C’est le buzz du 1er mai. Le nouveau show Netflix tant attendu sort enfin. Avec un casting au poil et Ryan Murphy à l'écriture, cette minisérie de 7 épisodes s’infiltre dans le monde impitoyable d'Hollywood en plein âge d’or du cinéma où l’on croise Eleanor Roosevelt, Georges Cukor et Vivien Leigh. Jubilatoire !
Ryan Murphy, le scénariste des séries stars
Pour le nouveau blockbuster made in Netflix, la plateforme est allée chercher “la” pointure. En l'occurrence, Ryan Murphy, le screenwriter ultra-puissant à Hollywood (tiens donc ! ) et à l’origine des séries les plus bankable du marché depuis 2 décennies.
Tout genre confondu : le génie de l’écriture a exploré avec le même talent les turpitudes glossy du monde de la chirurgie esthétique dans Nip/Tuck, revisité le genre de la comédie musicale avec Glee et fait sensation avec American Crime Story à travers l’affaire d’OJ Simpson ou l’assassinat de Gianni Versace.
Il va sans dire que l’incursion de Ryan Murphy dans un monde qu’il connaît comme sa poche (en l'occurrence, la face cachée d'Hollywood) relève à la fois d’une drôlerie sans nom et d’une satire à couteaux tirés des coulisses du monde du cinéma où il lève le voile sur les problèmes le racisme et d’homophobie d’une Amérique malade de son hypocrisie. Le personnage d’Archie, scénariste noir et gay brillamment interprété par Jeremy Pope, serait-il un clin d'œil à la propre histoire de Ryan Murphy ?
Bienvenue à Hollywood !
À la sortie de la guerre, l’ultime beau gosse Jack Costello (David Cornsweet vu dans The Politician) débarque à Hollywood où il espère percer. Mais les portes des studios lui restent désespérément fermées et sa jeune épouse est enceinte.
Désespéré, sans le sou, l’ancien GI fait la rencontre d’Ernie (Dylan McDermott). Le dandy lui propose un job fort bien rémunéré dans sa station service un peu spéciale. Ses habitués : des propriétaires de belles voitures qui viennent faire plus qu’un plein d'essence. Profil type : gays refoulés ou cougars.
Jack se résigne à intégrer le gang de gigolos magnifiques pour subvenir aux besoins de sa famille. Jusqu'à sa rencontre très intime avec Avis (Patti LuPone), la femme du grand patron des Studios ACE.
Une critique féroce et hilarante
Véritable série chorale, cette plongée plus vraie que nature dans les coulisses du cinéma permet de croiser toutes les caricatures et le désespoir qui règnent dans un monde qui cristallise trop de fantasmes, d’argent et d’égo.
Visez plutôt : une fille à papa qui rafle un rôle qu’elle ne mérite pas, une véritable partouze organisée chez Georges Cukor où les puissants profitent des jeunes premiers, un agent méchant et frustré qui fait la pluie et le beau temps sur le marché, des actrices stars au bord de la crise de nerf, des femmes délaissées et des gigolos convoqués pour amuser la galerie désabusée. Il y aussi la dénonciation d’un racisme latent avec Camille (Laura Charrier), merveilleuse actrice noire systématiquement reléguée aux rôles de boniches par les producteurs...
L’ombre d’Harvey Weinstein n’est pas loin… Mais la force narrative de la série, c’est une critique féroce sans tomber dans les clichés. Ici, pas de harcèlement sexuel de jeunes femmes : c’est le jeune mâle blanc qui est la proie facile et les putes sont des mecs. Une prémonition ? Hollywood, cet univers impitoyable !
Hollywood, dès le 1er mai sur Netflix.
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