Les expos photos à visiter en ce moment

© Georges Pierre - Ellen von Unwerth - Tina Barney 

À l'occasion de Paris Photo 2024, la Do It Team vous propose sa tier list des meilleures expos photos à foncer voir à Paris. Des plus grands hôtels comme le Park Hyatt Paris-Vendôme qui expose Ellen von Unwerth à la Fondation Henri Cartier Bresson en passant par les galeries comme le Jeu de Paume ou encore la Galerie de l’Instant au cœur du Marais : vous allez être servis. 

 

La plus girl-power

L'exposition au Park Hyatt Paris-Vendôme retrace l'histoire de la photographie de mode au féminin, à travers l'œuvre d'Ellen von Unwerth. Ancienne mannequin-phare des années 70, l’Allemande a affiné sa vision artistique en observant le regard masculin qui sexualisait souvent les top models, elle compris. En passant derrière l’objectif, elle a voulu transformer la photographie de mode en célébrant une esthétique érotique et subversive, mais libérée des attentes masculines. Ellen von Unwerth fait un énorme doigt d’honneur au male gaze : son approche valorise les femmes, les rendant actrices de leur image, tout en renouvelant les codes de la photographie de mode. 

Les quelques œuvres exposées dans le palace représentent des icônes que vous reconnaîtrez à 100 %. Drew Barrymore hilare, Naomi Campbell rebelle, Christy Turlington et Linda Evangelista en promenade, et Claudia Schiffer à ses débuts pour Guess : ces girlboss des dernières décennies parent les murs du Café Jeanne. La photographe a d’ailleurs collaboré avec le maître barman des lieux pour élaborer un cocktail spicy, à savourer en contemplant ses œuvres. Une expérience à ne pas manquer ! 

Ellen Von Unwerth au Park Hyatt Paris-Vendôme, 5 rue de la Paix, Paris 2e, jusqu’au 1er décembre 2024. Entrée libre. 

© Ellen von Unwerth - Park Hyatt Paris-Vendôme 

 

La plus old school cool 

En 2004, l’ouverture d’une galerie sans exposition prévue a mené sa fondatrice à explorer les archives photographiques de son père, François Gragnon, photographe à Paris Match. La Galerie de l’Instant est née. Julia Gragnon découvre dans les archives de Paris Match un trésor d’images, exposant d’abord le travail de son père. Puis, grâce à de nouvelles rencontres et à des amitiés artistiques, la galerie devient un lieu d’exposition pour d’autres grands photographes comme Lucien Clergue, Paolo Pellegrin et Bruce Weber. La Galerie de l’Instant fête jusqu’au 12 janvier 2025 ses 20 ans d’existence, et pour l’occasion, propose une superbe exposition de ses plus belles photographies. 

Vous y reconnaîtrez sans doute beaucoup d’icônes : Kate Moss dans un champ, Madonna lascivement étendue sur un canapé, une Jane Birkin les cheveux ébouriffés, Linda Evangelista dans ses premières années… Les photos en noir et blanc confèrent une ambiance très nostalgique à cette expo à ne pas manquer. Lovée au cœur du Marais, la galerie et ses deux étages sont un vrai petit voyage à travers les époques dans le monde de la musique, du mannequinat ou du cinéma. Coup de cœur pour la petite salle du sous-sol, où les murs de pierre et le plafond en arches donnent un charme irrésistible à la pièce couverte de photographies. On y resterait volontiers pendant des heures !

20 ANS ! à La Galerie de l’Instant, 46 rue de Poitou, Paris 3e, jusqu’au 12 janvier 2025. Entrée libre. 

© Georges Pierre - Lucienne Bloch 

 

La plus inspirante

La Fondation d’entreprise Hermès a imaginé un dispositif de résidences croisées entre la France et les États-Unis pour favoriser la production de séries inédites. Raymond Meeks, lauréat de leur programme, a pu réaliser une résidence artistique en France en 2022. Lors de ce séjour, il a exploré la région de Calais et le Pays basque, s’intéressant particulièrement aux parcours des réfugiés qui tentent de franchir les frontières de ces régions historiques. Dans sa série photographique intitulée The Inhabitants exposée à la Fondation Henri Cartier Bresson, il capture des paysages et objets du quotidien abandonnés par les migrants – chaussures, couvertures, vestes – dans des lieux souvent inhospitaliers et temporaires : fossés, bords d’autoroutes et terrains vagues. Un vrai sneak peak dans la vie de ces personnes qu’on ne voit souvent que du coin de l'œil…

