Déjà lauréat du prix Fnac 2018, sélectionné aux très prestigieux prix Goncourt et Renaudot et adulé par toute la presse, le premier roman de la belge Adeline Dieudonné, La vraie vie fait sensation dans la rentrée littéraire. Dans ce conte horrifique raconté par une jeune fille au père brutal, la violence se mêle à l’absurde et à l’humour grinçant. Décryptage d’un phénomène :
Une héroïne badass
Quelques mois après la publication du best seller My absolute darling de Gabriel Tallent qui explorait les ressorts de la violence d’un père sur une jeune fille aussi mature que futée, la belge de trente-six ans met en scène dans son premier roman une adolescente aussi libre qu’intelligente. Lorsque son petit frère, Gilles, déraille après avoir assisté à un drame atroce, l’héroïne (dont nous ne connaissons pas le nom), fascinée par Marie Curie, entreprend de fabriquer une machine à remonter le temps. Spectatrice et victime de la violence de son père obsédé par la chasse, les animaux empaillés et le whisky, cette gamine badass regorge d’imagination pour vivre sa vie telle qu’elle l’entend.
Un roman coup de poing
Pas un mot, une virgule ou un point en trop dans ce roman à la plume très puissante. Le récit, qui se lit en une traite, ne laisse aucune place à l’ennui et alterne entre une noirceur effrayante qui titille notre côté voyeuriste et un humour jaune (voire noir) qui nous permet de reprendre notre respiration de temps en temps.
Verdict
Jetez-vous sur cet ovni littéraire ! Avec des élans féministes incarnés par une jeune fille bien plus maligne que tous les hommes de son entourage, Adeline Dieudonné signe une fiction à mettre entre toutes les mains.
La vraie vie, Adeline Dieudonné, L’iconoclaste, 17€
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