© Marta / Pete Casta - Monastic / Nicolas Fagot - Manigua / Bellot
Paris est une fête ! Et autant vous dire qu’en matière d’idées pour apprécier l’heure de l’apéro, les Parisien·ne·s ne sont pas en reste. Afin de satisfaire les envies de drinks chics en amoureux ou avec sa bande de copains, les bars à cocktails rivalisent de glam’ et de recettes emballantes concoctées par des mixologues toujours plus pointus. La team afterwork de Do It In Paris s’est dévouée pour faire le tour des nouvelles adresses qui en jettent. Cheers !
Le plus érudit : le bar 1802
Entre les murs de l’hôtel Monte-Cristo planté dans le 5e arrondissement, le bar 1802 fait aller un sillage exotique-chic à coup de banquettes en velours, de fauteuils en osier, de bois précieux, d’azulejos colorés et de plantes voluptueuses. Caliente, les 1 600 réf’ de rhum qu’il arbore sur son blason, lui ont valu de rafler le prix du “plus grand bar à rhum de France” ! Mais le 1802 a aussi la passion des matières, fil rouge de sa nouvelle carte de cocktails pensée par Donovan Chouari et Paul-Antoine Herbet, un duo d’alchimistes à la créativité no limit. Si vous vous demandez quel goût peut bien avoir le cuir, la porcelaine ou encore l’osier, vous êtes à la bonne adresse !
Les breuvages d’amour : ils offrent un dialogue inédit entre matériaux, textures et saveurs, portés par une minutie surprenante de détails et par un savant mélange des meilleurs spiritueux du monde. Le truc en plus : toute la verrerie est réalisée par des artisans. Parmi nos créations préférées, le cocktail Plastique, rose comme un bonbon, texture acidulée et goût bubble gum régressif à souhait conférés par un minutieux dosage de grog infusé à l'hibiscus, d'eau de vie de framboise et de cordial à l'osmanthus. Complètement grisant, le cocktail Céramique joue quant à lui sur une texture crispy en mélangeant Rhum Matusalem 15 ans, Amaro Santoni, feuilles d'olivier et rhubarbe, Quintinye Rouge, Schorle de Rhubarbe et Verjus. On craque aussi pour la délicatesse du cocktail Porcelaine servi dans une tasse de thé blanche et noire et son effet sticky apporté par sa base de lait de riz. (cocktails 17 €, version sans alcool 10 €).
Grignottes chics : elles ont le goût du partage et posent un crémeux risotto de coquillettes, truffe et parmesan (15 €), un coquin crabe-mayo avec sa brioche toastée (13 €), un réconfortant pâté en croûte de volaille et canard (12 €) ou encore un avocado toast relevé de piment doux (9 €). Une envie sucrée ? Foncez droit sur le 1 000 feuilles à tremper, crème rhum et vanille de Madagascar (8 €).
Le 1802, Hôtel Monte Cristo Paris, 22 rue Pascal, Paris 5e. 01 40 09 09 09. Ouvert tous les jours de 16h à 1h.
© Julie Limont
Le plus cubain : Manigua
Depuis son ouverture, Manigua est devenu le nouveau Q.G. des âmes épicuriennes voyageuses qui font se réchauffer le cœur de saveurs exotiques et de la sympathie de Reinaldo Lorenzo Veloz, le maître des lieux. Niché dans le vibrant 9e, Manigua, c’est un amour de terrasse, une grande salle de restaurant et surtout un sublime speakeasy, sans nul doute l’un des plus beaux de Paris. Agencé en deux parties, habillé d’une moquette épaisse et d’une magnifique bibliothèque, l’espace fait aller un immense comptoir en bois réchauffé de petites lampes vintage et un salon esprit boudoir avec plafond miroir où fauteuils et canapés invitent à suspendre le temps. Le tout est bercé par les morceaux latino-jazz d’une playlist pointue et, certains soirs, des notes envoûtantes d’un pianiste en live. On est encore à Paris ?
Breuvages d’amour : la carte compte une vingtaine de suggestions avec des cocktails classiques comme le Mojito, la Margarita, le Spritz ou encore le Bloody Mary (12 €). Mais surtout des cocktails tropicaux et latins comme le robuste Expresso Martini Cubano, mélange de rhum ambré infusion à la fèves de tonka, liqueur de café, café et sirop de vanille (16 €), ou l’incandescente Caipiriña Tropical relevée de piments (16 €). Comme une bouffée d’air frais, l’Alicante Fresh avec gin, basilic, gingembre, liqueur de pomme verte, citron vert et Club soda (16 €). Mention spéciale pour les mocktails qui assurent le dépaysement (10 €).
Grignottes chics : dans le ton de la maison, des petits tapas incendiaires qui se mangent du bout des doigts comme les Croquetas del día (8 €), la planche de charcuteries espagnoles (25 €), la tortilla (8 €) et le Bao de chicharrón, sauce barbecue à la papaye (8 €). À goûter absolument : les beignets à la morue (12 €).
