Inspiré du livre Can You Ever Forgive Me ? de Lee Israel, le nouveau film de Marielle Heller, Les Faussaires de Manhattan, nous plonge au coeur de la vie d’une auteure ambitieuse qui s’est prise au jeu de la contrefaçon dans les années 90.
Le bad boy était une femme
On est loin du stéréotype du héros viril et fier. Lee Israel, incarnée par la talentueuse Melissa McCarthy (Megan dans Mes Meilleures Amies…), c’est la chieuse audacieuse qui émeut tout le monde avec son esprit caustique et sa sensibilité rebelle.
Acte 1. Scène 1. La cinquantaine bien tapée, après le flop de son dernier livre, Israel se fait virer… et se retrouve seule avec sa bouteille de whisky et son chat Jersey - les deux amours de sa vie. Le déclic pour entamer une nouvelle vie de délinquante ? Elle n’a plus les moyens de soigner Jersey ni de payer son loyer.
L’Affaire Thomas Crown des grands écrivains
Un jour, par hasard à la bibliothèque, Lee Israel se retrouve nez à nez avec une lettre originale signée par la célèbre Katharine Hepburn. Quelques minutes plus tard : la correspondance est au fond de son sac.
Lee Israel n’a plus qu’une idée en tête : la vendre à des collectionneurs new-yorkais pour se faire le jackpot. Elle initie alors un jeu quelque peu intrusif pour lequel elle s’immisce dans l’intimité de grands auteurs, poètes et scénaristes comme Dorothy Parker, Ernest Hemingway, Noël Coward, Edna Ferber, Lillian Hellman, Louise Brooks ou encore George S. Kaufman.
En imitant leur style littéraire et leur signature, elle parvient à fausser des lettres et à les vendre à prix d’or. Non mécontente de son talent, Israel y trouve une certaine satisfaction personnelle. Mais les affaires se compliquent lorsque le FBI commence à la soupçonner.
Un duo singulier dans la middle class new-yorkaise
Les Faussaires de Manhattan c’est aussi la rencontre entre deux âmes perdues et solitaires : Lee Israel et Jack Hock (Richard E. Grant qui incarne Withnail dans Withnail et moi et à l’affiche du prochain Star Wars). Ils forment ici un duo infernal et hors du temps. Leur relation fusionnelle paraît évidente lorsqu’on sait que les acteurs ont eu un véritable coup de coeur amical pendant le tournage.
Le lien entre les complices est d’autant plus intéressant qu’ils sont tous deux homosexuels et que les relations entre les communautés lesbienne et gay étaient quasi inexistantes dans le Manhattan des années 90. La réalisatrice Marielle Heller (Grand Prix de la Génération 14plus au Festival International du Film de Berlin pour The Diary of a Teenage Girl) traite du sujet avec beaucoup de tendresse et de justesse.
Au cinéma le 31 juillet.
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