut, car ce drame est aussi une histoire d’amour entre un père et son fils. Le coupable ? Benedict Cumberbatch (Imitation Game) qui ne nous aura jamais autant ému. L’acteur britannique met à profit son talent pour changer de voix en prêtant la sienne à la créature, permettant d’explorer les démons de son personnage d’une façon inattendue et créative. Une pépite !
Disponible sur Netflix.
©2023 Netflix, Inc - Ludovic Robert/Netflix
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