Manigua, 7 rue Choron, Paris 9e. 01 40 35 02 91. Ouvert du lundi au samedi de 8h à 2h.
Le plus déco : Marta
Blotti au rez-de-chaussée de l’hôtel Fouquet’s Paris sur les Champs-Élysées, le Marta embarque dans un monde merveilleux en offrant un plongeon dans un bain de fleurs. Cet espace enveloppant, façon boîte à bijoux, joue la carte du all-over en se parant du sol au plafond d’un tissu de velours aux délicats motifs floraux. Même l’uniforme des serveurs et la cabine du DJ sont assortis au décor ! Bonus ? Le mardi, Marta propose désormais une soirée karaoké de folie, en attendant la réouverture du rooftop en mai.
Les breuvages d’amour : canon qu’il est, le Marta reste avant tout un bar à cocktails d’excellence. Penchant avéré pour le tendre Shining au rhum, sirop d’érable, bitter chocolat & orange et eau de coco (25 €) et pour le prometteur Delirium au gin, basilic, jus de citron vert (22 €). Parmi les options classiques, bonne pioche avec le coquin Pornstar Martini, vodka, purée de fruit de la passion, citron passoa et shot de champagne (20 €).
Grignottes chics : une petite faim ? Commandez le délicieux burger signé par les chefs du Fouquet’s et les frites avec, qui débarquent sur un plateau d’argent et minutieusement emballées dans un adorable packaging aux couleurs du lieu (29 €).
Le Marta Paris, 46 avenue George V, Paris 8e. 06 79 63 39 99. Ouvert du mardi au samedi de 21h à 02h du matin.
© Pete Casta
Le plus rhum-addict : Monastic
Ça bouge du côté d’Issy-les-Moulineaux ! À cinq minutes du métro, l’hôtel du Domaine de la Reine Margot Paris Issy - MGallery s’est installé dans une ancienne bâtisse du XVIIe siècle, habitée 9 ans par la Reine Margot herself puis 300 ans par des prêtres. Le topo ? Un jardin classé immense, un bâtiment tout neuf signé Jean-Michel Wilmotte, une table bistronomique, un bar à cocktails classique (quoique très beau) près du restaurant et… un bar à rhum planqué dans une chapelle ! Difficile de faire plus insolite que cette curiosité néo-gothique désacralisée…
Les breuvages d’amour : côté sacristie, on retrouve le bartender Fabien qui raconte aussi bien l’histoire du domaine que celle des quelques 400 références de rhums agricoles, arrangés ou de styles anglais, espagnols… disponibles à la dégustation (quatre rhums au choix, 45 €). La sacrée surprise à offrir à son +1 ? Un Memorable Moment où l’on se réserve le privilège de n’avoir la chapelle que pour soi (100 €).
Grignottes chics : pour tempérer la dégustation, l’établissement propose une carte exceptionnelle de chocolats.
Monastic au Domaine Reine Margot Paris Issy - MGallery, 3 cours de la Reine Margot, 92130 Issy-les-Moulineaux. 01 87 53 65 70. Ouvert les jeudis, vendredis et samedis de 18h à 23h.
© Nicolas Fagot Studio9
Le plus chill : Mesures
Mesures, c’est le tout nouveau spot caché au cœur du Marais créé par les deux copains Guillaume Castagnet (Castor Club, Très Particulier) qui s’affaire derrière le bar et le musicien Benoît de Bonnefamille qui gère les platines. Dans cet espace intimiste, pas de chichis : place aux matériaux bruts, une dizaine de tables et quelques chaises au comptoir pour profiter d’une ambiance qui s’inspire fortement des bars jazz kissa japonais avec une playlist jazz, soul, funk, pop et disco.
Les breuvages d’amour : pour les cocktails, on choisit parmi les signatures, les saisonniers et les classiques tous très sophistiqués (14 €). Notre préféré ? Le Singe en Hiver (parfait pour les fans de Gabin et Bébel) qui allie Calvados, pommes, framboise et une infusion de cumin. L’autre découverte est le décadent Makea Negroni : un mélange de gins, de Vermouth blanc d’ananas rôti. Un délice !
Grignottes chics : ce qui vaut aussi le déplacement, ce sont les plats et les assiettes d’inspirations nipponnes signées Cyril Pham (Ogata). Coup de cœur ultime pour le hayashi rice, un bœuf effiloché qui baigne dans une sauce de soja et du miso (16 €), dont on a encore l’eau à la bouche. On opte aussi pour la salade Caesar qui fait bien passer le tout (11 €) et le très réconfortant hot dog (8 €).
Mesures, 58 rue de Saintonge, Paris 3e. 06 79 63 39 99. Ouvert du mardi au dimanche de 11h30 à 15h, du mardi au mercredi de 18h à 1h, et du jeudi au samedi de 18h à 2h.
