C’est un mignon petit atelier caché au fond d’une cour arborée… Le musée Zadkine fête ses 40 ans, après avoir été légué par Valentine Prax (épouse d’Ossip Zadkine mais également peintre de renommée) à la ville de Paris.
Un lieu bucolique témoin du quotidien de création du couple, au cœur du quartier Montparnasse, centre névralgique de l’effervescence artistique du début du XXe siècle. L’exposition Ossip Zadkine. Une vie d’atelier offre un parcours intimiste parmi une sélection de chefs-d'œuvre créés dans ce lieu magique et chargé d’émotions.
Depuis les ateliers parisiens de Montparnasse…
Paris, “là où on devient véritablement artiste, sculpteur en particulier”, comme affirme si bien Zadkine dans ses mémoires Le maillet et le ciseau. À ce moment-là, la capitale rayonne. Montparnasse est le centre du monde : les écrivains, les peintres et les sculpteurs s’y retrouvent pour parler avant-garde et modernité dans les cafés. Leurs rêves sont grands, mais leurs moyens sont petits.
À la Ruche (l’atelier parisien qui a notamment hébergé Chagall, Soutine et Modigliani), Zadkine, très pauvre, récupère les chutes de bois et de pierres pour réaliser ses sculptures aux prémices de l’esthétique cubiste. Ensuite, sa participation à la Première Guerre mondiale comme soldat engendre des traumatismes. Son travail évolue, son trouble aussi, jusqu’à ce que Valentine Prax arrive dans sa vie. Tous deux emménagent alors rue d’Assas, et se donnent réciproquement une immense impulsion créatrice.
…Jusqu’à la folie d’Assas
Le photographe en vogue de l’époque Marc Vaux inaugure plusieurs clichés en argentique du couple, ensemble ou séparément, dans l’intimité d’un moment de création ou posant près de leurs œuvres. Ces clichés, présentés tout au long de l’exposition, témoignent du lien très fort que les deux époux entretenaient avec leur maison-atelier. Une immersion totale !
Une variété d’oeuvres et de matériaux
24 sculptures en bois démontrent l’attachement de Zadkine à ce matériau. Parmi elles, des têtes d’hommes, de femmes et des rappels aux grandes figures mythologiques (Prométhée, Déméter…). D’autres créations, en bronze cette fois, sont par ailleurs visibles dans le jardin, où le lyrisme de l’artiste s’exprime à travers La forêt humaine, une œuvre initialement conçue en terre cuite. Les pierres (calcaire, granit, albâtre, et lave) sont présentes dans 32 des sculptures de l’exposition, majoritairement réalisées avant 1930, en pleine période de renouveau artistique.
Une exposition touchante au cœur du génie créatif et de la vie quotidienne de ces deux artistes, sur toile de fond des grands bouleversements historiques marquants du XXe siècle.
Musée Zadkine, ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h , tarif 9 €
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