Une exposition monumentale révèle pour la première fois la collection personnelle d’Azzedine Alaïa, six ans après son décès. Grâce à la fabuleuse collection du couturier, le Palais Galliera retrace l’histoire de la mode, de sa naissance jusqu’à la fin du XXe siècle. Sur plus de 20 000 pièces qu’il possédait, quelque 140 sont exposées. Les robes, les vestes et les jupes présentées sont plus renversantes les unes que les autres. Dignes des meilleurs défilés !
Azzedine, collectionneur
Tout commence en 1968 à la fermeture de la maison Balenciaga. C’est à ce moment qu’Azzedine Alaïa prend conscience de l'importance de la préservation des patrimoines de mode. Le couturier commence alors sa collection. De ventes aux enchères en ventes privées, Azzedine Alaïa accumule sans compter les créations de ses pairs pendant près de 50 ans. Un travail de préservation qu’il juge essentiel pour ne pas voir ce patrimoine se disperser.
Dior, Patou, Comme des Garçons, Chanel, Alexander McQueen, Givenchy, Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier… Tout ce qu’il trouve, il le prend ! “C’est un hommage de ma part à tous les métiers et à toutes les idées que ces vêtements manifestent”, expliquait le couturier. Ce trésor est également le miroir de l’admiration que portait Azzedine Alaïa pour ses pairs, notamment Christian Dior avec qui il a travaillé, ou encore Jeanne Lanvin dont il possède plusieurs centaines de pièces. Dingue : d’après Olivier Saillard, le commissaire de l’expo, Azzedine Alaïa possédait sûrement la collection la plus complète des modèles de Jean Patou.
Azzedine, historien
Azzedine Alaïa a rassemblé des pièces tel un historien, constituant un immense patrimoine pour la France et la mode. En collectionnant ces vêtements, il souhaitait également réhabiliter des talents oubliés, n’hésitant pas à initier de grandes expositions pour ces stylistes, notamment Madeleine Vionnet en 1991. Une action qui permit la reconnaissance et l’appréciation de la créatrice française.
Grâce à cette collection, l’exposition montre l’évolution de la mode, des pères fondateurs de la haute couture du XIXe siècle - avec des robes de gala signées Charles Frédérick Worth ou encore Jacques Doucet - en passant par des marqueurs du début du XXe siècle en sélectionnant des capes et robes de Myrbor et de Mariano Fortuny. Azzedine Alaïa collectionnait aussi bien des costumes de cinéma glamour réalisés par Adrian, dont il possède près de 350 tailleurs, robes et manteaux, que des modèles de créateurs qui lui étaient contemporains, comme Thierry Mugler et Nicolas Ghesquière. L’exposition reflète cet éclectisme des goûts d’Azzedine Alaïa par sa scénographie : tous les couturiers sont représentés, les plus connus comme les moins connus, sans tenir compte de la chronologie ou des différents styles de chacun. En clair, la collection d’Azzedine Alaïa rivalise avec celle des plus grands musées du monde.
Azzedine Alaïa, couturier collectionneur, jusqu’au 21 janvier 2024 au Palais Galliera, 10 avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16e. Musée ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Billets à partir de 13 €. Infos et réservations en ligne.
Découvrez aussi les meilleurs spectacles du moment à Paris et les 5 nouvelles séries à voir en octobre.
