Comme toujours, le visiter est un appel au voyage. Jusqu’au 28 mai, le Musée du quai Branly met le kimono à l’honneur dans une sublime exposition. Zoom sur la genèse et la représentation de ce symbole vestimentaire aux confins d’une culture japonaise qui influence le reste du monde et qui se laisse influencer par lui.
Le kimono, “ce qui se porte ”
C’est le symbole japonais ultime, celui auquel on pense instantanément lorsque l’on songe à la richesse de la culture nippone. Vénéré au Japon comme l’incarnation de la culture et de la sensibilité nationale, l’exposition Kimono met l’accent sur son esthétique sociale et vestimentaire...
L’ère Edo, les grandes heures du kimono
C’est au XVIIe siècle,pendant la période Edo, que le kimono connaît son véritable âge d’or. Raffinés, délicats et distingués, ces vêtements précieux que s’arrache l’élite font l’objet d’une production en pleine croissance que l’on doit à la classe marchande, située en bas de la hiérarchie japonaise. Malgré une jurisprudence plutôt rigoriste visant à limiter un consumérisme exclusivement tourné vers le paraître, les kimonos prolifèrent et font sensation, toutes strates sociales confondues.
L’époque Meiji, l’ouverture sur le monde
L’heure est au changement : le Japon échange petit à petit avec le reste du monde, et commence à entremêler sa culture avec celle des autres pays. Évidemment, l’engouement pour le kimono se répand dans le monde entier, ses formes droites et drapées insufflent un vent d’innovation dans la culture occidentale.
Ses métamorphoses
Après la Seconde Guerre mondiale, le monde du spectacle s’empare du kimono qui prend les devants de la culture pop. On connaît la passion de Freddie Mercury pour les kimonos ! Ceux qu’ils portaient sur scène étaient flamboyants et plein de couleurs chatoyantes, à l’instar de ceux aux couleurs plus douces qu’il ne portait que dans l’intimité.
On pense aussi à l’alter égo futuriste de David Bowie qui portait un costume de satin blanc inspiré du kimono avec ses manches élargies et sa peinture d’inspiration japonaise.
De nos jours, les kimonos anciens sont revitalisés par les jeunes qui les portent et par les créateurs de mode qui continuent d’y mêler tradition et innovation subversive.
Le parcours de l’exposition
Près de 200 kimonos à admirer, mais aussi des pièces qui lui sont associées : des sublimes estampes japonaises, des geta (ces sandales à semelles épaisses bois dotée d’une lanière en tissu qui passe entre les orteils, à la manière des tongs), des tissus de crêpes de soie… Tout ici inspire le dépaysement et raconte l’histoire de ce vêtement raffiné qui traverse les siècles, les époques et les continents.
Kimono, jusqu’au 28 mai au Musée du Quai Branly , ouvert du mardi au dimanche de 10h30 à 19h.
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