C’est une véritable petite leçon d’histoire qui s’invite au Grand Palais avec cette nouvelle exposition intitulée... Rouge. Ou comment une génération d’artistes a d’abord cherché à participer à l’édification d’une société nouvelle, avant de se rebeller.
Que doit être l’art de la nouvelle société socialiste ?
En 1917, la révolution d’octobre chamboule les fondements de la société russe.
La création artistique semble déterminante dans la mise en place du projet communiste…
Les débats animent avec vigueur la scène artistique soviétique dans les années 20. On veut rompre avec l’Art Bourgeois au profit d’un “art de la production” qui participerait à la transformation active du mode de vie, mené en outre par l’artiste Maïakovski.
On zappe la peinture et la sculpture entre autre pour le design, le photomontage et le cinéma, menés par des figures clés comme Gustav Klucis, Alexandre Rodtchenko ou Varvara Stepanova.
Staline change la donne
Loin du pluralisme prôné par Trotski, l’arrivée de Staline en 1927 signe un nouveau tournant.
La répression s’abat sur l’art de gauche, accusé de “formalisme bourgeois”. La figuration, considérée comme la plus apte à pénétrer les masses, devient la nouvelle doctrine artistique imposée, plus apte que les modèles du nouvel homme socialiste. C’est le début du réalisme socialiste.
Le réalisme socialiste
Pour ce faire : la Société des artistes de chevalet à Moscou et le Cercle des artistes à Leningrad – Alexandre Samokhvalov ou Alexeï Pakhomov - produisent une peinture qui consacre des héros idéalisés…
Preuve en est, la salle consacrée “Un esprit sain dans un corps sain”. Ne cherchez pas d’où vient l’obsession de Poutine pour la représentation physique “héroïsée”. En URSS, la culture physique est massivement encouragée : “une culture de l’optimisme, une culture de la vigueur”, explique Anatoli Lounatcharski en 1930.
La ville stalinienne
Se dévoilent aussi les prémices de l’architecture constructiviste avec de nouvelles typologies de bâtiments - clubs ouvriers et habitats collectifs qui attirent les intellectuels des pays capitalistes.
Dès le début des années 1930, l’attention du pouvoir se concentre sur Moscou, vouée à devenir une “troisième Rome” socialiste, reflétant la grandeur de la nouvelle société. Pour preuve : les nouveaux bâtiments sont l’objet d’une décoration extérieure d’apparat et d’une monumentalité accrue. Les “palais souterrains” du nouveau métro, le colossal projet de palais des Soviets et les gratte-ciels réalisés après-guerre.
Ouvert du jeudi au lundi de 10h à 20h mercredi de 10h à 22h. 14€ tarif plein. Toutes les infos sur le Grand Palais.
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