Fixé au 9 septembre prochain, le procès pénal d’Harvey Weinstein scellera le sort de l’ex magnat d’Hollywood accusé de viol par des dizaines d’actrices. En attendant, celui qui se prétend non-coupable, pour qui ses relations étaient consenties, figure à l’affiche de L’Intouchable, au cinéma dès le 14 août. Basé sur des témoignages inédits pour la plupart, ce film-documentaire édifiant expose les pratiques autoritaires et le comportement déviant d’un homme de pouvoir à qui l’on ne dit jamais non.
Une méthode redoutable
Appelée sur le projet au lendemain des révélations, la réalisatrice Ursula MacFarlane, aux manettes de la série Captive sur Netflix, se concentre sur les faits antérieurs à 2017.
La première agression relatée dans le film remonte aux années 70, à l’époque où Weinstein était promoteur de concerts à Buffalo. En voyage d’affaires à New York, il partage la chambre de l’une de ses collaboratrices, se glisse nu dans son lit et lui lance “Tu veux vraiment faire de moi ton ennemi pour cinq minutes de ton temps ? ”. La scène d’agression décrite près de quarante ans plus tard par Hope d’Amore face caméra fait froid dans le dos et interroge : qu’aurions-nous fait à sa place ?
Le parrain d’Hollywood
Les victimes présumées, parmi lesquelles Rosanna Arquette et Paz de La Huerta, décrivent un homme éminemment puissant qui use de son statut pour parvenir à ses fins. Et ce ne sont pas les seules. Le long-métrage de 99 minutes donne aussi la parole à un ancien camarade de classe, des journalistes et d’anciens employés de Miramax et de la Weinstein Company. Hommes comme femmes, tous dénoncent un système muselé qui repose sur la pression psychologique et l'intimidation. Contacté par la production, Harvey Weinstein n’a pas souhaité s’exprimer.
Un film sans concession sur celui par qui le scandale #MeToo est arrivé. A noter que sa sortie aux Etats-Unis est suspendue à l’issue du procès.
L’Intouchable. En salle le 14 août.
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