Elle passe des heures assise dans les coffee shops du monde entier, s’inspirant de tout ce qui l’entoure et travaille avec les plus grands noms du luxe. De Chanel à Prada en passant par Dior, Hermès, Louis Vuitton, Saint Laurent et Ladurée… Megan Hess, belle Australienne à la gentillesse folle, accumule les casquettes. En plus de sortir son nouveau city guide de New York, elle signe une collection de chaussures pour Shoes of Prey et collabore avec le groupe d’hôtels Oetker. Do it in Paris est parti à la rencontre de l’illustratrice la plus reconnue au monde autour d’un fabuleux tea time au Bristol.
Comment êtes-vous devenue illustratrice ?
J’ai toujours aimé dessiner mais je n’avais jamais réalisé qu’illustratrice mode pouvait être un choix de carrière. J’ai étudié le graphisme en Australie, puis j’ai eu plusieurs jobs créatifs. Le déclic, c’est quand Candace Bushnell, l’auteure de Sex and the City, a vu mon travail dans le VOGUE italien. Elle m’a assignée pour dessiner la couverture de son livre et là ce fut la révélation. C’était partout sur Times Square, sur les bus à New York…Tout s’est enchaîné ensuite, Chanel, Dior, Vanity Fair… C’était en 2008.
24h dans les talons de Megan Hess ?
Comme je vis en Australie et que mes clients sont pour la plupart basés à l’étranger, je dois faire des sessions skype très tôt, au petit matin. Je me maquille et me coiffe en trois minutes top chrono ! J’enfile un haut mais je garde mon pantalon de pyjama, c’est l’avantage des rendez-vous skype ! Puis je vais réveiller mes enfants, je leur fait le petit déjeuner et je les dépose à l’école avant d’aller à mon studio, qui est à quelques mètres de chez moi. En général, je passe l’après-midi à dessiner. Parfois je suis sur 10 à 15 projets à la fois, certains prennent plus de temps que d’autres... Le soir je repasse sur skype, quand l’Europe commence à se réveiller. Une fois que je quitte le studio, je me mets sur ‘off’ et je me déconnecte complètement. J’essaye de décompresser un maximum et passer du temps avec mes enfants.
Y a-t-il quelque chose que vous n’arrivez pas à dessiner ?
Bien sûr. Les animaux par exemple. Dessiner un cheval, c’est presque mission impossible. Puis les hommes aussi, sont beaucoup plus difficiles à dessiner que les femmes…
Si vous deviez nous révéler la recette du succès ?
Mon secret est que tous les jours, je n’essaye pas d’être parfaite. Je donne juste le meilleur de moi-même et je ne baisse jamais les bras, même face à l’échec.
Votre spot préféré à Paris ?
Je suis vraiment sentimentale de plein d’endroits à Paris, mais celui qui me marque le plus est le petit jardin du Bristol, surtout en été. C’est tellement beau, puis c’est grand, tout en restant au cœur de la ville… J’adore m’y asseoir et juste dessiner. C’est très inspirant.
Le Bristol, 112 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris.
Aimez-vous dessiner les Parisiennes ?
Les Parisiens, que ce soit les hommes ou les femmes ont un style incroyable. J’adore la façon dont les Parisiennes s’habillent ! Je pense personnellement que les vêtements c’est ce que vous achetez mais le style c’est ce qu’on en fait. Et les Parisiennes savent tout porter, en restant chics et élégantes. Elles sont connues à travers le monde pour ça… C’est la raison pour laquelle j’aime tant les dessiner.
Votre créateur chouchou ?
Sans aucune hésitation, Chanel. J’aime beaucoup de marques mais Chanel reste le must. J’ai d’ailleurs fait un livre d’illustrations sur elle. Sa vie, ses créations… Je trouve Coco Chanel fascinante, elle représente une grande source d’inspiration pour moi.
Comment jongler entre maman attentionnée et business woman ?
Vous savez il y a des jours où tout va bien. Je finis toutes mes illustrations avant les deadlines imposées, mon mari et mes enfants sont contents, ils font leurs devoirs, je fais un dîner top… Puis il y a des jours où tout va mal. Ma fille tombe malade, je suis à la bourre sur tous mes projets, mes enfants ne font pas leurs devoirs… Il faut trouver un juste milieu, c’est ça le plus compliqué. Mais le plus important pour moi, c’est que mes enfants soient heureux. Tant qu’ils vont bien c’est le principal. Et même s’il y a des jours où c’est la folie, on finit par trouver l’équilibre.
Le projet le plus singulier sur lequel vous avez travaillé ?
Je dirais que ce sont les animations que j’ai créées pour Prada. L’année dernière, pour leur campagne « Prada Raw Avenue », la maison a collaboré avec 6 illustrateurs mode influents, du monde entier. J’ai travaillé conjointement avec les équipes créatives de Prada à Milan pour mettre en avant leurs lunettes de soleil dans une petite vidéo… C’était vraiment excitant et très différent de ce que je fais d’habitude. Super original.
Y a-t-il des blogs ou des comptes Instagram qui vous inspire ?
J’adore l’Instagram du photographe Mario Testino (@mariotestino). En fait, j’en aime beaucoup, pas forcément des personnes connues mais aujourd’hui il y en a tellement…. Ce que je préfère c’est le lifestyle, voir les gens voyager, faire plein de choses différentes, voilà ce qui m’inspire.
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