© Augustin Frison-Roche - Peter Knapp - Adrien Millot
Pas besoin de faire la queue des heures devant les musées les plus courus de la capitale pour s’offrir un shoot de culture. Ça bourdonne du côté des galeries d’art, qui présentent en ce moment des expos gratuites et ultra-inspirantes. Au programme : une rétrospective sur les plus belles photographies de mode des 50 dernières années, des tableaux colorés et survitaminés, des œuvres d’art en 3D et manipulables à souhait, un voyage dans un quasi-rêve au Collège des Bernardins, une expo sur la vie d’un Résistant... On vous emmène ?
La plus fashion
Oana Ivan, avocate de formation, se découvre une passion pour le milieu de la mode internationale et particulièrement française. Implantée à deux pas de l’Élysée, sa toute nouvelle galerie éponyme vient tout juste d’ouvrir ses portes avec, comme premier artiste exposant, l’immense photographe Peter Knapp. Pas mal pour une première, non ?
Il faut dire que la matière est là : l’artiste suisse s’est posté pendant près d’un demi-siècle derrière l’objectif de sa caméra pour immortaliser les plus grands noms de la création de mode et du mannequinat. Directeur artistique du magazine Elle et collaborateur des plus grands couturiers de notre époque (j’ai nommé Yves Saint Laurent, André Courrèges, Thierry Mugler, Issey Miyake, Valentino et autres icônes), il casse les codes de la haute couture en s’appliquant à mettre en scène les stars qu’il photographie dans un esprit moins “catalogue” et plus libre que ses confrères de l’époque. Les noirs et blancs d’Azzedine Alaïa, Françoise Fabian, Loulou de la Falaise, Grace Jones ornent élégamment les murs de l’Oana Ivan Gallery, pour le plus grand plaisir de nos yeux.
Peter Knapp. Compte à rebours - 2024 -1960, Oana Ivan Gallery, 93 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8e, du 17 janvier au 17 avril 2025.
© Peter Knapp
La plus colorée
Vous vous demandez ce que donneraient des œuvres mélangeant culture pop’, cinéma d’action et bande dessinée ? C’est ce mix incroyable que présente la nouvelle expo Idoles et Trésors signée Hervé Di Rosa à la superbe Galerie Templon, une pépite lovée au cœur du quartier arty du Marais. Des pièces d’art hyper ludiques qui font briller les yeux des petits comme des grands.
Sur ces toiles ultra-colorées : les caravelles de Christophe Colomb, les fonds marins des romans de Jules Verne, les temples mayas, les somptueux sarcophages égyptiens… tout un univers d’histoires mystérieuses qui attisent la curiosité. Ses petits personnages, allant des figures historiques aux petits monstres à quatre yeux, sont à la croisée de l’art non-occidental, les beaux-arts et l’art brut. L’artiste, à la frontière du surréalisme, est un des membres fondateurs du mouvement de la figuration libre. Un vrai petit voyage dans un univers déjanté et survitaminé, à ne pas manquer.
Hervé Di Rosa. Idoles et Trésors, Galerie Templon, 30 rue Beaubourg, Paris 3e, du 11 janvier au 1er mars 2025.
© Adrien Millot
La plus immersive
La Galerie Wagner a inauguré l’exposition en hommage à l’artiste néerlandaise Anneke Klein Kranenbarg ce 16 janvier. Galerie référence en matière d’art cinétique (ce courant composé d'œuvres en mouvement), elle propose une expo iconique pour plusieurs raisons. À la Galerie Wagner, il vous est donc possible de manipuler (avec précaution !) trois des sublimes créations d’Anneke Klein Kranenbarg et de tourner autour de pièces pour en admirer la 3D.
La Néerlandaise, exposée depuis 5 ans à la galerie, met l’amitié au centre absolu de son art. Du coup, l’expo en cours met aussi en avant des artistes qui ont été les proches d’Anneke Klein Kranenbarg : vous pouvez admirer leurs œuvres explosives de couleurs et de mouvement, allant des formes géométriques en 3D aux montages vidéo. Le plus ? Les pièces sont disponibles à la vente, dont une partie des recettes reviendra à l’Institut Curie pour financer la recherche contre le cancer qui a emporté Klein Kranenbarg en 2024.
Hommage à Anneke Klein Kranenbarg, Galerie Wagner, 19 rue des Grands Augustins, Paris 6e, du 16 janvier au 8 mars 2025.
© Florence Wagner
La plus onirique
La nouvelle expo proposée au Collège des Bernardins, niché en plein Quartier Latin, offre un vrai voyage onirique à travers ses 19 toiles réalisées pour la plupart pour cette occasion. Epiphanies, l’exposition du peintre Augustin Frison-Roche, nous transporte du creux de la nuit aux premières lueurs de l’aube à travers un parcours qui slalome entre les sublimes colonnades de la nef du Collège.
Tel les Rois Mages proches de l’Epiphanie, le visiteur suit un itinéraire guidé par l'Étoile, de la nef à l’ancienne sacristie. Titrée au pluriel, le nom de l’expo s’appuie sur la lettre adressée aux artistes par le Pape Jean-Paul II en 1999 : “À tous ceux qui, avec un dévouement passionné, cherchent de nouvelles épiphanies de la beauté.” C'est cette beauté que l’artiste veut montrer au public, en lui offrant des tableaux centrés sur les thèmes de la Création, de la Nature et des animaux. Ses pièces aux couleurs douces sont un véritable enchantement dont on se délecte sans plus tarder.
Epiphanies, Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, Paris 5e, du 9 janvier au 26 février 2025.
© Augustin Frison-Roche - Cassiana Sarrazin
La plus historique
Sans nul doute, les Résistants de la Seconde Guerre mondiale comptent parmi les personnes les plus inspirantes du siècle dernier. Daniel Cordier, enfant solitaire puis adolescent tourmenté, grand activiste politique et engagé dans la Résistance sous les ordres du seul et unique Jean Moulin, a livré avant sa mort (à 100 ans !) les mémoires de sa vie mouvementée, qui portent le titre explicite et original de Rétro-Chaos.
À l’occasion de la parution du dernier volume de ces ouvrages, la Galerie Gallimard, située à deux pas du Musée d’Orsay, consacre une exposition à la vie de Daniel Cordier. Biographe de Jean Moulin, collectionneur et passionné d’art contemporain, la vie de Cordier est au centre de cette exposition aux pièces ultra-diversifiées. Au programme : des autoportraits, des lettres manuscrites de la part de Jean Moulin, des tracts de résistance distribués par Cordier… Une expo à ne pas manquer !
Daniel Cordier. Mémoires d’une vie, Galerie Gallimard, 30 rue de l’Université, Paris 7e, du 24 janvier au 15 mars 2025.
© Maurice de Cheveigné - Collection famille Sivalax-Cordier
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