Expo : le street art s’invite à l’Hôtel de Ville

Graffiti Et Street Art

Depuis son ouverture à l’automne, l’expo Capitale(s) fait salle comble à l’Hôtel de Ville et joue même les prolongations. C’est le moment de réserver ses places (gratuites) pour une plongée bouillonnante dans l’histoire parisienne du graffiti et du street art

 

Une expo historique

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est “le monsieur expo” de la Mairie de Paris, Thomas Fansten, qui est à l’origine de cet événement mettant à l’honneur des artistes souvent plutôt associés à des vandales qu’à des génies créateurs. Pourchassés par la police et la RATP pour dégradation de biens publics, ces derniers envahissent désormais les cimaises de la salle d’exposition de l’Hôtel de Ville avec les encouragements et les applaudissements d’Anne Hidalgo.

N’en déplaisent aux détracteurs, avec pas moins de 50 000 visiteurs par mois, c’est un succès ! Sous la direction de quatre commissaires, Magda Danysz, galeriste, Elise Herszkowicz, directrice de l’association Art Azoï, Marko 93, artiste et Nicolas Laugero-Lasserre, cofondateur de Fluctuart, pas moins de 70 artistes racontent dans un parcours chronologique aussi passionnant que foisonnant 60 ans d’effervescence artistique.

 

Immersion dans la street cred

Des pionniers (Jacques Villeglé, Zlotykamien, Ernest Pignon Ernest) aux précurseurs de la bombe (Bando, Jay1, Futura, Rammellzee) jusqu’à la bascule du street art en 2000 avec André, Zevs ou Invader, qui dévoile pour la première fois une carte des 1 475 Invaders placés dans Paris, cette grande rétrospective vient rappeler la place prépondérante de la scène parisienne dans ce mouvement planétaire.

28 œuvres réalisées in situ par des pointures telles que Seth, Kraken, Psyckoze, Kashink… soulignent la dimension contextuelle de cet art populaire et subversif à la fois. L’impasse n’a pas été faite sur la lutte anti-tag et graffiti, grâce à des archives de l’INA qui nous replongent dans l’affaire de la station Louvre-Rivoli recouverte de tags.

Des vidéos nous emmènent dans les catacombes ou dans le Mausolée, cet ancien supermarché transfiguré en temple arty à coup de bombes et de pinceaux. L’immersion dans le geste calligraphique se poursuit grâce au dispositif de la Graffbox imaginée par Cristobal Diaz, totalement fascinant.

 

Programmation en plein air

L’exposition se complète par un parcours extérieur. À commencer par le tunnel des Tuileries, où une quarantaine d’artistes sont intervenus sur les 860 mètres de parois de ce tunnel souterrain devenu un Lascaux des temps modernes. L’accès se fait depuis la place de la Concorde via le quai des Tuileries ou par les quais bas, au niveau du Pont Neuf. Le globe painter Seth est intervenu sur les piliers du Belvédère de Belleville et dans l'amphithéâtre en contrebas. D’autres fresques pérennes sont en WIP comme celle de Popay, sur les berges de Seine en dessous du musée d’Orsay, ou encore d’Alexöne et de Zepha qui vont venir compléter le musée à ciel ouvert qu’est devenu Paris.

 

Le jeudi de 10 h à 21 h et du lundi au mercredi et le vendredi et samedi de 10 h à 18 h 30. Exposition fermée les jours fériés. Jusqu’au 25 mars, à l’Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, 5, rue Lobeau, 4e. Entrée gratuite, inscription sur exposition-paris.info.

Découvrez aussi l’expo flamboyante de l’Institut du Monde Arabe et les kimonos couture du musée du Quai Branly.

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