©Paname Distribution
C’est au coeur d’un thriller psychologique haletant que la star égyptienne Hend Sabri ( surnommée “la Julia Roberts” du Nil ) se retrouve prise en étau dans un trio amoureux entre un amant pressé et un mari délinquant. Noura rêve est le film d’auteur tunisien réalisé par la féministe Hinde Boujemaa, dont tout le monde parle cette semaine.
La femme, le mari et l’amant...
Noura, interprétée par la brillante Hend Sabri (récompensée par le prix d’interprétation féminine au festival d’El Gouna en Egypte), vit seule dans un quartier pauvre de Tunis avec ses trois enfants, en attendant que son divorce avec Jamel (Lofti Abdelli), voleur invétéré détenu en prison, ne soit prononcé. J-5, le compte à rebours est lancé...
Non sans peine, elle rêve de pouvoir afficher au grand jour son amour avec Lassad (Hakim Boumsaoudi), son amant.
L’adultère : un sujet tabou dans une société patriarcale
En Tunisie, le trio du mari, de la femme et de l’amant n’a rien d’un vaudeville... L’adultère, considéré comme un délit, est encore passible de prison, particulièrement pour les femmes. Un sujet sociétal encore complètement tabou en Tunisie et pointé du doigt par la merveilleuse réalisatrice et scénariste belgo-tunisienne, Hinde Boujemaa.
Noura, audacieuse, est habitée par son désir de liberté mais pétrifiée par un avenir incertain. Quand Jamel se pointe à son travail un midi, sorti de prison bien plus tôt que prévu, c’est l’impasse. Son mari n’est pas dupe. Pour Noura, tout s’écroule.
Comment se protéger et préserver ses enfants sans détruire son histoire ? À quel prix sacrifier son rêve d’indépendance ?
Un scénario engagé
Ce sublime scénario, parti pris osé, on le doit à Hinde Boujemaa, la réalisatrice qui avait beaucoup ému avec son court métrage Et Roméo a épousé Juliette et son documentaire C’était mieux demain, qui questionnaient déjà les rapports hommes-femmes.
Hinde Boujemaa fait sortir de l’ombre ce sujet violent et tabou dans le monde arabe et joue cartes sur table en dénonçant, avec talent, une loi absurde.
Un long-métrage dans la veine des films de société féministes, à l’instar de la réalisation de Xavier Legrand Jusqu’à la garde, récompensée par quatre Césars cette année.
En salle le 13 novembre.
Découvrez aussi Temps de chien !, le téléfilm sur Arte et Chambre 212, le nouveau film de Christophe Honoré.