L’expo hyper-réaliste que vous allez adorer… ou détester !

Exposition Ron Mueck

Un amas de crânes géants entreposés dans une salle vitrée entourée d’une végétation luxuriante : pas de doute, nous sommes bien à la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain. L’institution préférée des intellos qui aiment être bousculés accueille en ce moment l’exposition du mystérieux Ron Mueck, artiste australien célébrissime spécialisé dans les œuvres hyperréalistes… parfois dérangeantes !

 

Une tête d’affiche de la fondation

Ce tas squelettique pourrait piéger plus d’un·e néophyte ; étant dans le 14e, on pourrait aisément se croire dans les Catacombes de Paris, à quelques rues de là. Pourtant, c’est bien dans un sublime bâtiment (designé par l’architecte Jean Nouvel) que l’évènement a lieu. Une seule explication à ce phénomène fantastique : le retour de Ron Mueck, habitué de la Fondation Cartier pour l’Art contemporain, qui signe aujourd’hui pour une troisième collaboration avec l'institution.

Pur produit de la maison, l’artiste entretient des liens très étroits avec la fondation. Sa nouvelle œuvre monumentale, Mass, composée de cent crânes géants, est présentée ici pour la première fois et a été pensée pour débuter son voyage dans ce lieu qui ressemble (étrangement !) à l‘atelier de Ron Mueck sur l'île de Wight au Royaume-Uni. Fascinant.

On n’est pas au bout de nos surprises en découvrant, près de cette œuvre intrigante, des sculptures hyperréalistes d’humains aux proportions invraisemblables. Un bébé géant, A girl (2006), occupe tout l’espace de la deuxième salle du premier étage, quand de gigantesque chiens noirs nous toisent au sous-sol aux côtés d’un enfant minuscule comme cloué au mur (Baby, 2000) et d’un homme d’1m20, assis dans une grande barque (Man in a Boat, 2006). Des proportions irréelles sur des corps très réalistes qui fascinent autant qu’elles interrogent sur la constitution de notre propre chair.

 

Une exposition immersive

Tout dans l’expo invite à la balade et propose au visiteur une immersion totale dans les œuvres. De simples encarts donnent leurs noms mais peu de textes recouvrent les murs de ce musée et la découverte des installations de Ron Mueck est complètement libre. Dans cette expérience, l'intérêt n’est pas tant conceptuel qu'émotionnel et se concentre sur les ressentis face aux sculptures, sans leur trouver vraiment d'explications.

L’amas de crânes dans lequel nous nous baladons crée un contraste très intéressant avec la végétation luxuriante qui entoure le musée et transparaît à travers les vitres. Montrant l’évolution de l’artiste vers des œuvres plus expérimentales, cette installation apparaît comme une confrontation directe aux aspects un peu angoissants de l’humain et à sa place dans l’espace.

Pour se remettre de ses émotions, on file ensuite au jardin de la fondation le temps d’une balade verdoyante où l’on observe la très mignonne Cabane du chat, cette œuvre permanente d'Agnès Varda. Fan du lieu, squattez les Soirées Nomades, des performances et spectacles organisés certains soirs de juin, juillet et septembre à la fondation (informations ici). En tout cas, on a adoré cette expo à l’ambiance très memento mori qui ravivera le/la philosophe en vous (ou vos années émo’ #oldschool !).

Ron Mueck à la Fondation Cartier du 8 juin au 5 novembre. Billets ici

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