David Foenkinos par © Francesca Mantovan ® Gallimard, Leïla Slimani par © Francesca Mantovani © Editions Galllimard et Joel Dicker par ©Cyrille George Jerusalmi
Les oiseaux chantent, les jours se font plus longs : un air de printemps plane dans l’air ! On profite des premières chaleurs du soleil pour dévorer (enfin) les auteurs stars de ce début d’année. Un avenir radieux de Pierre Lemaitre, J’emporterai le feu de Leïla Slimani, La très catastrophique visite du zoo de Joël Dicker… Les pépites littéraires du moment, c’est par ici que ça se passe !
Un message d’espoir et un vent de liberté
Le bon bouquin : J’emporterai le feu de Leïla Slimani
Le pitch. Dans les épisodes précédents… Le premier tome s'ancre entre les années 1946 et 1956 et retrace le destin de Mathilde, jeune Alsacienne tout juste installée à Rabat et tentant d’y trouver la voie de l’émancipation. Le second tome prend place douze ans plus tard et repose sur la génération suivante, Aïcha et Selim, les enfants de Mathilde et Amine. J’emporterai le feu, c’est l’histoire de la troisième génération de la famille Belhaj.
Mia et Inès sont nées dans les années 1980. Comme leur grand-mère Mathilde, leur mère Aïcha ou encore leur tante Selma, elles cherchent à être libres, dans l'exil ou dans la solitude, malgré les préjugés et le racisme. Alors que le Monde est entrain de changer, les jeunes filles nous embarquent de Casablanca à Paris, de Londres à New York, dans une maestria romanesque mêlant leur histoire aux grands événements internationaux (la chute du Mur de Berlin, la Coupe du Monde de 1998, le 11 septembre 2001, la guerre en Irak) ou marocains (dans un pays en mutation entre modernité et conservatisme, entre raidissement des mœurs et crise économique). Parce que c’est ça le vrai talent de Leïla Slimani : elle écrit l’histoire !
Pourquoi vous allez adorer ? Depuis maintenant plus de dix ans, Leïla Slimani enchaîne les romans à succès et les prix littéraires, entre le Grand prix de l'héroïne pour Le pays des autres, le Prix de Flore pour Dans le jardin de l'ogre ou encore le Prix Goncourt pour Chanson douce. Avec sa trilogie Le pays des autres, que J’emporterai le feu vient clôturer, l’écrivaine sort de sa zone de confort : exit la bourgeoisie parisienne et le drame en lieu clos, elle change d’horizon et rend un hommage discret à ses grand-parents dont l’histoire s'inspire librement. De sa plume acérée, elle brosse le portrait de personnages d'une richesse psychologique rare et peint ainsi une grande fresque familiale, faisant revivre une époque et ses acteurs avec justesse. Bref, ce n’est plus un secret pour personne : Leïla Slimani possède un talent de narratrice hors du commun.
LA FIN d’une grande fresque familiale
Le bon bouquin : Un avenir radieux de Pierre Lemaitre.
Le pitch. On retrouve avec plaisir les trois enfants Pelletier : Jean, François et Hélène. On s’inquiète pour la santé du patriarche Louis, qui décline et à qui on se refuse à dire au revoir. On retrouve la petite colette, fille de Jean et de l'odieuse Geneviève, tout juste âgée de 10 ans et déjà détentrice d’un terrible secret, et son frère Philippe, le fils gâté par leur mère, experte en sévices psychologiques.
On suit François qui se retrouve au cœur d’un roman d’espionnage façon John Le Carré : en pleine guerre froide en Tchécoslovaquie à tenter d’exfiltrer un espion au service de la France en mauvaise posture. On aperçoit Hélène, animatrice durant les heures de nuit d’une émission radio qui donne la parole aux auditeurs, et connaît un franc succès. Une fresque familiale (une vraie ! ) et surtout un dernier détour avant de dire au revoir à la famille Pelletier.
Pourquoi vous allez adorer ? Au revoir là-haut, Robe de marié, Couleurs de l’incendie… Avec à son actif une vingtaine de romans dont de nombreux thrillers sociaux et autres romans noirs, on ne présente plus Pierre Lemaitre. Avec sa trilogie Les années glorieuses, il signe une plongée mouvementée et jubilatoire dans les Trente Glorieuses. Il y a bien sûr Le Grand Monde, dans lequel on faisait la connaissance de la famille Pelletier, Le Silence et la Colère, dans lequel on suivait leurs péripéties aux quatre coins du monde, et enfin Un avenir radieux, qui vient clore cette géniale trilogie. L’auteur entrelace destins personnels et grande Histoire, souffle romanesque et faits historiques et se révèle être un véritable génie des personnages !
pour lecteurs avertis de “7 à 120 ans”
Le bon bouquin : La Très Catastrophique visite du zoo de Joël Dicker.
