Quel meilleur sujet pour un roman que les parcours chaotiques des stars mythiques ? Dans cette rentrée littéraire, des plumes talentueuses remettent sur le devant de la scène des vedettes qui constituent notre histoire. L’occasion pour nous de redécouvrir des vies souvent semées d’embûche, aussi fascinantes que complexes. D’Ava Gardner à Elsa Morante en passant par Maria Schneider, tour de ronde des bio les plus captivantes du moment :
Une Ava Gardner olé olé
Vous connaissez forcément l’actrice américaine Ava Gardner et son sublime port de tête dans La comtesse aux pieds nus (1954). Vous connaissez aussi le célébrissime tableau de Gustave Courbet, L’origine du monde qui représente un sexe féminin en gros plan. Mais saviez-vous qu’il existerait peut-être un point commun entre les deux ? C’est l’histoire que raconte Thierry Froger dans son génial roman.
Un soir après un tournage à Rome, la diva, déjà bien éméchée, aurait demandé à son chef opérateur de la photographier en s’inspirant des plus grands nus de l’histoire de la peinture, jusqu’au plus scandaleux de tous : L’origine du monde. Un roman déluré et délicieusement indécent.
Les nuits d’Ava, Thierry Froger, Actes Sud, 304 pages, 20€
Maria Schneider la sacrifiée
Déjà sélectionné au Prix Renaudot, difficile de passer à côté de ce splendide et terrible récit de vie écrit par la journaliste politique du Monde et cousine de l’actrice Maria Schneider. Celle qui est devenue bien malgré elle la comédienne la plus scandaleuse des années 70 est racontée avec pudeur et franchise.
Au programme : sexe, drogue, potins et anecdotes plus ou moins heureuses sur elle et ses contemporains du cinéma de l’époque (Brigitte Bardot, Alain Delon,...). Le livre s’articule surtout autour de cette terrible scène de viol, improvisée au tournage à l’insu de Maria Schneider, qui aurait définitivement broyé l’actrice dans le film Un tango à Paris. Bouleversant.
Tu t’appelais Maria Schneider, Vanessa Schneider, Grasset, 256 pages, 19€
La renaissance d’Elsa Morante
Quand Simonetta Gregio se glisse dans la peau de la romancière italienne qui a fait d’elle une écrivain, le résultat ne peut être que saisissant. Pari réussi pour celle qui retrace le parcours à la première personne de l’auteur de La Storia (1974), assez peu connue en France.
Le parcours chaotique d’Elsa Morante y est conté de ses débuts dans une grande pauvreté jusqu’à son sacre du prix Strega (équivalent italien du Goncourt), qu’elle reçoit en 1963 pour L’île d’Arturo. Ses multiples amours puis son mariage avec le célèbre écrivain Alberto Moravia prennent vie sous la plume délicate de Simonetta Gregio. Un portrait romancé sensible et sensuel qui nous immerge dans les belles années italiennes de l’après-guerre.
Elsa mon amour, Simonetta Gregio, Flammarion, 240 pages, 19€
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