©AgenceLFM
Le plus good vibes : Vieux Carré
Les amateurs de cocktails bien troussés connaissent bien le Vieux Carré, un classique imaginé à la Nouvelle Orléans dans le quartier français du même nom. On le retrouve ici twisté avec du calvados pour une version chic à la française et à prix d’amis (10 €). Avec son long comptoir, ses fauteuils douillets bleu canard et sa petite mezzanine, la déco feutrée s’avère idéale pour les rendez-vous amoureux selon l’aveu-même des barmen, Anthony Bonnafoux, l’ancien chef barman du Jacopo et Renaud Eliazord, ex- Silencio. Dans un onzième avare en bonnes adresses mixologiques, on ne boude pas son plaisir.
Les breuvages d’amour : un cocktail très Carrie Bradshaw nommé Cosmopolite à base de vodka nuage, cranberry et huile de pistache idéal to have sex in the City. Les poétiques adoreront l’Églantine, mélange de Gin, de violette, de saké et d’un spray d’eau de rose.
Pour sortir le grand jeu, on mise sur un drink sur-mesure, imaginé à partir de vos envies. Séduit·e·s ? Vous pouvez aussi le commander en bouteille (80 €) pour profiter plus longtemps de ses douces effluves.
Grignottes chics : de petites assiettes viennent agrémenter l’apéritif dont un houmous surmonté de sarrasin grillé, une tapenade maison ou encore de la coppa et de la tomme de Savoie (de 6 à 12 €).
Vieux Carré, 59 rue de Montreuil, Paris 11e. 07 57 84 37 37. Ouvert du mardi au samedi dès 18h.
© Solenne Carreras
Le plus disco : The Honey Moon
Il y a quelque chose de décalé et de résolument disco dans ce vaste bar dénué de bouteilles. Les néons verts, blancs et violets plongent d’emblée dans une ambiance rétro futuriste bercée par une playlist aux relents nineties. Derrière le comptoir, en lieu et place des traditionnels flacons, des tubes de cuivre parcourent le mur et sont tous habillés de 38 robinets chromés d’où jaillissent des potions étonnantes élaborées par Ben Cooper et Mike Jordhoy, ex du Lulu White à Pigalle. Tout est servi à la pression et arrive directement du sous-sol où est installé le laboratoire de ces deux alchimistes qui en avaient assez d’enchaîner les cocktails plutôt que de passer du temps à échanger avec les clients. L’avantage de la pression ? L’attente est réduite, et l’on peut aussi goûter avant !
Breuvages de l’amour : les deux tenanciers aiment partager leur passion, alors, pour aider à se retrouver dans une carte qui revisite les grands classiques (Manhattan, Sex on the Beach, Margarita, Cosmopolitan), on est guidé par les caractéristiques principales : avec ou sans bulles, avec ou sans citron, ou les deux. C’est très malin et ludique à la fois. La carte se renouvelle toutes les semaines. L’équilibre acidulé du Honeymoon ou le soyeux Mizuwari à base de whisky écossais, de thé genmaicha et de sauce soja vanillée séduisent les palais aventureux.
Grignottes chics : C’est nouveau, le bar propose désormais des menus hebdomadaires qui changent tous les mercredis. Pour les apéro lovers, une carte concise de gourmandises à tartiner fait de l’œil aux plus gourmand·e·s qui ne conçoivent pas de siroter un cocktail sans faire trempette dans du houmous, de la tapenade ou une délicieuse muhammara pimentée.
The Honey Moon, 15 rue Saint-Sabin, Ouvert du mercredi au lundi de 18h à 2h.
© Nicolas Matheus
LE PLUS COOL: BAR NOUVEAU
Ce charmant bar de poche au style Art nouveau déploie fièrement ses miroirs surmontés d’arabesques, son comptoir fer à cheval, ses luminaires 1900 et une bande-son au diapason. Au shaker, Remy Savage, meilleur mixologue 2022, donne le tempo à une équipe (chaussée en Nike TN !) qui a à cœur de faire passer un bon moment à ses convives. Trop vintage ? Le sous-sol mène à une tout autre ambiance, plus dark avec des plantes qui pendent du plafond où l’on sirote des versions techno-augmentées des six cocktails maison.
Les breuvages d’amour : quand on prend place derrière le bar, une machine à milkshake attire le regard… Renseignements pris, c’est l’outil magique pour réaliser le Ramos (13 €), qui se fait rare dans les bars car il doit être shaké très longtemps. C’est aussi l’une des stars du lieu, aux notes vanillées et tourbées, qui déploie une blancheur éclatante surmontée d’une onctueuse mousse. L’amertume est de mise avec le Jasmin (gin, Campari et agrumes) tandis que Le Gustave avec sa feuille d’or et ses pétales de fleur se fait plus délicat et néanmoins surprenant avec ses notes d’olive, de camomille et d’agave.
Grignottes chics : ici, on vient pour déguster le nec plus ultra du cocktail créatif en petit comité (12 places à l’étage)... et puis c’est tout ! Aucune restauration n’est prévue et vu les dimensions du Bar Nouveau, on vous conseille de privilégier un early apéro… puisqu’il ouvre à 16 h !
Bar Nouveau, 5 rue des Haudriettes, Paris 3e. Ouvert tous les jours de 16h à 1h.
© @bar_nouveau_ et @audrey.carpe
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