C’est la sortie qu’on attendait avec impatience ! À l’affiche, Jude Law et Carrie Coon dans un thriller familial parmi la high society londonienne au cœur des années 80.
Privé de salles obscures, The Nest débarque directement sur Canal+. En septembre dernier au Festival du Film Américain de Deauville, la projection du nouveau chef-d’œuvre de Sean Durkin a provoqué une onde de choc sur les planches et raflé tous les prix : Grand prix du Jury, de la Critique et Révélation du Prix Fondation Louis Roederer.
Portrait de famille
Nous sommes au début des années 80. Tout commence dans le quotidien de la famille parfaite d’une chic banlieue new-yorkaise. Rory, entrepreneur et père modèle de deux enfants, mène une vie paisible avec sa sublime épouse, Allison, cavalière hors pair. Mise en scène solaire, photo léchée : le cadre plonge le spectateur dans l’incarnation de la volupté, du bonheur familial et de l’amour.
Mais il y a toujours un mais. Rory, ex-courtier, semble s'ennuyer et repris par ses ambitions. Il convainc sa femme de retourner s’installer dans son pays natal pour conquérir Londres.
Descente aux enfers dans la frénésie londonienne des 80’s
Changement de décor. Sean Durkin installe notre famille parfaite dans une atmosphère sophistiquée des années fric à La City. Voici un Jude Law magistral, surexcité, prêt à vivre sa revanche sociale, dans le parfait costume du yuppie flamboyant.
Installé au cœur d’un manoir victorien aussi époustouflant qu’oppressant, introduit dans les hautes sphères de la finance et de l’aristocratie brit’, Rory s’offre tous les apparats de la grande vie et de la reconnaissance avant de l’avoir conquise : public school, haras et fourrures… Il ne dupe que lui-même.
Trop pressé, trop mégalomane, le loup se laisse dévorer par son ambition et ne parvient pas à changer les mœurs prudentes de la banque anglaise. Pire, il leur fait peur. Le manoir devient alors la mise en scène gothique de leur nouvelle vie, entre le désarroi d’un petit garçon, les fréquentations glauques de leurs fille ado et la solitude d’Alisson, délaissée, qui commence à comprendre le mensonge et la banqueroute qui les attend jusqu’à un spectaculaire dîner d’affaire dans un chic restaurant de Mayfair.
La caméra du réalisateur déjà encensé à Sundance pour son précédent drame familial (Martha Marcy May Marlene) capte avec une esthétique et un rythme extraordinaires cette descente aux enfers comme un poison sans antidote. À voir absolument.
The Nest, disponible sur MyCanal
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