Le pitch. Que s’est-il passé lors de cette catastrophique visite du zoo ? Pourquoi cette école “spéciale” a-t-elle fermé ses portes par la suite ? Joséphine, élève de cette classe, se fait la narratrice de cette histoire étrange. Accompagnée de cinq copains – Artie l'hypocondriaque, Thomas le karatéka, Otto le fils d'un couple divorcé, Yoshi qui ne parle jamais, Giovanni et sa grand-mère, fan inconditionnelle de séries policières – ils mènent l’enquête, bien décidés à découvrir la vérité.
Il faut dire que Joséphine et ses amis questionnent sans filtre le monde qui les entoure : une qualité bien utile pour mener à bien leur besogne. Ils retracent la chronologie de cette catastrophe et pour ce faire, remontent quelques mois en arrière, au moment de l’inondation de l'école. La cause ? Des siphons bouchés par de la pâte à modeler et des robinets laissés ouverts… Tragique accident ou acte délibéré ?
Pourquoi vous allez adorer ? Depuis un an avec la parution d’Un animal sauvage, Joël Dicker a rangé son personnage chéri Marcus Goldman et les États-Unis au placard. Désormais, c’est la Suisse qui tient lieu de décor pour chacun de ses thrillers. Avec La Très Catastrophique visite du zoo, l'écrivain troque une plume sobre pour une écriture à l’apparente simplicité enfantine, et livre un roman policier assez étonnant. Sa mission ? Réussir le pari de faire lire toutes les générations, et pour cause : le roman peut être mis entre toutes les mains, ou tout du moins celles des lecteurs “de 7 à 120 ans”. On plonge au cœur d’un véritable conte de Noël : les chapitres sont courts, l'histoire file à cent à l'heure, l'intrigue est bien ficelée, bref, les plus jeunes lecteurs se passionneront pour l'enquête de Joséphine, quand les plus âgés se reconnaîtront dans ces parents d'élèves dépassés. Retour en enfance garanti !
Une ode au destin
Le bon bouquin : Tout le monde aime Clara de David Foenkinos
Le pitch. Cette histoire n’est étonnamment pas celle de Clara, mais plutôt celle d’Éric Duprez, un écrivain raté, auteur d’un roman paru dans les années 80 et dont le manuscrit a rapidement disparu de la surface de la terre. Aujourd'hui, il ne lui reste que son atelier d’écriture, qu’il anime passionnément pour permettre à de jeunes écrivains en herbe de trouver l’inspiration. Atelier dans lequel s'inscrit Alexis Koskas, le père de Clara, après l’accident de sa fille. Cette dernière est dans le coma, un traumatisme dont les médecins sont incapables de prédire l'issue.
Et pourtant … Si Clara sortait de ce long sommeil ? Et si elle avait changé à jamais ? Plus délicate certainement, mais surtout plus rêveuse. Serait-ce possible qu’elle voit des choses, pressente les événements ? C’est donc l’histoire de Clara, mais aussi de ses parents et puis de cette femme qui écrit pour elle, et de cet écrivain qui a subitement arrêté d’écrire et ne retrouve plus l’inspiration…. Assurément, un voyage vers ce que l’homme a de plus fragile.
Pourquoi vous allez adorer ? C’est avec La Délicatesse, qui a raflé pas loin de dix prix au moment de sa parution en 2009, que David Foenkinos s’est fait connaître à travers le monde. Avec Charlotte, prix Goncourt des lycéens, Vers la beauté, Le mystère Henri Pick, Numéro deux, ou encore plus récemment La vie heureuse, sa renommée se confirme. Aujourd’hui dans Tout le monde aime Clara, l’auteur tisse le destin de personnages fabuleux, racontant trois histoires hors du temps qui ne s'imbriquent qu'à la toute fin. De sa plume délicate, David Foenkinos parle du destin, des lignes invisibles de la vie, des coïncidences, parlant d’amour, de désillusions, de rupture, du temps qui passe, du sens de la vie et de spiritualité.
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