© Galleria Borghese / ph. Mauro Coen.
Après plus d’un an de lifting, le musée Jacquemart-André renaît avec une exposition qui ravira les amoureux·ses de l’Italie. Elle-même en travaux en ce moment, la célèbre Galerie Borghèse - la Galleria Borghese pour faire plus chic en V.O. - s’invite dans le musée parisien et prête des dizaines de ses plus grands chefs-d’œuvre le temps d’une exposition qui durera jusqu’à la fin de l’année. De quoi découvrir des trésors italiens qui quittent rarement le pays.
La famille Borghèse, des religieux un peu mafieux
Scipion Borghèse était un sacré personnage de l’histoire romaine. Neveu du Pape Paul V, il était lui-même cardinal au XVIIe siècle. Passionné par l’art, il a rassemblé sa grande collection au sein d’un palais digne des luxueuses villas romaines antiques. La villa trône encore aujourd’hui au milieu des jardins Borghèse, que l’on peut visiter pour admirer la collection de Scipion alimentée par ses héritiers depuis sa mort.
Dans la galerie, des centaines de statues et de tableaux datant de l’Antiquité à la Renaissance sont exposés. Des chefs-d’œuvre que Scipion a achetés auprès des artistes, mais qu’il a aussi dérobés de façon totalement illégale. Par une décision de son oncle Pape, Scipion a fait mettre en prison le peintre Le Cavalier d’Arpin sous de fausses accusations, pour ensuite récupérer ses 105 tableaux et les exposer dans sa villa. Quant à La Déposition de Raphaël, le Cardinal est allé jusqu’à envoyer des malfrats au couvent de Pérouse pour voler ce retable de la Renaissance. Drôle de façon d’acquérir des œuvres en traumatisant des bonnes sœurs… Résultat ? Une collection quand même exceptionnelle qui contient de l’art venu des quatre coins de l’Italie.
40 trésors venus de toute la Botte
Plus besoin d’aller jusqu’à Rome pour admirer ces chefs-d’œuvre (même si on vous conseille aussi d’y faire un tour en suivant notre guide) ! Le musée Jacquemart-André a réussi à faire voyager pas moins de 40 trésors de la galerie. Une exposition unique puisque le musée italien prête rarement ses acquisitions. Le parcours ne pouvait commencer sans des créations du Bernin : quatre sculptures - les seules de l’exposition - dont un buste du Pape Paul V et le splendide bronze Neptune et un dauphin, et son unique autoportrait.
Dans les autres salles, l’émerveillement ne faiblit pas. Les toiles des plus grands artistes de la Renaissance et du Baroque défilent sous nos yeux. La Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste enfant et six anges de Botticelli est son plus grand Tondo (tableau de forme ronde) qui occupe tout un mur. À ses côtés, La Dame à la licorne de Raphaël, symbole de l'innovation du peintre florentin, toise les passants. Sans oublier, deux toiles de Titien, le Garçon à la corbeille de fruits de Caravage, des portraits d’Antonello da Messina et des nombreux Véronèse. Notre partie préférée ? La salle dédiée à l’amour et aux Vénus qui regroupe des peintures des grands maîtres : la copie datant d’avant 1517 du tableau de Léda et le cygne de Léonard de Vinci ou encore Vénus bandant les yeux de l’Amour de Titien, l’une des premières acquisitions de Scipion Borghèse… qui avait décidément l'œil pour dénicher des œuvres d’exception.
Chefs-d’œuvre de la galerie Borghèse jusqu’au 5 janvier 2025. Réservation en ligne.
© Galleria Borghese / ph. Mauro Coen et Luciano Romano.
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