Cette œuvre, qui se concentre sur les traces laissées par les migrants plutôt que leurs visages, témoigne de la précarité de leurs déplacements dans des lieux transitoires. La série de photographies offre de nombreux clichés en noir et blanc mais aussi en couleurs. Meeks poursuit ainsi sa réflexion artistique sur la façon dont les individus occupent le monde, la façon dont ils en sont des habitants (Inhabitants) et les liens invisibles qui les relient. 

The Inhabitants, Fondation Henri-Cartier Bresson, 79 rue des Archives, Paris 3e, jusqu’au 5 janvier 2025. Dès 10 €. 

© Raymond Meeks - Lobjoy-Bouvier-Boisseau Architecture

 

La plus inattendue 

L’artiste française Mame-Diarra Niang explore le "corps noir" dans ses nouvelles séries de photos exposées à la Fondation Henri Cartier Bresson, cherchant à le libérer des représentations et stéréotypes occidentaux qui l'ont trop longtemps figé. Plutôt que de le définir ou de le raconter, elle tente justement de le "dés-identifier" et de créer des "non-portraits" – des images abstraites qui renvoient à l’essence-même du corps – en le dépouillant de ses facteurs trop définissants. Elle questionne son identité en tant que femme noire comme un flux en constante évolution, composé d’expériences furtives, de mémoires mais aussi d’oublis. C’est d’ailleurs ce qui inspire le nom de cette expo : Remember to forget

Ce projet de série de photographies, amorcé pendant le confinement, la voit rephotographier des écrans et exploiter les défauts visuels de la photographie (comme le flou et les distorsions). Mame-Diarra Niang veut produire des images énigmatiques : inspirée par les taches de Rorschach (les taches d’encre sur un papier que les psys font interpréter au patient), elle utilise ces imperfections pour offrir des surfaces de projection, invitant le spectateur à réfléchir sur des aspects inconscients de l’identité, plutôt que sur ce qui est apparent et évident. Une expo aux œuvres inattendues et surprenantes ! 

Remember to forget. à la Fondation Henri-Cartier Bresson, 79 rue des Archives, Paris 3e, jusqu’au 5 janvier 2025. Dès 10 €. 

© Mame-Diarra Niang - Fondation Henri Cartier Bresson

 

La plus déjantée  

L’exposition consacrée à Tina Barney au Jeu de Paume est la plus grande rétrospective européenne de l’artiste à ce jour, couvrant 40 ans de sa carrière. Photographe née en 1945, Barney a commencé à capturer ses proches dans les années 1970, explorant les dynamiques familiales et surtout intergénérationnelles dans des scènes domestiques soigneusement mises en scène. Ses portraits en grand format, inspirés dans leur composition et leur taille de la peinture classique, révèlent des moments intimes entre les sujets, comme des scènes de cuisine ou de déjeuner, ou encore des balades en grand nombre. On croirait presque faire partie de la famille ! Tina Barney fait de son art un vrai chemin de réflexion sur son identité propre : “La seule façon de s’interroger sur soi-même ou sur l’histoire de sa vie, c’est par la photographie”. 

Elle a également photographié des célébrités pour la presse et des marques de luxe, montrant la même sensibilité et complexité que dans son travail personnel. L’exposition présente 55 tirages comprenant œuvres personnelles et créées sur commande, dont des portraits de figures connues comme Julianne Moore. Certaines, ultra-colorées et survitaminées, sont un vrai voyage dans les années 1970 et 1970. On surkiffe cette expo qui en devient presque un décor de film !

Family Ties, Jeu de Paume Paris, 1 place de la Concorde, Paris 8e, jusqu’au 19 janvier 2025. Dès 12 €. 

© Tina Barney - Jeu de Paume - Nicolas Krief

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