Après s'être distinguée avec son génial portrait sur la papesse de la mode Diana Vreeland, puis sur l'iconoclaste Peggy Guggenheim, Lisa Immordino Vreeland s’attaque à une autre figure arty et mondaine du XXe siècle : Cecil Beaton. Un long-métrage à voir absolument dans les salles noires.
Autoportrait d’une époque
Il a réinventé la photo de mode pour le Vogue. L’Oscar de la direction artistique de My Fair Lady, c’est lui. Tout comme les portraits les plus fous d’Hollywood, les clichés de la reine d'Angleterre et les collaborations avec Cocteau.
Artiste et mondain, Cecil Beaton refusait de choisir ses métiers. De Paris à Hollywood, il capturait son époque comme personne dans une société virevoltante et frénétique, qui ne tolérait pas pour autant son homosexualité.
La singularité de ce documentaire singulier, c’est la patte géniale de la réalisatrice. À travers la voix de Rupert Everett, elle fait parler Cecil Beaton à la première personne pour mieux transformer son doc en autoportrait et film sensible à travers son œuvre, ses photos et extraits de ses journaux intimes.
Personnage aussi vaniteux que brillant et exigeant, la dualité de la personnalité de Cecil Beaton se dévoile, tantôt attiré comme une mouche par la célébrité et le pouvoir, tantôt cynique par ses virulentes critiques de la même société qui le fascine.
Son étrange amitié amoureuse pour Garbo en dit long... Cela ne l'empêchera pas de publier des photos de la star retirée du monde.
Love, Cecil, sortie en salle le 10 avril au MK2 Beaubourg.